Un énième bombardement israélien a fait au moins 40 personnes morts et des dizaines de blessées hier sur une zone humanitaire à Khan Younès. Bien qu’Israël ait désigné cette zone comme « zone de sécurité », l’armée y poursuit ses opérations militaires en émettant des ordres d’évacuation tous azimuts aux civils. Focus
Un nouveau massacre de l’armée israélienne a eu lieu à Gaza. Ce lundi 9 septembre, vers minuit, la zone humanitaire d’Al-Mawasi, située dans la région de Khan Younès et refuge pour les familles déplacées sur ordre d’Israël, a été frappée par plusieurs missiles ou bombes tirés par des avions.
La défense civile de Gaza a estimé mardi matin que les frappes ont tué environ quarante personnes et en ont blessé une soixantaine.
Un camp transformé en tas de sable
La déflagration a soulevé la terre, tué et enterré les corps laissant, à la place du camp de déplacés, un tas de sable et un cratère d’une dizaine de mètres de profondeur. L’organisation chargée des services d’urgence à Gaza a signalé que les frappes israéliennes ont formé de grands cratères.
Selon Mohammed Al-Mughai, responsable de la Défense civile gazaouie, « 40 martyrs et 60 blessés ont été récupérés et transférés » dans les hôpitaux voisins. Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile, déclare dans un communiqué :
« Des familles entières ont disparu dans le massacre de Al-Mawasi à Khan Younès, sous le sable, dans des trous profonds »
Dans l’obscurité, une opération de sauvetage a été montée avec des moyens limités : des torches de téléphones portables comme lampes et des mains nues comme pelles pour retrouver des survivants.
« Le niveau de souffrance à Gaza est sans précédent »
Al-Mawasi, dans la ville de Khan Younès, désignée comme zone de sécurité par l’armée israélienne, a accueilli des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés. Malgré cela, l’armée israélienne a continué ses opérations dans la zone, y compris une frappe en juillet qui, selon les autorités sanitaires, a tué une centaine de personnes.
Fin août, les Nations Unies ont estimé que la densité de population dans la zone d’Al-Mawasi atteignait 30 000 à 34 000 personnes par kilomètre carré, contre 1 200 avant le 7 octobre. Le ministère de la Santé a estimé hier le nombre de morts à Gaza à 40 988.
Lundi soir, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que « le niveau de souffrance à Gaza est sans précédent depuis le début de mon mandat. Je n’ai jamais vu un tel niveau de morts et de destructions comme nous l’avons vu à Gaza ces derniers mois ».
A lire également :