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Le Coran des historiens : que faut-il en penser ? 1/2

Mizane.info publie la première partie d’une chronique consacrée à l’analyse critique du « Coran des historiens », en particulier des thèses défendues dans cet ouvrage. Un travail synthétique signé Dawud Salman.

Ce premier point comporte trois assertions 1 ; la première étant le fait que la tradition musulmane serait tardive, la deuxième, que des versets se contredisent (selon lui), et la troisième, que ce travail expose, toujours selon lui, la véritable histoire du Qur’ân.

La Tradition musulmane, dans ses fondements, est contemporaine du Qur’ân et donc de la prédication du Prophète, puisque les premiers recueils bien authentifiés datent du 1er siècle de l’Hégire, et reprennent parfois une partie ou la totalité, de recueils plus anciens qui ne sont plus disponibles (pour les chercheurs du moins) de nos jours, – mais il se peut que les manuscrits orignaux ou que des copies très anciennes des originaux, existent toujours dans des cercles privés ou des centres de recherche qui n’ont pas encore eu le temps de les analyser (il y a au moins, au bas mot, plus de 400 000 manuscrits qui demandent encore à être analysés).

Des versets contradictoires sur les juifs et les chrétiens ?

Pour la seconde assertion, les versets sur les juifs et les chrétiens ne se contredisent pas, car il s’agit simplement d’un contexte totalement différent.

En effet, le Qur’ân invite à la liberté de conscience et à l’interdiction de forcer les gens à embrasser l’Islam, et ce, aussi bien dans les versets mecquois que médinois.

Quant aux versets sur le combat, il concerne la lutte armée contre des combattants ennemis qui lanceraient les hostilités, ils ne concernent donc ni le plan de la liberté de conscience, ni la totalité des Gens du Livre ou des non-musulmans en dehors des Gens du Livre ; seuls les combattants ennemis peuvent être combattus, et même là, le Qur’ân prévoit la captivité pouvant déboucher ensuite sur la libération gratuite ou l’échange (contre un service, une rançon, etc.), là encore, le but n’est pas l’extermination, le Qur’ân est très clair là-dessus.

Il n’y a donc pas de contradiction.

La liberté de conscience, la critique fondée de certains comportements déviants que l’on peut voir chez certaines communautés, le respect du vivre-ensemble, et la lutte armée en cas d’agression, sont tous évoqués dans le Qur’ân selon leur contexte propre, et ne se contredisent donc pas.

Des incohérences sur la datation

Pour la troisième assertion, il s’agit d’une assertion gratuite, car ce travail n’expose pas la vraie histoire du Qur’ân, mais se propose surtout de déconstruire toute la tradition musulmane et le Qur’ân en tant que « vérités historiques » sur les origines de l’Islam, ce qui n’est pas pareil.

En outre, le pari n’est pas tenu, et même les différents spécialistes invoqués dans ce travail, ne sont pas unanimes entre eux.

La thèse de Gibson sur Pétra comme origine de l’Islam, l’élaboration tardive du Qur’ân jusqu’à la fin du 8e siècle et au début du 9e siècle, l’apparition de la tradition musulmane au 9e siècle, etc., toutes sont définitivement réfutées, car de nombreux éléments archéologiques, des preuves historiques, des manuscrits anciens (authentifiés), des témoignages de sources non-musulmanes, etc., ont montré l’existence du Qur’ân dans sa forme actuelle dès le 1er siècle de l’Hégire.

Notons également une contradiction manifeste de la part de G. Dye, puisqu’il fixe d’une part la datation du Qur’ân « Un siècle et demi après la mort du Prophète », donc environ l’an 782, mais il dira aussi dans la même interview :

« D’abord, le Coran est un texte qui n’acquiert une forme proche de celle que nous connaissons qu’entre le début et la fin de la deuxième moitié du VIIe siècle », de 650 à 700.

Or, ces deux dates sont fausses, puisque les estimations les plus pessimistes datent le Qur’ân entre 650 et 675 (voir François Déroche sur la paléographie du parisino-petropolitanus et le manuscrit de Birmingham), et une date encore plus ancienne selon les résultats obtenus au C14, comme nous le verrons plus loin.

La caducité de certaines hypothèses historicistes

S’il y a eu en effet une évolution dans l’état de la recherche dans le domaine de l’islamologie, cela a commencé déjà depuis la fin du 18e siècle, et n’a jamais été que dans un sens unidirectionnel.

Dans les années 70-90, les thèses hypercritiques étaient en vogue mais ne faisaient aucunement consensus parmi les chercheurs.

Désormais, depuis les années 90 jusqu’à nos jours, la plupart d’entre elles sont définitivement abandonnées par les chercheurs les plus éminents (qu’ils soient anglais, américains, arabes, iraniens, allemands, espagnols, etc.).

La thèse de Gibson sur Pétra comme origine de l’Islam, l’élaboration tardive du Qur’ân jusqu’à la fin du 8e siècle et au début du 9e siècle, l’apparition de la tradition musulmane au 9e siècle, etc., toutes sont définitivement réfutées, car de nombreux éléments archéologiques, des preuves historiques, des manuscrits anciens (authentifiés), des témoignages de sources non-musulmanes, etc., ont montré l’existence du Qur’ân dans sa forme actuelle dès le 1er siècle de l’Hégire, l’existence du Prophète Muhammad et des premiers califes « bien-guidés », des doctrines et rites islamiques fondamentaux, de ahadiths couchés par écrit dès les débuts de l’Islam, de la Mecque comme centre de pèlerinage, l’existence du roi Abraha (mentionné dans les sources islamiques), l’existence de communautés juives à Médine (Yatrhib à l’époque) et de chrétiens à Najrân, etc.

L’hypothèse erronée d’une tradition musulmane tardive

Il s’agit d’une thèse déjà réfutée depuis longtemps, puisque nous savons que le Qur’ân actuel existait déjà, sous forme écrite, dès les premières décennies de l’Hégire, donc à l’époque des compagnons du Prophète. De même pour les ahadiths sous forme écrite, l’on sait également que les premiers recueils datent du 1er siècle et du début du 2e siècle de l’Hégire.

La Sahifa al-Sajjadiyya et la Risalat al-Huquq de l’imâm ‘Alî Zayn ul Abidîn (m. 95 H), la Sahifah de Hammam ibn Munabbih (mort en 101 H), le Tafsîr (exégèse du Qur’ân) et d’autres traités de l’imâm Jâ’far al-Sadiq (m. 148 H) rapportés par ces nombreux disciples, le Fiqh al-Akbar et le Kitâb ul-âthâr de l’imâm Abû Hanifa (m. 150 H), Le Muwatta’ et la Mudawwana al-Kubra de l’imâm Mâlik (m. 179 H), le Kitâb al-Kharâj, le Ussûl al-Fiqh et le Kitâb ul-âthâr de l’imâm Yaqûb ibn Ibrahim al-Ansari connu sous le nom d’Abû Yûsuf (m. 181 H) le disciple de l’imâm Abû Hanifa, les ouvrages al-Mabsut, al-Jami al-Kabir, al-Jami al-Saghir, al-Siyar al-Kabir, al-Siyar al-Saghir et al-Ziyadat de l’imâm Muhammad al-Shaybani (m. 189 H) lui aussi disciple de l’imâm Abû Hanifa, le Musannaf de ‘Abd ar-Razzaq as-San‘ani (m. 211 H), le Kitâb aṭ-ṭabaqât al-kabîr de Ibn Sa’d (m. 230 H), le Tafsîr (exégèse) spirituel du Qur’ân de Sahl al-Tustari (m. 283 H), et d’autres recueils encore, et d’autres dont les traces ont probablement disparu.

Tous ces recueils-là sont unanimes sur l’existence du Qur’ân actuel avant la mise par écrit de leurs ouvrages, soit avant déjà la fin du 1er siècle de l’Hégire, de même pour l’existence de milliers de ahadiths, la Ka’aba de la Mecque comme lieu de pèlerinage et comme naissance de l’Islam Muhammadien, les traités de droit (fiqh), de théologie et de spiritualité, la vie du Prophète (Sîra), etc.

Ainsi, l’Islam dans ses fondements étaient déjà bien établis et connus de tous au 1er siècle de l’Hégire.

Les fondements du consensus coranique

Les divergences et les récits apocryphes ne se répandant essentiellement que sous l’ère des omeyyades puis des Abbassides, avec des ahadiths déformés ou inventés, des influences culturelles et religieuses externes qui viendront influencer le droit musulman et certains courants théologiques, et certaines sentences pénales ou instrumentalisations de sentences déjà existantes, par des dirigeants et juges corrompus.

Rappelons aussi que ces anciens ouvrages, se basaient aussi pour beaucoup, sur des ouvrages ou des enseignements plus anciens, et que la tradition orale était encore très importante, et que le support écrit ne retranscrivait donc qu’une partie de la tradition orale, que l’on ne peut pas du tout exclure.

Dans les premiers traités de théologie, de hadith et de fiqh, l’usage des versets du Qur’ân, des invocations traditionnelles, de l’éloge du Prophète, de sa famille et de ses compagnons, et la mention de ahadiths, étaient déjà répandus et reconnus de tous, et personne ne remettait cela en cause, pas même les ahl ul bayt ou les mu’tazilites.

La plus ancienne mention de Muhammad connue dans des écrits non-musulmans est celle d’un chroniqueur chrétien témoignant en langue syriaque de la prise de Gaza sous Umar 1er par les musulmans.

Certes, après l’époque des compagnons, certaines pratiques inconnues jusqu’alors, de même que des récits isolés étranges ont circulé, ce qui suscitait déjà la méfiance des premiers imâms fondateurs des écoles juridiques, car d’une part, ces récits isolés contredisaient la pratique héritée des compagnons et de leurs disciples, – que des imâms comme ‘Alî Zayn ul Abidîn, Muhammad al-Bâqir, Jâ’far As-Sâdiq, Zayd ibn ‘Alî, Abû Hanifa, Hassân al-Basrî, Sûfyan at-Thawrî et d’autres ont connu personnellement -, et d’autre part, car l’instrumentalisation et les pressions politiques avaient déjà commencé.

Il est à noter également que les saints imâms des ahl ul bayt reconnaissaient totalement le Qur’ân en vigueur sous le règne des 4 califes bien-guidés, et qui était aussi le même que celui en vigueur sous les omeyyades et les abbassides.

Les ahl ul bayt reconnaissaient aussi la justice et l’orthodoxie religieuse de Abû Bakr, de ‘Umar et de ‘Uthmân, de même que les mérites et l’honneur de ‘Aîsha l’épouse du Prophète.

Les ahl ul bayt eux-mêmes ont transmis plusieurs milliers de ahadiths remontant jusqu’au Prophète, à ‘Alî, à Fatîma, à Al-Hassân et à Al-Hussayn.

L’existence de milliers d’épigraphes archéologiques

Depuis la fin du 20e siècle essentiellement, de nombreux chercheurs utilisent en effet les méthodes et données liées à l’archéologie et aux documents épigraphiques pour étudier l’Islam des origines.

Ainsi, de nombreuses missions archéologiques ont été réalisées en Arabie (mais très peu à la Mecque, pour différentes raisons).

Et justement, les données archéologiques et épigraphiques montrent bien la présence de l’Islam (le Qur’ân, l’existence de Muhammad en tant que Prophète, les premiers califes comme Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, etc., les invocations traditionnelles, etc.) dès le 1er siècle de l’Hégire.

Un graffito très ancien mentionne le nom et l’importance du compagnon ‘Umar ibn al-Khattâb :

« Un graffito sur la pierre écrit par un anonyme du nom de Zuhayr et daté de l’an 24 de l’hégire (644-645) a été découvert à l’est d’al-ʿUlâ en Arabie, il indique la date de la mort d’Umar : « C’est moi, Zuhayr ! J’ai écrit à l’époque de la mort de ʿUmar, en l’année 24 » » (Frédéric Imbert, « L’Islam des pierres : l’expression de la foi dans les graffiti arabes des premiers siècles », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée 129, juillet 2011).

Lors d’une campagne épigraphique à Tayma’ en Arabie Saoudite, fut découvert en 2013 un graffito daté probablement de l’an 36 de l’hégire (656) qui confirme l’existence et la mort violente de ‘Uthmân ibn Affan :

« Je suis Qays, le scribe, Abû Kuṯayir. Qu’Allâh maudisse celui qui a assassiné ‘Uthmân b. ʿAffân et [ceux qui] ont incité à ce meurtre sans pitié ! » (Frédéric Imbert, « Califes, princes et compagnons dans les graffiti du début de l’islam », Romano-arabica 15, 2015, pp. 65-66).

Il faut savoir qu’il existe des dizaines de milliers d’épigraphes qui n’ont pas encore été analysés, donc le recensement actuel n’est pas du tout exhaustif.

Mais déjà en 2015, parmi quelques publications officielles, voici des épigraphes et graffitis retrouvés en Arabie datés du 1er siècle hégirien par région :

« 23 (Muthallath), 24 (Qâʿ al-Muʿtadil), 27 (W. Khushayba), 40 (W. Shâmiyya), 46 (W. Sabîl), 56 (Khashna), 74 (J. Ḥuwayḍ), 78 (Qâʿ al-Muʿtadil), 80 (Qâʿ Banî Murr), 80 (W. Rimâmiyya), 80 (J. Muʿayṣim), 80 (W. Aṣîla), 80 (W. Ṣânî), 82 (J. Ḥuwayḍ), 83 (Abû ʿÛd), 83 (Aqraʿ), 84 (La Mecque), 84 (W. Ḥurumân), 91 (W. Wujayriyya), 96 (Ruwâwa), 98 (La Mecque), 98 (W. Ḥurumân). Hors de l’Arabie : 64 (Ḥafnat al-Abyaḍ, Irak), 85 (Negev, Palestine), 92 (Kharrâna, Jordanie), 93 (Usays, Syrie) ».

D’après le Thésaurus d’Épigraphie Islamique (2009) ont été retrouvés des graffitis datés entre l’an 1 et 100 hégirien : parmi les 677 écrits relevés, Muhammad est mentionné 64 fois, 12 au 1er siècle et 52 au second.

Dans la plupart des graffitis Muhammad est cité parmi : Abraham, Moïse, Jésus et d’autres prophètes.

Ziauddin Sardar dans son livre Mecca: The Sacred City (Bloomsbury, London, 2014), aborde la question historique des origines de l’Islam à la Mecque, certaines analyses sont pertinentes mais d’autres font l’objet de divergences, mais sa description de l’Arabie Saoudite actuelle souffre d’exagérations et d’imprécisions malheureusement.

Shutao Wang dans sa thèse The Origins of Islam in the Arabian Context ( University of Bergen, 2016) recense également de nombreux éléments historiques qui corroborent la Tradition musulmane dans les grandes lignes.

Sur le commerce terrestre et maritime par rapport à la péninsule arabique et aux alentours, voir :

– Aramco World, volume 51, number 6, November/December 2000.

– « Boats of the World : From the Stone Age to Medieval Times » (Seán McGrail, p. 80).

–  C. J. Gadd, « Seals of Ancient Indian Style Found at Ur », pba, 18, pp. 191-21,. M. Wheeler.

– R. W. Thomson (with contributions from J. Howard-Johnson and T. Greenwood), « The Armenian History Attributed To Sebeos Part – I: Translation and Notes », 1999, Translated Texts For Historians – Volume 31, Liverpool University Press, pp. 95-96

– R. G. Hoyland, « Seeing Islam As Others Saw It: A Survey And Evaluation Of Christian, Jewish And Zoroastrian Writings On Early Islam » (1997), op. cit., p. 129; idem., « Sebeos, The Jews And The Rise Of Islam » in R. L. Nettler (ed.), Medieval And Modern Perspectives On Muslim-Jewish Relations (1995), Harwood Academic Publishers in cooperation with the Oxford Centre for Hebrew and Jewish Studies, p. 89.

– A. Palmer (with contributions from S. P. Brock and R. G. Hoyland), The Seventh Century In The West-Syrian Chronicles Including Two Seventh-Century Syriac Apocalyptic Texts (1993), p. 39, pp. 37-40.

– « Byzantine trade, 4th-12th centuries », p. 248 ; Expositio, 38: Delude iam de dextris iterum Syriae supra inuenies Arabiam.

L’absence de preuves n’est pas preuve de l’absence

Selon Laïla Nehmé (Directrice de recherche au CNRS en Archéologie et épigraphie des domaines nabatéen et nord-arabique), les graffiti du premier siècle de l’hégire sont beaucoup plus nombreux dans le Hijaz qu’ailleurs, ce qui prouve que la naissance de l’islam se situe bien dans le Hijaz (http://www.orient-mediterranee.com/IMG/pdf/biblio_nehme_2016.pdf et http://www.orient-mediterranee.com/spip.php?article181).

Précisons aussi que l’absence (actuelle du moins) d’épigraphes sur certains sujets ou événements n’implique pas son inexistence à l’époque concernée, d’une part car il se peut que les traces aient été détruites pour différentes raisons (humaines ou naturelles) ou qu’on finisse par les retrouver après un certain temps, et d’autre part, car la tradition orale restait importante ou que pour certaines personnes, la mention de certaines choses à travers des inscriptions dans des pierres ou des supports écrits n’était pas pertinente, adéquate (car trop sacré) ou autre.

Nous sommes capables de confirmer avec une précision de plus en plus grande, scientifiquement, et aussi empiriquement que possible, que l’histoire que les musulmans (orthodoxes) ont à propos de la compilation du Qur’ân est, pour la plus grande partie, exacte. Joseph Lumbard

Aussi, par soucis de concision, les auteurs des épigraphes employaient des expressions plus courtes, synthétiques ou « compressives », mais découlant d’enseignements plus complets et explicites à l’origine, et auxquelles renvoient les formulations lapidaires et plus concises.

Encore aujourd’hui, malgré l’abondance d’espace pour envoyer des textes complets, beaucoup d’êtres humains emploient le langage « SMS » ou des abréviations multiples par mimétisme ou pour gagner du temps.

Quant à l’Arabie, de nombreuses tombes appartenant aux compagnons du Prophète ainsi que des maisons appartenant aux proches du Prophète ont été détruites par les autorités saoudiennes.

Fort heureusement, des photographies avaient déjà été prises à l’époque avant leur destruction.

La mention du Prophète Muhammad n’était donc ni rare ni inexistante durant le premier siècle de l’hégire.

Cependant, si on retrouve plus de traces au second siècle, c’est parce que les gens n’étaient pas majoritairement lettrés, mais avec l’impulsion de l’islam et son injonction incitant à apprendre à lire et à écrire, les nouvelles générations apprendront rapidement à lire puis à rédiger leurs propres ouvrages en y consignant leurs commentaires, leurs expériences, leurs observations et leurs réflexions.

Même dans les sources non-musulmanes anciennes, on y trouve la mention du Prophète Muhammad et des arabes ainsi que de leur « nouvelle » religion spécifique.

Un prêtre, Thomas, dit Le Presbyte, vers 640 relate en syriaque une bataille impliquant les Arabes dans ses « Chroniques ».

Une bataille a donc eu lieu près de Gaza, à 19 kilomètres, à l’est entre les Romains, soit les Byzantins, et les Tayyaye : les Arabes (majoritairement).

La perception de l’islam chez les anciens peuples

La plus ancienne mention de Muhammad connue dans des écrits non-musulmans est celle d’un chroniqueur chrétien témoignant en langue syriaque de la prise de Gaza sous Umar 1er par les musulmans.

Il dit dans ses Chroniques : « Dans l’année 945, indiction 7 (l’an 634 du calendrier actuel), le vendredi 4 février, il y a eu une bataille entre les Romains et des Tayyaye de Muhammad en Palestine, à 12 miles à l’est de Gaza.

Les Romains ont fui, laissant derrière eux le patriarche Bryrdn, que les Tayyaye ont tué. Quelques 4000 pauvres villageois de Palestine ont été tués là, chrétiens, juifs, samaritains. Les Tayyaye ont ravagé la région entière ».

Si la bataille est attestée historiquement, les descriptions que donnent ce prêtre ne possèdent aucun fondement historique, puisque à cette époque, la région ne fut pas dévastée, et les civils et les hommes religieux (dans leurs habitations ou lieux de culte) furent amplement épargnés par le conflit.

Il s’agissait donc sans doute d’un polémiste visant à diaboliser l’islam et les musulmans pour éviter que les gens ne se convertissent en masse à l’islam comme cela fut déjà le cas au sein des populations arabes d’Arabie.

En effet, les populations arabes en Arabie, ainsi que les autres populations en Syrie, en Irak, en Perse, au Maghreb, en Egypte et en Palestine, n’auraient pas accepté massivement l’islam si cette religion-civilisation  représentait quelque chose de repoussant ou d’injuste, mais elles virent plutôt en islam une religion pure, épurée des altérations de leur propre religion ou culte dégénérées, et accueillirent les musulmans en libérateurs (à l’époque du Prophète et des 4 califes bien-guidés, car après cette période, il y a eu des dérives et de nombreux facteurs complexes, à la fois positifs et négatifs).

Que ce soit chez les berbères, les perses, les africains, les turcs, les kurdes ou les autres ethnies, parmi ceux qui embrassèrent l’islam, ils donnèrent des maîtres spirituels de renom, des grands scientifiques, des poètes de haute volée, des penseurs remarquables, des gens vertueux et des femmes d’une grande noblesse (intellectuelle et morale), sans même parler du renouveau prodigieux de leur civilisation qui reprit vit tout d’un coup (auparavant morte ou dégénérée).

Ainsi, même là où les arabes étaient minoritaires ou que les dirigeants furent des personnes issues des populations locales, ils adoptèrent l’islam en masse.

Cependant, la conversion ne fut nullement forcée, puisqu’on dénotait encore la présence de grandes communautés non-musulmanes en Perse, en Egypte, en Syrie et ailleurs jusqu’au 12e siècle, et après le 12e siècle, de nouvelles vagues de conversions importantes furent observées (notamment grâce à la prédication de nombreux maîtres spirituels musulmans), et le noyau des communautés non-musulmanes se resserra mais existait toujours.

Voir par exemple Les préludes de l’Islam : Ruptures et continuités dans les civilisations du Proche-Orient, de l’Afrique orientale, de l’Arabie et de l’Inde à la veille de l’Islam sous la direction de Christian Robin, Paris, éd. De Boccard, 2013.

En 2015, une version manuscrite du Qur’ân est découverte dans les archives de la bibliothèque de l’Université de Birmingham. Ces fragments contiennent des versets des Sûrates 18 à 20 écrits à l’encre en hijazi, un style calligraphique arabique ancien. Selon la datation au carbone 14, le support du manuscrit daterait entre 568 et 645 de notre ère, soit du temps du Prophète, qui selon la tradition islamique, a vécu entre 570 et 632.

D’autres textes datant de la même période relatent globalement la même chose comme le fragment « on the Arab Conquests » (après 636, donc quelques années après la mort du Prophète)

Il y a aussi Doctrina Jacobi Nuper Baptizati (633-640) (voir « Jacobi Nuper Baptizati »).

Citons également Sophrone (560-638) et la prise de Jérusalem par ‘Umar ibn al-Khattâb :

« Les infidèles de Sarrasins sont entrés dans la cité de notre seigneur le Christ, Jérusalem, avec la permission de Dieu et comme punition pour notre négligence, immense, et aussitôt en courant ils arrivèrent au lieu appelé Capitole.

Et prirent avec eux des hommes, certains par la force, d’autres de leur plein gré, afin de nettoyer ce lieu et y édifier cette maudite chose, destinée à leur prière qu’ils appellent mosquée (midzgitha) ».

Sophrone est le prêtre qui a donné les clés de Jérusalem à Umar lors de la prise de la ville par les musulmans.

Le nettoyage des immondices au mont du temple souillé par les chrétiens conforte les récits des chroniqueurs musulmans, tels que l’exégète, médecin et imâm At-Tabarî.

Sophrone, auparavant hostile, changea ensuite d’avis en voyant le bon comportement et la tolérance des musulmans à leur égard.

Robert G. Hoyland a rassemblé de nombreux textes issus des sources non-musulmanes au début de l’Islam, dans son Seeing Islam as Others Saw it. A survey and analysis of the Christian, Jewish and Zoroastrian writings on Islam (1997).

Citons aussi Solange Ory, qui, dans « Aspects religieux des textes épigraphiques du début de l’Islam » (Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Année 1990, 58, pp. 30-39) aborde la question des textes épigraphiques du début de l’islam, où des textes datant du 1er et du 2e siècle de l’hégire, mentionnent le Prophète Muhammad, le Qur’ân (versets et sûrates) et des invocations connues dans la tradition islamique.

D’autres chercheurs ont également étudié ce domaine plus récemment (après les années 2000 et 2010) comme Frédéric Imbert (« L’Islam des pierres : l’expression de la foi dans les graffiti arabes des premiers siècles », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 129, juillet 2011 : https://journals.openedition.org/remmm/7067#tocto1n3) ainsi que les travaux de Nehmé Laïla (née en 1966, est une archéologue française, spécialiste de l’archéologie du Proche-Orient au Laboratoire d’études sémitiques anciennes (LESA) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)) où ce genre d’artefacts ont été retrouvés un peu partout en Arabie (dont le Hijaz), à Pétra (actuelle Jordanie) et au Yémen.

Précisons cependant que les fouilles au Hijaz sont encore maigres et que les chercheurs trouveront probablement bien plus de manuscrits ou d’objets épigraphiques dans les prochaines années (c’est ce que disait Nehmé Laïla en 2017 en tout cas).

Par rapport aux graffitis, on trouve des versets qûraniques correspondant exactement à la lettre et au sens du Qur’ân officiel, tout comme des invocations islamiques qui reprennent partiellement des versets qûraniques ou qui utilisent des formes « compressantes » dans une même invocation ou expression, plusieurs versets du Qur’ân.

Actuellement, voici ce que l’on peut dire concernant l’état des recherches dans ce domaine (en 2012) :

« Les récentes prospections épigraphiques menées en Arabie Saoudite en novembre 2012 dans le cadre de la mission Oasis d’Arabie (CNRS, UMR 8167) ont permis de découvrir de nouveaux textes arabes datant des deux premiers siècles de l’Hégire.

Il s’agit essentiellement de graffiti islamiques que la mission épigraphique se donnait pour but de relever et d’analyser.

Lors d’une première prospection autour de la ville de Najrân (au sud de l’Arabie, près de la frontière yéménite) notre attention a été particulièrement attirée par une cinquantaine de graffiti rassemblés sur des amoncellements de rochers au lieu-dit al-Murakkab.

Les relevés systématiques ont mis en évidence la présence d’un noyau de textes très anciens dont l’un est daté de 59 de l’Hégire (678 de notre ère).

Curieusement, ce texte est associé à des représentations gravées grandeur nature d’hommes aux bras levés dans la position dite de l’orant.

Sans aucun doute ces figures humaines sont contemporaines des textes épigraphiques ; au-dessus de l’une d’entre elles, le nom d’al-Hayṯam b. Bishr se trouve gravé et se répète dans divers autres sites des alentours de Najrân. Toutefois, la découverte la plus spectaculaire sur le site a été un graffito inédit et autographe de ‘Umar Ibn al-Khattâb, compagnon du prophète et second calife de l’islam, assassiné en 24 / 644.

Lors d’une seconde prospection au nord de l’Arabie, la mission épigraphique a relevé environ 200 graffiti agglutinés sur quelques parois rocheuses près de Dûmat al-Jandal » (« Graffitis islamiques du début de l’islam : nouvelles découvertes en Arabie Saoudite », Canal Académie, par Frédéric Imbert, 26 mai 2013 : http://www.canalacademie.com/ida10344-Graffiti-islamiques-du-debut-de-l-islam-nouvelles-decouvertes-en-Arabie-Saoudite.html).

La confirmation historique du récit traditionnel

Et sur l’état actuel de la recherche à propos des manuscrits qûraniques, citons également le Dr. Joseph E. B. Lumbard qui est docteur en études islamiques et diplomé de l’université de Yale aux Etats-unis.

Il a enseigné la littérature arabe à l’université américaine du Caire en Egypte et l’Islam classique à la Brandeis University aux Etats-unis, et a également exercé sa profession de chercheur et d’enseignant à l’American University of Sharjah.

Ses domaines de recherche et de spécialités englobent les études qûraniques, l’histoire civilisationnelle de l’Islam, le sûfisme (tasawwûf, appelé aussi parfois «mysticisme musulman»), la philosophie islamique, le hadith/tradition prophétique, et le dialogue inter-religieux.

Dans une interview (en anglais) traduite en français sous le titre « Question contemporaine : Le Qur’ân original est il préservé ? » (publiée sur la chaine youtube du « Cercle Al-Amîn » le 15 février 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=_0IXzprAk-M), le Dr. Joseph Lumbard réfutait les thèses orientalistes qui parlaient d’une élaboration tardive et progressive du Qur’ân s’étendant sur 200 ans, et il montrait que les adeptes d’une telle thèse n’avaient pas étudié l’ensemble des manuscrits qûraniques, qui dans leur ensemble, valident bien le point de vue musulman sur l’existence complète du Qur’ân actuel à l’époque des premières décennies de l’Hégire.

Il affirme en effet (voir la vidéo sus-mentionnée, vers 0min40s) :

« Etant donné que de plus en plus de manuscrits sont devenus disponibles, nous sommes capables de confirmer avec une précision de plus en plus grande, scientifiquement, et aussi empiriquement que possible, que l’histoire que les musulmans (orthodoxes) ont à propos de la compilation du Qur’ân est, pour la plus grande partie, exacte.

Comme l’a dit Carl Ernest (spécialiste américain en études islamiques et docteur en religions comparées), c’est une meilleure explication des données disponibles que nous avons que n’importe quelle autre théorie proposée par qui que ce soit ».

Le Professeur émérite de l’Université catholique de Louvain, Emilio G. Platti a dit :

« Suite à la découverte de manuscrits extrêmement anciens du Coran, et à la datation au carbone 14 des folios de Birmingham entre 568 et 645 (soit entre 56 avant l’hégire et 25 après), les chercheurs dans leur majorité refusent aujourd’hui les datations tardives des manuscrits coraniques les plus anciens proposées par exemple par John Wansbrough dans son livre intitulé Quranic studies (Oxford University Press, 1977).

Patricia Crone et Michael Cook avaient eux aussi suggéré qu’il n’existait aucune indication de l’existence de corans avant la fin du 1er/7e siècle (Hagarism, Cambridge University Press, 1977).

Il semblerait aujourd’hui qu’une meilleure datation serait plus proche du milieu du 1er/7e siècle, voire même avant cette date ».

(Emilio G. Platti, « Les plus vieux manuscrits du Coran », 24 janvier 2017 : https://www.ideo-cairo.org/fr/2017/01/les-plus-vieux-manuscrits-du-coran).

En effet, depuis ces dernières décennies, de nombreux manuscrits du Qur’ân ont été découverts et datés du VIIe siècle comme le Parisino-petropolitanus daté de 670 à 705, celui du M a VI 165 de l’université de Tübingen en Allemagne qui a été daté de 649 à 675.

Le 28 mars 2014, Michael Marx qui codirige avec François Déroche et Christian Robin le projet Coranica révèle qu’il existe à ce jour entre 1500 et 2000 feuillets qûraniques datant du 1er siècle de l’hégire.

Les chercheurs de l’université de Tübingen, avec une certitude de 95 %, fixent l’origine du manuscrit entre 649 et 675 (de l’ère chrétienne).

Et par là même, ils pourraient avoir découvert le plus ancien exemplaire du Qur’ân.

Une découverte particulièrement importante, qui a réuni des forces européennes, dans le cadre du projet Coranica.

Par une datation au carbone 14 sur des échantillons du manuscrit, les chercheurs se sont entendus : écrit en kufi, une calligraphie arabe développée dans la ville de Kûfa (dans l’actuel Irak), il s’agit là de la plus ancienne calligraphie en arabe (du moins à ce jour), soit environ 20 à 40 ans après la mort terrestre du Prophète, et 2 à 27 ans après la propagation de la vulgate d’Uthmân (en 647 selon la tradition musulmane).

Ceci en ferait l’un des manuscrits du Qur’ân les plus anciens au monde.

Il est vrai que le Qur’ân reprend des thèmes familiers de la Bible, mais c’est là tout à fait normal, puisque le Qur’ân est la continuation et la synthèse des révélations antérieures. Par ailleurs, ces thématiques existent aussi dans d’autres religions non-abrahamiques comme le Zoroastrisme.

Quelques ratures témoignent que d’anciens textes ont pu précédé la mise par écrit du Qur’ân (le support servant probablement à d’autres fonctions ou écrits auparavant).

Ce manuscrit contient 77 feuillets du Qur’ân 17/37 jusqu’au 36/57, ce qui constitue 26,2 % de la totalité du Qur’ân actuel.

La taille du manuscrit qui est écrit sur un parchemin est de 19,5 cm x 15,3 cm, contenant 18-21 lignes par pages.

Il serait, si on se fonde uniquement sur la datation au carbone 14, plus ancien que les Manuscrits de Sana’a au Yémen.

Mais en 2015, un autre manuscrit du Qur’ân fut découvert et dont le support (matériel écrit) est encore plus ancien que celui conservé en Allemagne.

En effet, en 2015, une version manuscrite du Qur’ân est découverte dans les archives de la bibliothèque de l’Université de Birmingham (en Angleterre).

Ces fragments contiennent des versets des Sûrates 18 à 20 écrits à l’encre en hijazi, un style calligraphique arabique ancien.

La centralité de la tradition orale

Selon la datation au carbone 14, le support du manuscrit daterait entre 568 et 645 de notre ère, soit du temps du Prophète, qui selon la tradition islamique, a vécu entre 570 et 632.

Selon David Thomas, spécialiste dans cette université de l’islam et de la chrétienté, la personne qui a retranscrit ces fragments pourrait bien avoir connu le Prophète, ainsi que « L’analyse montre qu’il y a une forte probabilité que l’animal, dont provient la peau du parchemin, vivait du temps du Prophète ou peu de temps après » (« Royaume-Uni : découverte d’un Coran datant de la naissance de l’Islam », Le Parisien, 22 juillet 2015 : http://www.leparisien.fr/societe/royaume-uni-decouverte-d-une-des-plus-anciennes-versions-manuscrites-du-coran-22-07-2015-4964375.php).

Il dit également que ce Qur’ân est similaire au Qur’ân actuel.

Le docteur Muhammad Isa Walley, conservateur en chef des manuscrits perse et turcs à la bibliothèque nationale du Royaume-Uni, soutient que la rédaction s’est faite peu après la fabrication du support.

Elle serait selon lui antérieure à la première recension du Qur’ân réalisée sous Uthmân ibn Affân, troisième calife de l’islam (proche compagnon du Prophète, qui épousa aussi deux de ses filles) qui régna de 644 à 656, ce qui en ferait l’un des plus anciens manuscrits conservés du Qur’ân à l’heure actuelle.

Certains palimpsestes seraient des versions plus anciennes.

L’analyse des manuscrits de Sana’a par ultraviolets a mis au jour un texte sous le texte actuel.

Après des études approfondies, il s’avère être un manuel de lecture et d’apprentissage du Qur’ân.

Un autre palimpseste étudié entre autres par Mingana a été daté entre la moitié du VIIe siècle et le début du VIIIe siècle.

Il constitue l’un des plus anciens témoignages qurâniques découverts à ce jour.

Mais rappelons que c’est la tradition orale qui précède la tradition écrite, et que c’est la tradition écrite qui tente de « fixer » sur des supports matériels, la tradition orale.

Cependant, la tradition orale étant toujours vivante, les quelques variantes ou erreurs de copistes qui sont toujours possibles, ne changeront rien à la tradition orale qui se perpétue toujours depuis l’époque prophétique, mais qui ne remonte évidemment pas plus loin, puisque le premier maillon humain de la chaîne de transmission orale est le Prophète Muhammad (‘alayhî salât wa salâm) lui-même.

D’ailleurs, une fois qu’un texte (avec un ou plusieurs modes de lecture) est transmis oralement à plusieurs disciples, qui à leur tour, transmettent les « textes oraux » à des centaines ou des milliers de personnes, il n’est plus possible de revenir en arrière, et quand on remonte la chaîne de transmission, on voit qu’elles s’arrêtent au Prophète et à ses compagnons, et que l’on ne peut pas remonter plus loin au niveau des sources.

Et contrairement à la plupart des ahadiths qui n’étaient pas mémorisés par cœur (à la lettre près), le Qur’ân a été mémorisé par des milliers de personnes du vivant même du Prophète, puis transmis de la même manière aux générations suivantes, en plus des supports écrits.

En conclusion, on voit que la recherche (historique, scientifique, archéologique, linguistique et anthropologique), loin de balayer l’islam, conforte et renforce les fondements historiques de l’islam dans ses fondements, mais interroge ou réfute une série de récits isolés et singuliers (parmi les récits inventés) qui furent intégrés dans le patrimoine «juridique et historique» du monde musulman, et qui de plus avaient tendance à contredire le Qur’ân ou les récits abondants (mutawatir) de la Sunnah ou de la Sirah.

Pour en revenir à l’affirmation de Dye, il est vrai que le Qur’ân reprend des thèmes familiers de la Bible, mais c’est là tout à fait normal, puisque le Qur’ân est la continuation et la synthèse des révélations antérieures.

Par ailleurs, ces thématiques existent aussi dans d’autres religions non-abrahamiques comme le Zoroastrisme.

Dawud Salman

Notes :

1-La plus grande partie de cette chronique est consacrée à l’analyse critiques de thèses défendues, que l’on peut retrouver dans le Coran des historiens, notamment mentionnées par Guillaume Dye dans un entretien accordé au Point, et dont l’auteur répond aux principales assertions.

2-Remerciements à Hussein Deja et Ahmed Amine pour leurs compléments d’information et leurs critiques, note de l’auteur.

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