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mardi 30 avril 2024

Niger : putsch militaire et rejet de la France

Manifestation Niger - Capture écran

Le président du Niger, Mohamed Bazoum élu en 2021, a été renversé par un coup d’État, mercredi 26 juillet. Suite aux rassemblements favorables au putsch militaire, et opposé à la présence française dans le pays, le Quai d’Orsay a organisé les premières évacuations de ses ressortissants. Le focus de la rédaction.

Mercredi 26 juillet, à la télévision nationale du Niger, des militaires putschistes ont annoncé avoir renversé le président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu en 2021. 

Les militaires ont justifié le pustch par « la dégradation continue de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance économique ». Ils retiennent, depuis, le président Bazoum dans sa résidence officielle.

Deux jours plus tard, le chef de la Garde présidentielle nigérienne, Abdourahamane Tiani, a pris la parole à la télévision nationale pour annoncer qu’il allait dorénavant diriger le pays.

Bazoum séquestré dans la résidence présidentielle

La garde présidentielle, dirigée par le général Abdourahamane Tiani, retient le président Bazoum dans sa résidence officielle depuis mercredi matin. Les militaires, à l’antenne, ont affirmé avoir décidé « de mettre fin au régime ».

«Nous, Forces de défense et de sécurité, réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez»

La totalité des corps de l’armée, de la police, et de la gendarmerie semble s’être ralliés au coup d’état. Les forces militaires ont déclaré la suspension de « toutes les institutions issues de la VIIe République ». Ils mettent en garde notamment contre toute tentative d’ingérence de « tous les partenaires extérieurs ».

Le jour même du putsch, le président béninois, Patrice Talon, est parti pour le Niger afin de tenter d’assurer une médiation mais sans résultat significatif. « Tiani reste inflexible », déplorait dans la soirée de mercredi un conseiller à la présidence.

Résidence présidentielle au Niger

La communauté internationale condamne à l’unisson

C’est d’abord la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), puis l’Union Africaine, qui ont fermement condamné les « agissements de la part de militaires agissant en totale trahison de leur devoir républicain ».

La tentative de coup d’Etat a également été dénoncée par la France, les Etats-Unis, l’UE et l’ONU. Le ministère des Affaires étrangères français a indiqué « s’associer aux appels de l’Union africaine et de la Cédéao pour rétablir l’intégrité des institutions démocratiques nigériennes »

Dimanche dernier, les dirigeants de la Cédéao ont fixé un ultimatum d’une semaine aux putschistes pour libérer le président Bazoum et exiger le «retour complet à l’ordre constitutionnel ». Si ces demandes ne sont pas satisfaites, la Cédéao « prendra toutes les mesures nécessaires» y compris «l’usage de la force ».

Abdourahamane Tiani, le nouvel homme fort

Le vendredi 28 juillet, le chef de la Garde présidentielle nigérienne, Abdourahamane Tiani, a pris la parole à la télévision nationale. Il a déclaré diriger dorénavant le Niger, se désignant comme le « nouvel homme fort » du pays.

Abdourahamane Tiani est un fidèle de l’ancien président Mahamadou Issoufou, qui l’a nommé en 2011 à la tête de la Garde présidentielle.

Il avait ensuite été reconduit à son poste par Mohamed Bazoum en 2021 avant que les relations ne se dégradent entre les deux hommes. Le président Bazoum avait récemment exprimé sa volonté de le remplacer.

Hostilité contre la France

Le Niger est le principal allié de la France au Sahel. Depuis la débâcle militaire au Mali, environ 1 500 militaires français y sont déployés. Le pays constitue également un partenaire majeur de l’Hexagone en raison de ses importantes réserves d’uranium que le groupe Orano exploite depuis un demi-siècle.

Toujours vu comme une puissance coloniale, des milliers de manifestants favorable au putsch militaire, et opposés à la présence française, se sont rassemblés devant l’ambassade de France à Niamey dimanche. Aux cris de « A bas la France », la foule a arraché puis piétiné la plaque « Ambassade de France au Niger« , tout en arborant des drapeaux russe et nigérien. L’Elysée a réagi dans la foulée :

«Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable»

La France a annoncé ce samedi 29 juillet suspendre « toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire » au Niger, d’après un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

L’organisation d’un Conseil de défense, par Emmanuel Macron, consacré au Niger a été vu comme une forme d’ingérence par les militaires putschistes. Après les violences contre son ambassade, le Quai d’Orsay a annoncé, mardi dernier, affréter des avions pour les Français désireux de quitter le pays.

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