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Palestine et intifada : une libération serait elle proche ?

La mobilisation internationale en soutien à la résistance du peuple palestinien contre la colonisation et l’oppression israélienne annonce-t-elle une opportunité historique de libération pour la Palestine ? La question mérite d’être posée à l’heure de la troisième intifada. Editorial.

Le rapport de force serait-il en train de s’inverser en Palestine ?

La question pourrait paraître absurde à beaucoup de lecteurs habitués à entendre le même son de cloche politique en Europe et en particulier en France.

Pour la plupart des internautes, Israël est l’une des plus grandes puissances militaire, politique et financière au monde. Le fait même d’évoquer un rééquilibrage du rapport de force politique et militaire leur semblerait certainement relever du vœu pieux ou de l’illusion.

Et pourtant.

Cette chansonnette fataliste sur la Palestine, combien l’auront entendu prononcée à propos du Vietnam occupé par les forces américaines, en son temps déjà première puissance militaire mondiale, ou de l’Algérie, occupée par les troupes coloniales françaises. Des guerres nettement asymétriques mais qui ont vu dans les deux cas la libération de leurs peuples et la victoire politiques des résistants, grâce à une résistance armée soutenue par la base populaire.

L’histoire enseigne la même leçon : il n’y a pas de pérennité possible dans l’injustice fondamentale. Les crimes de masse ne peuvent être occultés tant que leurs victimes en témoigneront et résisteront en ayant la certitude que la victoire accompagne toujours les opprimés, pourvu qu’ils soient au service de leur noble cause.

Le cas de la Palestine occupée, colonisée, violée, expropriée, étouffée et assassinée depuis 73 ans est devenu le symbole de cette vérité humaine incontournable : il n’est jamais possible d’enterrer la vérité et de faire passer le crime pour un droit, alors que la Justice nous dit le contraire.

Mais la libération de la Palestine de son occupation actuelle peut-elle être autre chose qu’une aspiration sans lendemain ?

Les faits actuels nous disent plutôt le contraire.

Si la troisième intifada n’est pas par définition la première, elle se différencie néanmoins des autres par plusieurs éléments non négligeables qui semblent changer à moyen terme la donne palestinienne.

En effet, cette fois-ci l’embrasement est général. Ce soulèvement contre l’injustice et pour la dignité humaine est soutenu à la fois en Cisjordanie et à un autre niveau par les Palestiniens de 1948 dits « Arabes israéliens ». C’est toute la Palestine historique qui s’est levée comme un seul être face à l’infrastructure sioniste du pouvoir israélien.

Cette unité s’est reflétée dans l’alliance du peuple palestinien dans toute sa diversité sociale et religieuse avec sa résistance politique et armée dont les deux principaux acteurs sont les Brigades Al Qassam, la branche armée du Hamas, et les Brigades d’al Quds liées au Jihad Islamique palestinien, principalement soutenus militairement par l’Iran.

L’étincelle qui a poussé TOUT le peuple palestinien, partout dans le monde, au soulèvement est l’unité du destin que la résistance palestinienne de Gaza a su admirablement créer grâce à son soutien armée face à l’agression israélienne de Jérusalem et les expropriations des habitants historiques de Sheikh Jarrah, quartier palestinien de Jérusalem.

La portée stratégique du soutien palestinien en provenance de Gaza est considérable. Avant cela, la résistance palestinienne a dû passé par la case obligatoire de l’entente et de la coordination entre les différentes factions résistantes autour de la cause commune : la libération de la Palestine.

D’autant plus que le Jihad islamique palestinien est présent en Cisjordanie, à Hébron et Jénine.

Toujours sur le plan militaire, la reconstitution de son stock d’armement et l’augmentation de sa capacité militaire, qui a été doublée, permet également au Hamas et aux autres groupes de la résistance de déborder les boucliers antimissiles israéliens, ce qui a fragilisé la capacité de riposte israélienne.

Cette alliance des organisations militaires sœurs palestiniennes devrait être suivie d’un consensus politique des appareils Fatah, Hamas, l’ensemble de l’OLP et les formations indépendantes (dynamique autour de Marwan Baghouti).

Certes, Mahmoud Abbas, qui se sait poussé vers la porte étant donné son impopularité, a repoussé l’échéance des élections législatives mais le Fatah semble à bout de souffle, épuisé par une pression occidentale qui n’a pas été suivie de contreparties politiques significatives au-delà du financement. Outre le plan militaire, la troisième intifada trouverait donc son débouché politique naturel dans une alliance stratégique Baghouti (présidence) Haniyeh (Premier ministre).

Autre élément important : l’intifada n’est pas circonscrite à la seule Palestine.

Des pressions populaires à toutes les frontières partagées se sont manifestées (frontières égyptiennes, libanaises, syriennes, jordaniennes). A titre d’exemple, un Libanais Mohamad Tahhane, a été abattu, balles dans le dos, par un soldat israélien lors d’une manifestation en soutien au Peuple palestinien.

Cette pression fait écho à un soutien massif et populaire international en faveur du peuple palestinien. Partout, dans toutes les capitales du monde, les mêmes échos et les mêmes cris de ralliement à la libération palestinienne se sont faits entendre. En France, ce soutien s’est traduit par un maintien décisif de la mobilisation à Paris samedi dernier, alors que le ministre de l’Intérieur avait demandé au préfet de Paris d’interdire tout rassemblement. Une exception française honteuse, que les militants ont eu le courage de braver.

Tous ces éléments additionnés semblent former aujourd’hui une couche épaisse et comme un bouclier victorieux annonciateur d’une libération prochaine de tout le territoire palestinien.

Les alliances contre nature et la trahison diplomatique des pays du monde arabe ont achevé de renforcer l’aura et la stature du peuple palestinien luttant tel un David contre un Goliath assoiffé de terres et qui dans son appétit sans fin n’a pas jusqu’à aujourd’hui de délimitations territoriales bien définies.

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