Après près de deux ans de conflit, les forces armées soudanaises affirment avoir repris le contrôle du palais présidentiel à Khartoum, bien que les paramilitaires des Forces de soutien rapide contestent cette victoire.
Vendredi 21 mars, l’armée soudanaise a annoncé avoir repris le palais présidentiel, situé au cœur de la capitale Khartoum, après une bataille intense contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Ce succès marque un tournant dans un conflit qui dure depuis près de deux ans. Dans une déclaration diffusée par la télévision d’État, un porte-parole de l’armée a affirmé : « Nos forces ont complètement détruit les combattants et les équipements de l’ennemi et ont saisi de grandes quantités d’équipements et d’armes. »
L’armée a également exprimé sa détermination à poursuivre son avancée : « Nous progresserons sur tous les fronts jusqu’à ce que la victoire soit complète et que chaque parcelle de notre pays soit purgée des milices et de leurs partisans. » Cependant, les FSR ont rapidement réagi sur Telegram, affirmant que « la bataille pour le palais présidentiel n’est pas encore terminée » et qu’ils avaient tué « plus de 89 » personnes.
Un conflit qui s’enlise
Le conflit oppose depuis le 15 avril 2023 le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, à son ancien adjoint et commandant des FSR, Mohamed Hamdane Daglo. Les paramilitaires s’étaient emparés du palais présidentiel dès le début des hostilités, et l’armée s’efforce depuis de reprendre le contrôle de la capitale. Le centre de Khartoum, où se concentrent le palais présidentiel, les ministères et le quartier des affaires, a été le théâtre de combats particulièrement violents ces derniers mois.
Ces dernières semaines, l’armée a réussi à reprendre plusieurs secteurs stratégiques, notamment Khartoum-Nord et le Nil Oriental, dans l’est de la ville. Cependant, les FSR maintiennent toujours des positions à Khartoum et dans sa ville jumelle d’Omdourman, située de l’autre côté du Nil Blanc.
L’enjeu du Darfour
Ailleurs dans le pays, les combats se sont intensifiés, notamment à El-Facher, capitale du Darfour-Nord, assiégée depuis mai. Les paramilitaires cherchent à s’emparer de cette ville pour consolider leur contrôle sur l’ensemble de la région du Darfour. Cette escalade des violences souligne l’ampleur des défis auxquels fait face le Soudan, où la guerre civile continue de faire des ravages, tant sur le plan humain que matériel.
Alors que l’armée célèbre cette victoire symbolique, la situation reste fragile, et les déclarations contradictoires des deux camps montrent que le conflit est loin d’être résolu.
