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dimanche 28 avril 2024

Soudan : un ramadan sous les feux de la guerre et de la famine

SOUDAN Famine Ramadan

Pas de trêve au Soudan malgré le début du ramadan ce lundi 11 mars. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait pourtant renouvelé son appel à un cessez-le-feu pour ce mois sacré. Un appel rejeté par les deux parties en conflit : le général al-Burhan et le chef des paramilitaires Hemedti. Focus.

Cette année, le ramadan a un goût amer au Soudan où l’ONU estime que 18 des 48 millions de Soudanais sont en insécurité alimentaire aiguë. Les forces armées soudanaises ont rejeté, samedi 9 mars, l’appel à une trêve avec les Forces de soutien rapide pendant ce ramadan.

« Il n’y aura pas de négociations avec les FSR [Forces de soutien rapide] », a déclaré le numéro de 2 de l’armée soudanaise, Yasser Atta. Dans un communiqué, les RSF disent regretter la position de l’armée

Une situation alimentaire critique

Dans l’État d’al-Jazira, la période du ramadan n’est pas à la fête cette année. Après plusieurs mois de combats, des milliers de morts et huit millions de déplacés, certains commerçants continuent tout de même à ouvrir boutique mais les clients se font de plus en plus rares.

Récemment, les télécommunications ont disparu dans plusieurs États, entraînant la perte de l’application bancaire principale du Soudan permettant les transactions et les achats. Imed Mohammed, un instituteur de Wad Madani, au sud de Khartoum, survivait notamment grâce à des virements sur cette application.

Sans salaire depuis onze mois en raison des combats, Imed exprime sa préoccupation face à la situation alimentaire critique en pleine période de ramadan : « On entre en ramadan et on a déjà faim ». Selon l’ONU, 18 millions des 48 millions de Soudanais souffrent de la faim dans le pays.

Un sentiment d’abandon

Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique que « moins de 5% » des Soudanais peuvent se permettre un repas complet » et craint désormais « la plus grande crise de la faim au monde ». Au camp de déplacés de Zamzam, au Darfour-Nord, un enfant décède toutes les deux heures selon Médecins sans frontières (MSF).

Save the Children estime que près de 230 000 enfants et femmes enceintes ou récemment accouchées risquent de mourir de faim au Soudan. Dans le camp de déplacés de Kalma, au Darfour, certains comme Ishaq Mohammed se sent abandonné :

« Les organisations humanitaires sont parties avec la guerre, les petits boulots qu’on arrivait à trouver avant ont disparu donc cela fait des mois qu’on ne mange qu’un repas par jour et, souvent, on s’en prive pour le donner aux enfants »

Le chercheur Alex de Waal confirme ce constat d’abandon, soulignant que l’appel aux dons des Nations unies pour le Soudan « n’a réuni que 3% du financement demandé », alors qu’au moins deux tiers de la somme aurait été déjà récolté « il y a 10 ou 15 ans ».

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