Un homme a aspergé de l’essence à l’entrée de la mosquée de Behren-lès-Forbach (Moselle) samedi soir, avant de prendre la fuite en voyant un fidèle. Rattrapé par la police, il reconnaît un acte prémédité et dit s’être inspiré d’un site d’extrême-droite.
C’est à une tentative manquée d’incendie sur leur mosquée que viennent d’échapper les musulmans de Behren-lès-Forbach, en Moselle. Samedi soir, un homme de 52 ans en état d’ébriété s’est rendu devant le lieu de culte avec un bidon d’essence et la ferme intention d’incendier l’édifice religieux. Après avoir aspergé le liquide inflammable devant l’entrée et avant d’allumer une cigarette, un fidèle sortant de la mosquée aurait provoqué la fuite du criminel.
« Je voulais leur faire peur »
Retrouvé le lendemain par la police, l’homme reconnaît les faits. Il a «reconnu immédiatement son intention de mettre le feu au bâtiment à l’aide d’une cigarette», a expliqué le procureur de Sarreguemines, Jean-Luc Jaeg, d’après Le Parisien. L’homme dit avoir voulu brûler l’édifice qu’il croyait vide pour adresser un message de peur aux musulmans et les dissuader de revenir prier. « Je voulais que cela sente mauvais pour qu’ils n’aillent plus dans cette salle. Je voulais leur faire peur comme ils nous font peur. Je croyais que tous les musulmans sont des terroristes, mais je ne le pense plus. J’ai agi sur un coup de tête. »
Un site d’extrême-droite appelait « à détruire les mosquées en signe de représailles »
L’assaillant reconnait également avoir été influencé par un site d’extrême-droite qui appellerait à la destruction des lieux de culte musulmans. « Sur Facebook, je me suis laissé influencer par un site qui évoque les faits divers et qui dit que les étrangers sèment la mort et détruisent nos biens. Il nous incite à les mettre hors du pays et à détruire les mosquées en signe de représailles. Je me suis piqué au jeu. J’étais ivre, j’ai eu une réaction spontanée. », rapporte le Républicain Lorrain. Le prévenu a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Sarreguemines pour « tentative de destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux ». Il a écopé d’une peine de 18 mois de prisons dont neuf avec sursis et « mise à l’épreuve de trois ans avec obligation de soins » pour éthylisme chronique et paranoïa. L’homme, condamné sans mandat de dépôt, n’a cependant pas été incarcéré.