Le Conseil constitutionnel du Sénégal a déclaré « contraire à la Constitution » la loi reportant l’élection présidentielle qui devait se tenir le 25 février ainsi que le maintien du président Macky Sall à son poste actuel. Toutefois l’instance n’a pas fixé de date précise pour un nouveau scrutin. Explication.
Le Conseil constitutionnel sénégalais a invalidé le report de l’élection présidentielle initialement prévue le 15 décembre. Le conseil a déclaré que cette décision était contraire à la Constitution. L’instance a également annulé le décret prolongeant le mandat du président Macky Sall.
Toutefois cette décision n’offre aucune certitude, aucune nouvelle date n’a été fixée pour un nouveau scrutin. Le Conseil constitutionnel a simplement souligné « l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue » le 25 février et a appelé les autorités compétentes « à la tenir dans les meilleurs délais ».
Une décision importante mais évasive
Le 3 février, le président du Sénégal, Macky Sall, avait annoncé le report soudain de l’élection présidentielle du 25 février. Cette annonce, votée par la suite à l’Assemblée nationale dans conditions controversées (l’opposition fut expulsée manu militari de l’Assemblée durant le vote) a créé une onde de choc dans tout le pays.
C’est la première fois depuis l’indépendance du pays en 1960 qu’une élection présidentielle est reportée. La décision du Conseil constitutionnel est donc importante mais elle ne donne aucune nouvelle date pour un nouveau scrutin. L’opposant et ministre Amadou Ba explique :
« Malheureusement, le Conseil n’a pas fixé la date de la nouvelle élection, laissant la prérogative aux autorités. Mais cela ne donne pas un blanc-seing à Macky Sall : le scrutin doit être organisé dans les meilleurs délais. En aucun cas il ne peut aller au-delà du 2 avril, qui marque la fin de son mandat »
Pas d’élection avant le 2 avril
Dans cette tourmente politique au Sénégal, les principales discussions tournent autour de trois points clés : la participation de l’opposition au dialogue national initié par le président, la date de l’élection présidentielle et le départ de Macky Sall avant le 2 avril.
Face à la détérioration de la situation dans le pays, la communauté internationale avait exprimé son inquiétude. Le report de la présidentielle « ne peut être considéré comme légitime », avait notamment réagi le département d’Etat américain dans un communiqué publié le 8 février.
Seydou Guèye, secrétaire général du gouvernement, a souligné – suite à la décision du Conseil – qu’il pourrait être difficile d’organiser les élections avant le 2 avril : « Le Conseil constitutionnel ne fait pas d’injonction. C’est au pouvoir exécutif de trouver une date consensuelle ».
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