Sept pays musulmans se sont réunis ce lundi à Istanbul pour discuter de l’avenir de Gaza. Les dirigeants ont plaidé pour une gouvernance assurée uniquement par les Palestiniens, refusant qu’un « nouveau système de tutelle » soit imposé dans l’enclave palestinienne, après deux semaines d’un cessez-le-feu à plusieurs reprises violé par Israël.
Réunis en Turquie, plusieurs pays musulmans rejettent toute tutelle imposée sur Gaza. « Les Palestiniens doivent gouverner les Palestiniens et les Palestiniens doivent assurer leur propre sécurité », a affirmé le ministre turc Hakan Fidan après une rencontre avec ses homologues d’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, de Jordanie, du Pakistan et d’Indonésie.
Erdogan dénonce l’attitude négative d’Israël
Durant la session du Comité permanent pour la coopération économique de l’OCI, tenue lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné l’attitude « très médiocre » d’Israël depuis l’instauration du cessez-le-feu du 10 octobre, estimant au contraire que « le Hamas semble déterminé » à en respecter les termes.
« Nous devons apporter davantage d’aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction », a-t-il ajouté, exhortant la Ligue arabe et l’OCI à jouer « un rôle moteur » dans ce processus. Les ministres de ces sept pays, tous membres de l’organisation de coopération islamique, avaient déjà rencontré Donald Trump fin septembre à New York, avant l’annonce du plan de paix américain six jours plus tard.
At the Ministerial Meeting on Palestine in Istanbul (3/11), Indonesia firmly supports the implementation of the Gaza Peace Process, and stands ready to contribute to collective efforts for peace and Gaza’s reconstruction. pic.twitter.com/X5DRBDWnaH
— Menteri Luar Negeri Republik Indonesia (@Menlu_RI) November 4, 2025
« Gaza a besoin de panser ses plaies »
« Gaza a besoin d’être reconstruit et que sa population rentre chez elle. Elle doit panser ses plaies. Mais (…) personne ne souhaite voir émerger un nouveau système de tutelle », a insisté Hakan Fidan, appelant à une « réconciliation inter palestinienne » rapide entre le Hamas et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Selon lui, cela permettrait aussi de « renforcer la représentation de la Palestine au sein de la communauté internationale ».
En amont de cette réunion, Hakan Fidan avait rencontré une délégation du bureau politique du Hamas menée par Khalil al-Hayya, négociateur du mouvement palestinien. Ce lundi, il a laissé entendre que la création d’une force internationale de stabilisation à Gaza, à laquelle la Turquie souhaite participer, nécessitera du temps.
« Il faut d’abord parvenir à un consensus sur le projet. Celui-ci devra ensuite être validé par le Conseil de sécurité (de l’ONU), sans faire l’objet d’aucun veto de la part des membres permanents », a-t-il souligné, visant implicitement les États-Unis.
Lire sur le sujet : Vers le déploiement d’une force internationale à Gaza ?
Une force de stabilisation pro US à Gaza dès janvier ?
À l’inverse, les autorités israéliennes ont réaffirmé leur opposition à une participation turque à cette force de stabilisation. Seuls des pays jugés « impartiaux » pourront y contribuer, a averti le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.
Par ailleurs, Washington a présenté à plusieurs membres du Conseil de sécurité un projet de résolution prévoyant la création d’une force internationale à Gaza pour une période minimale de deux ans, selon Axios. Dans cette proposition, les États-Unis et d’autres pays obtiendraient un mandat élargi pour administrer et sécuriser Gaza dès janvier et jusqu’à la fin 2027, avec possibilité de prolongation ultérieure.
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