De plus en plus de Français de confession musulmane « bien intégrés dans la société » envisagent de quitter la France. Ils dénoncent unanimement une « atmosphère suffocante » et le sentiment d’être devenus des « boucs émissaires sans cesse montrés du doigt ». Focus
Ils sont ingénieurs, banquiers, professeurs où encore agents des services public, de nombreux citoyens Français de confession musulmanes « bien installés » dénoncent un climat politico-médiatiques « insupportables » ainsi qu’un « acharnement des pouvoirs publics » à leurs égards.
Une situation « irrespirable et suffocante » qui pousse une génération entière à envisager sérieusement l’émigration d’autres cieux. Maroc, Emirats, Etats-Unis, Canada ou Royaume-Uni, des milliers de familles ont déjà sauté le pas.
« Depuis quelques années, les départs se comptent par milliers »
Ils sont de plus en plus à exprimer un « immense gâchis » et un « déchirement » vis à vis d’un pays qui les a éduqués dans les institutions de la République mais qui les voient désormais comme « des citoyens à part » et « des boucs émissaires sans cesse montrés du doigt ». Un malaise profond qui suscite des envies de plus en plus concrète d’émigration.
Pour l’imam de la mosquée de Saint-Ouen, Abdelghani Benali, cette émigration n’est pas seulement une traditionnelle « hijra » [un retour vers les terres d’Islam] mais plutôt « une émigration silencieuse de cadres moyens et supérieurs musulmans, qui, confrontés aux discriminations, décident de quitter la France ».
Selon Julien Talpin, chargé de recherche en science politique au CNRS, bien qu’il soit « difficile de quantifier l’ampleur du phénomène, il est certain que depuis quelques années, les départs se comptent par milliers, peut-être même en dizaines de milliers ».
Une pression permanente de la société française
Auteur d’une enquête sociologique sur le sujet s’appuyant sur un échantillon de plus de 1 000 personnes et 140 entretiens approfondis, dont 50 % de bac + 5, le sociologue Julien Talpin affirme qu’il y a « une accélération des départs depuis 2015 avec une montée du sentiment de stigmatisation post-attentats ».
« Parmi les nombreuses personnes avec qui nous avons échangé, plus de 70 %, évoquent des expériences de discriminations directes mais beaucoup parlent d’une ambiance dégradée qui fait peser sur eux une pression permanente qui les pousse à faire attention à tout ce qu’ils font, ce qu’ils disent »
Crispés par des décisions institutionnelles clairement discriminantes, les musulmans de France soulignent un effet d’accumulation qui contribue à un malaise palpable.
Une accumulation de controverses discriminatoires
Beaucoup de citoyens français musulmans énumèrent une série de facteurs contribuant à cette « accumulation » notamment l’utilisation permanente du vocabulaire d’extrême droite dans le gouvernement et les chaînes d’information en continu tels que « grand remplacement » et « séparatisme ». Sans compter l’omniprésence des discours islamophobes.
Ils pointent également les lois discriminantes tels que la loi « séparatisme » en 2021, la dissolution en 2020 du Collectif contre l’islamophobie en France, les polémiques à répétitions sur le voile ou le burkini, l’interdiction de l’abaya dans les écoles et les fermetures de mosquées au moindre soupçon.
Les dernières controverses en date comme l’interdiction, édictée par la Fédération française de football, pour les joueurs musulmans de jeûner durant le Ramadan et les menaces de fermeture des établissements scolaire musulmans tels que Averroès à Lille, n’ont fait que confirmer un ressenti collectif de rejet.
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Une réponse
c’et peut-être une chance pour ces nouveaux partant. ils irons fleurir le pays de leur ancêtres, et non le pays qui les a vu naître, et qui n’en vaut plus la peine, totalement livré au sionisme et au fachisme, bien que les deux font bon ménage.