Marquées par une forte poussée de l’extrême droite, les élections européennes ont provoqué dimanche un séisme politique en France. A la suite des résultats, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue anticipée des élections législatives le 30 juin et 7 juillet 2024. Mizane Info fait le point.
Les résultats des élections européennes ont montré une nette progression des droites nationalistes et un revers cuisant pour les feux premières puissances de l’Europe : le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron qui a notamment annoncé la dissolution de l’Assemblée française.
Ce week-end, plus de 360 millions d’électeurs ont voté pour élire 720 députés au parlement européen. En France, le Rassemblement National mené par Jordan Bardella a remporté le scrutin avec plus de 31,5 % des voix, surpassant le parti Renaissance du président Macron (15,2 %).
La victoire des nationalismes en Europe
Les Pays-Bas ont inauguré les élections européennes ce jeudi en confirmant la poussée du parti d’extrême droite de Geert Wilders. En Italie, le parti post-fasciste Fratelli d’Italia (FDI) de Giorgia Meloni est sorti grand gagnant du scrutin. En Allemagne, les conservateurs sont arrivés largement en tête, devant les sociaux-démocrates et l’AfD (Alternative für Deutschland).
En France, le Rassemblement national sort grand vainqueur de ces élections et signe leur meilleure score depuis 40 ans. Les grandes villes ont placé la liste de Jordan Bardella en tête avec plus de 30 % des suffrages exprimés, comme à Marseille, Nice, Reims ou Le Havre. Au-delà des communes rurales, ce sont également dans les villes moyennes que le RN a réalisé une percée spectaculaire.
De Meaux à Cholet, de Compiègne à Narbonne, de Lorient à Grasse, de très nombreuses sous-préfectures ont offert des victoires à Jordan Bardella, dans des zones où le RN ne jouit pas forcément d’implantation locale.
Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale
À la suite de la victoire du Rassemblement National, Emmanuel Macron a annoncé hier soir, lors d’une allocution télévisée, la dissolution de l’Assemblée nationale, qualifiant cette décision de « grave et lourde » :
« Après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote (…) L’issue du scrutin européen n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe. La montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation »
Des élections législatives se tiendront donc le 30 juin et 7 juillet prochains. Concernant les résultats des autres partis en lice, Raphaël Glucksmann de Place Publique et du PS a terminé en troisième position avec 13,8 %, derrière Valérie Hayer du camp présidentiel avec 15.2 %.
Manon Aubry de La France Insoumise a obtenu 10,1 %, et François-Xavier Bellamy des Républicains 6,8 %. Le parti Reconquête! représenté par Marion Maréchal a obtenu 5,2% des suffrages, ce qui lui permet d’envoyer des représentants à Strasbourg. Le candidat du PCF n’a pas atteint les 3 % nécessaires pour le remboursement des frais de campagne.
Un électeur sur deux n’est pas allé voter
L’abstention lors des récentes élections européennes a atteint 48,50 %, soit son plus bas niveau depuis trente ans, selon les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur. Près d’un électeur sur deux n’a pas voté.
L’abstention a été particulièrement élevée en Seine-Saint-Denis (56,7 %) et dans les territoires d’outremer (86,8 % en Guadeloupe, 87,7 % en Martinique, 90 % en Guyane et 73,6 % à La Réunion) où, malgré le fort taux d’abstention, le RN est arrivé en pôle position.
Plus globalement, dans l’Hexagone, le taux d’abstention est plus fort dans l’ouest du pays, « il s’agit de zones où la population de moins 65 ans est moins importante à l’ouest de la France », explique Céline Braconnier, professeure de sciences politique.
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