Le Maroc traverse sa septième année consécutive de sécheresse, entraînant une baisse du cheptel de 38 % en un an. Face à cette crise, le roi Mohammed VI a appelé, ce mercredi , la population « à s’abstenir » de sacrifier un mouton lors de la fête de l’Aïd al-Adha qui aura lieu début juin. Explications.
La plus grande fête du calendrier musulman s’annonce perturbée au Maroc. Ce mercredi, le roi Mohammed VI a exhorté la population à renoncer au sacrifice du mouton lors de la célébration de l’Aïd al-Adha, prévu début juin. Cette décision est motivée par la diminution du cheptel, conséquence directe de la sécheresse persistante qui a entraîné une flambée des prix.
Une première depuis 1996
Conscient de l’importance religieuse, familiale et sociale de cette célébration, le souverain du Maroc a néanmoins appelé son « peuple à s’abstenir d’accomplir le rite du sacrifice de l’Aïd de cette année », une première depuis 1996.
Le Maroc traverse sa septième année consécutive de sécheresse, affectant durement l’élevage, avec une diminution de 38 % du cheptel ovin en un an. Il s’agit de la pire crise de ce type depuis les années 1980. Cette raréfaction du bétail a provoqué une hausse des prix de la viande, un coût considérable pour les ménages les plus modestes.
🔴 🇲🇦 🐑 #URGENT | Le Roi du #Maroc Mohammed VI, en sa qualité de Commandeur des Croyants, appelle le peuple marocain à ne pas effectuer le rituel du sacrifice pour la fête de l'Aïd al-Adha cette année en raison des conditions climatiques et économiques qui ont réduit les… pic.twitter.com/bDRqV1rPDf
— Arab Intelligence – المخابرات العربية (@Arab_Intel) February 26, 2025
Un préjudice pour les plus modestes
Le roi Mohammed VI estime ainsi que le sacrifice rituel « est susceptible de porter » préjudice aux Marocains, en particulier à ceux aux « revenus limités », dans un contexte où l’offre restreinte de bétail pèse déjà sur les prix.
« Notre pays affronte des défis climatiques et économiques qui ont eu pour conséquence une régression substantielle du cheptel », a souligné le roi dans un message lu à la télévision publique par le ministre des Affaires religieuses, ce mercredi 26 février.
Le sacrifice est une recommandation non une obligation
L’Aïd al-Adha commémore la tradition et la foi du prophète Ibrahim ayant accepté de sacrifier son fils Ismaïl sur ordre de Dieu Une offrande finalement remplacé par un mouton.
Dans son message, le roi a rappelé que cette pratique, bien que répandue, n’est pas une obligation individuelle en Islam, mais plutôt « une sounna (recommandation prophétique) ». Cette décision fait écho à celle de son père, Hassan II, qui avait pris une mesure similaire en 1996 pour les mêmes raisons.
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