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Ehpad : un modèle « à bout de souffle » délaissé par les Français

Ehpad

Les établissements de prise en charge des personnes âgées dépendantes (Ehpad), publics comme privés, font face à « des difficultés économiques d’une ampleur inédite » dénonce un rapport du Sénat, publié ce mercredi. Le diagnostic est clair : le modèle des Ehpad est à « à bout de souffle » et doit se réinventer. Explications.

Le modèle des Ehpad doit être revu en profondeur, selon un rapport sénatorial publié mercredi 25 septembre. Les établissements, publics comme privés, rencontrent « des difficultés économiques d’une ampleur inédite ».

Les Ehpad, qui restent « de loin la première catégorie de structures accueillant des personnes âgées », font face à « une situation financière (…) fortement dégradée et doivent se réinventer », alertent des sénateurs et sénatrices.

66% des Ehpad sont déficitaires pour l’année 2023

Pour redonner de l’oxygène à un secteur « à bout de souffle », un rapport du Sénat présenté mercredi recommande de « reconstruire » le modèle des Ehpad. Ces structures, qui accueillent plus de 600.000 résidents, sont ressorties fragilisées par les restriction dû à la pandémie du Covid-19 et par l’inflation.

La « crise de confiance » dans les Ehpad a été exacerbée par le scandale Orpéa et les révélations du journaliste Victor Castanet dans son livre Les Fossoyeurs, qui ont « aggravé la chute du taux d’occupation, en particulier (mais pas uniquement) dans le secteur privé commercial » et ont « installé dans l’opinion un soupçon de maltraitance généralisée concernant les Ehpad ».

Entre 2020 et 2023, la part des Ehpad déficitaires est passée de 27% à 66%, selon la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). Au total, le rapport de la commission des affaires sociales émet une vingtaine de préconisations destinées à consolider les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Prix excessifs et lieux de soin

La manière dont les Ehpad déterminent leurs forfaits soins et dépendance est également jugée « dysfonctionnelle », représentant « une charge administrative excessive » qui favorise la médicalisation au détriment de la prévention. Les sénateurs expliquent :

« L’organisation du financement des Ehpad en trois sections tarifaires [soins, hébergement et dépendance] est source de complexités et de coûts qui apparaissent de moins en moins en justifiés, notamment au regard de l’évolution des profils des résidents, de plus en plus âgés et dépendants »

Le rapport décrit des établissements conçus comme des « lieux de soin » plutôt que des lieux de vie, avec des chambres « trop petites » et « mal agencées » et des espaces collectifs « trop grands, ternes et inhospitaliers ». De plus, leur isolement géographique est perçu comme un synonyme de « mort sociale ».

Pour améliorer la situation, le rapport propose plusieurs recommandations, notamment la création d’une « deuxième journée de solidarité », pouvant se traduire par la suppression d’un jour férié, générant ainsi 2,4 à 3,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires.

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