Le 31 mai, Hichem Miraoui, un Tunisien de 45 ans, était assassiné par son voisin.. Un acte qualifié par la justice d’« assassinat à caractère raciste et terroriste ». Deux marches blanches, organisées à Marseille et à Puget-sur-Argens, ont rassemblé environ 2 000 personnes alors que les agressions islamophobes, en France, continuent d’alimenter d’alimenter l’inquiétude dans la communauté musulmane. Focus.
Le dimanche 8 juin, environ 2 000 personnes ont participé à deux marches blanches : l’une à Puget-sur-Argens, où le crime a eu lieu, et l’autre à Marseille. À Puget, 1 600 personnes ont défilé du salon de coiffure où travaillait Hichem Miraoui jusqu’à la mairie, derrière une banderole où l’on pouvait lire : « Repose en paix Hichem, un enfant au grand cœur adopté par le village ».
Le racisme a encore tué
« C’est un moment de recueillement, sans revendication politique », a souligné Majid Ellili, proche de la victime. Il a lancé un appel : « Il ne faut plus que ce genre de crime raciste se reproduise en France. Cessez de pointer du doigt l’immigration maghrébine ou les musulmans. Revenons à l’essentiel ».
La députée RN Julie Lechanteux, majoritaire dans la commune, était présente, tout comme Dominique Sopo (SOS Racisme) et les députés LFI Manuel Bompard, Sébastien Delogu et Raphaël Arnault, qui avaient déjà pris part à une première marche à Marseille. Là, 500 personnes ont marché avec la banderole : « Le racisme a encore tué. Justice pour Hichem ».
Un voisin turc de la victime, lui aussi blessé par balle, était présent, la main bandée. La cousine de Hichem, Mouna Miraoui, très émue, a dénoncé l’horreur de cet acte : « Ce n’est pas parce qu’on a une religion ou une origine différente qu’on peut se permettre de tuer. C’était un homme profondément intégré. »
Dignité et indignation cet après-midi à Puget-sur-Argens. Une foule dense, émue, s'est recueillie lors de la marche blanche pour Hichem Miraoui, assassiné par son voisin raciste, dans un climat politique et médiatique où la haine se banalise en plus haut lieu.#justicepourhichem pic.twitter.com/6NEvBGz1oZ
— Olivier Salerno (@OlivierSalerno) June 8, 2025
Un climat d’islamophobie et de xénophobie
L’avocat de la famille, Sefen Guez Guez, a évoqué une « alerte pour la République ». Il a promis de « porter le combat jusqu’au plus haut niveau de l’État » et dénoncé un climat de « racisme, d’islamophobie et de xénophobie » qui a rendu cet acte possible.
Christophe Belgembe, de nationalité française et auteur du meurtre, a tiré sur Hichem alors que ce dernier était dans sa voiture. Selon le parquet antiterroriste, il a diffusé des vidéos racistes avant et après les faits. Il est actuellement en détention et mis en examen pour « assassinat en lien avec une entreprise terroriste, motivé par l’origine ».
🔴 « Il a demandé si j’étais arabe » – “Ma copine et moi, on a pleuré. On avait peur qu’il nous tue”
— CCIE (@CCIEurope) June 8, 2025
Le 13 mai 2025, à Thumeries, dans le département du Nord (59), un homme a violemment pris à partie deux fillettes de six ans devant leur domicile. pic.twitter.com/NKEXZZJZmh
« Je vais tuer tous les enfants d’Arabes »
Ce climat islamophobe délétère s’est à nouveau illustré le 13 mai à Thumeries (Nord), où un homme a menacé de mort deux fillettes de six ans devant chez elles. Il leur aurait demandé si elles étaient arabes, puis proféré : « Je vais tuer tous les enfants d’Arabes », armé d’un couteau.
Interpellé et placé en garde à vue, il a été libéré sous contrôle judiciaire. Les familles ont porté plainte et dénoncent un acte raciste et islamophobe. Le procès est prévu en novembre 2025. La maire de Thumeries, Nadège Bourghelle-Kos, a dénoncé un « acte haineux » mais assure qu’il s’agit d’un « acte isolé ». Pour l’heure, la municipalité n’a pas prévu de se constituer partie civile.