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jeudi 28 mars 2024

Condamné pour outrage à fonctionnaire, Abdelaziz Chaambi dénonce un procès politique

Abdelaziz Chaambi (à gauche).

Président du Collectif contre le racisme et l’islamophobie, le militant lyonnais Abdelaziz Chaambi a été condamné en appel pour outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, dans l’affaire de la famille Msakni (enfants enlevés à leur mère pour cause de « culture radicale ») à Bourgoin-Jailleu.

Une plainte avait été déposée en première instance par le Conseil général (département) pour « outrage à fonctionnaire » au tribunal de Bourgoin et la relaxe avait été accordée par la juge. Aucun avocat de la partie civile n’avait été présent ni aucun représentant du département. Selon la plainte, « j’aurais dit que la personne qui a enlevé ces enfants (Brakni) était une islamophobe », a expliqué Abdelaziz Chaambi à Mizane.info. Ce dernier avait organisé un rassemblement pour exiger la restitution des enfants à leurs parents, ce qu’il avait obtenu. Le président du CRI dénonce donc un procès politique et la volonté d’instituer une jurisprudence qui condamnerait les militants. « En première instance, il n’y avait personne, ni le conseil général, ni la fonctionnaire que je n’ai jamais vu, ni un avocat pour les défendre. Le procureur général de la cour d’appel correctionnelle de Grenoble a fait appel. On attend les conclusions de la cour d’appel pour savoir sur quoi ils s’appuient. Ils n’ont pas pris en compte un témoignage capital » a poursuivi M. Chaambi.

« Ta liberté, c’est ma liberté, si tu ne la défends pas, c’est ta propre liberté que tu refuses »

Le président du CRI rappelle que la plainte n’a pas été validée en première instance sur la base d’une jurisprudence qui autorise le fait au cours des rassemblements politiques de « blesser, heurter ou choquer ». Il estime donc que l’objectif du procureur de la Cour de Grenoble qui a fait appel est d’obtenir une jurisprudence qui condamnera les militants. « Je veux obtenir une jurisprudence pour protéger la liberté des militants », lui répondra Abdelaziz Chaambi qui a lancé un appel pour soutenir les frais judiciaires de cette affaire. Suite à sa condamnation en appel, Abdelaziz Chaambi a décidé de se pourvoir en cassation et annonce qu’il saisira la Cour européenne des droits de l’Homme. « Après annulation d’une conférence universitaire, d’un meeting privé, et ce procès, il est clair et évident que la lutte contre l’islamophobie – et nous disons par lutte, la lutte politique – est une affaire gênante pour l’Etat ». « Nous avons toujours dit qu’il y a une islamophobie structurelle, comme il y a un racisme d’état. Nous ne sommes pas les seuls à défendre ces thèses, et nous ne sommes pas les seuls à être criminalisés, sur ce sujet ou d’autres. Que chacun prenne ses responsabilités. Ta liberté, c’est ma liberté, si tu ne la défends pas, c’est ta propre liberté que tu refuses ».

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