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samedi 27 avril 2024

Les combats s’intensifient au Soudan malgré le cessez-le-feu

Les combats s'intensifient au Soudan malgré le cessez-le-feu Mizane.info

Malgré le prolongement d’un cessez-le-feu qui n’a quasiment pas été respecté, l’armée régulière du général al Burhan et les Forces de soutien rapide de Hemetti poursuivent leurs violentes oppositions dans la capitale soudanaise. Les combats ont fait plus de 500 morts et des milliers de blessés, selon le ministère soudanais de la Santé. Le focus de la Rédaction.

La trêve conclu sous l’égide des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, entrée en vigueur depuis mardi 25 avril, ne semble pas pouvoir arrêter la guerre que se livrent les deux généraux du Soudan, jadis alliés, et qui fait plusieurs centaines de morts dans le pays. 

Treize jours après le début des combats au Soudan, le 15 avril, le pays est en proie au chaos. L’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant du Soudan depuis le putsch de 2021, affronte les paramilitaires de son rival, le général Mohamed Hamdane Daglo dit « Hemetti », qui commande les Forces de soutien rapide (FSR).

Les deux opposants ont, ce jeudi soir, annoncés avoir approuvé l’extension de la trêve, qui n’a pas ralenti les combats sur place, pour 72 heures à la « suite d’une initiative de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis ».

Une alliance de façade

Tous deux hommes de main de l’ancien dirigeant Omar el-Béchir, l’alliance entre le général Abdel Fattah al Burhan et le général Hemetti, s’est vite transformée en concurrence acharnée pour le contrôle du pays entérinant le processus démocratique amorcé en 2019.

Après le coup d’État d’octobre 2021, l’armée reprend les pleins pouvoirs et Burhan, devenu dirigeant de fait, décide de dissoudre la trop puissante milice de Hemetti (Forces de soutien rapide), en l’intégrant dans l’armée régulière.

Cette milice, sous la houlette de son chef Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti », profitant des conflits interminables dans la région (Centrafrique, Tchad, Lybie…) a connu une croissance rapide.

Un temps alliés par leur hostilité commune vis-à-vis de la transition démocratique revendiquée par les civils, l’opposition entre les deux hommes éclatent au grand jour suite à la tentative de dissolution du RSF par le général Buhran. Hemetti prend l’initiative en attaquant par surprise, le samedi 15 avril, les sites clés du gouvernement.

Un bilan humain lourd et des milliers de déplacés

Les violences ont provoqué un exode dans le pays. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déjà massées aux frontières, notamment en Egypte, au Tchad, et au Soudan du sud selon l’ONU.  Les combats ont déjà fait plus de 500 morts et des milliers de blessés, selon le ministère de la santé soudanais, mais le bilan est vraisemblablement beaucoup plus élevé.

Malgré la conclusion d’un cessez-le-feu annoncé par le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken, lundi dans la soirée, Khartoum reste le théâtre d’un déluge de feu par avions et artillerie lourde interposés. Le cessez-le-feu a permis néanmoins l’évacuation de centaines d’étrangers et de milliers de Soudanais

Le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé la communauté internationale à aider les personnes fuyant les combats :

Il faut convenir immédiatement d’un cessez-le-feu permanent pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux Soudanais dans le besoin 

Evacuation des ressortissants étrangers

L’heure est à la fuite pour une grande partie des citoyens et diplomates étrangers coincés au Soudan. Les Etats-Unis ont ainsi évacué leur personnel diplomatique se trouvant à Khartouma annoncé le président Joe Biden. Les autres pays d’Europe et d’Asie ont également annoncés l’évacuation complète de leurs ressortissants. 

La France a évacué 538 personnes, dont 209 Français, du Soudan, a annoncé mardi Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a salué  « un travail exceptionnel dans des conditions extrêmement difficiles de nos armées, agents consulaires et diplomatiques » pour mener à bien ces évacuations.

L’ambassade de France a, par ailleurs, fermée ses portes dans la capitale soudanaise. Le personnel diplomatique « poursuivra ses activités depuis Paris, sous la responsabilité de l’ambassadrice ». L’ONU a pour sa part fait savoir que son émissaire au Soudan, Volker Perthes, restait dans le pays. « L’ONU ne planifie pas de quitter le Soudan », a-t-il annoncé.

Une situation humanitaire alarmante

Jeudi, les combats étaient particulièrement violents dans Khartoum. Les violences n’épargnent pas le Darfour occidental, région reculée dont l’accès est aujourd’hui impossible.

L’ONU fait état depuis plusieurs jours « d’attaques contre les civils, de pillages et d’incendies de maisons ». L’arrêt des opérations de la plupart des organisations humanitaires, ciblées par les combats, pourrait bien aggraver encore une situation déjà très tendue.  Dans ce pays de 45 millions d’habitants, plus du tiers de la population souffrait de la faim avant même le début des combats entre l’armée régulière et les paramilitaires des FSR.

Le coordinateur humanitaire par intérim des Nations unies au Soudan Abou Dieng s’est dit « extrêmement inquiet quant à l’approvisionnement en nourriture » appelant à «agir collectivement».

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