À l’approche de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, plusieurs mosquées du Gard appellent les fidèles à ne pas acheter de moutons vivants, en raison du manque d’abattoirs disponibles et du prix exorbitants des ovins. Cette année, la préfecture n’a autorisé qu’un seul abattoir temporaire. Zoom.
Célébrée chaque année par les musulmans à travers le monde, l’Aïd al-Adha (ou Aïd el-Kébir) est traditionnellement marquée par le sacrifice rituel d’un animal parmi les ovins ou les bovins. Les préfectures françaises autorisent, à cet effet, l’ouverture d’abattoirs temporaires. Cette année, un seul abattoir a été validé, par les autorités, pour l’ensemble du département du Gard.
Un boycott par contrainte
Le fait de ne disposer que d’un seul abattoir temporaire pour toute la communauté musulmane du département a suscité de vives préoccupations chez les représentants des mosquées locales. Ils dénoncent le manque d’infrastructures adaptées pour permettre un abattage conforme aux normes sanitaires et religieuses.
En conséquence, plusieurs lieux de culte appellent les fidèles à renoncer à l’achat de moutons vivants cette année. « Nous maintenons notre appel à ne pas acheter de moutons cette année et à privilégier des alternatives légales et religieusement valables, telles que l’envoi de dons pour financer des sacrifices dans des pays où les populations sont réellement dans le besoin », indique la Mosquée Lumière et Piété de Nîmes dans un communiqué.
🔴 À l’approche de l’Aïd al-Adha, plusieurs mosquées du Gard appellent les fidèles à ne pas acheter de moutons. En cause : le manque d’infrastructures adaptées à l’abattage rituel. pic.twitter.com/8JDXpYQ2yL
— CCIE (@CCIEurope) May 26, 2025
Un seul abattoir pour 15 000 fidèles
« La préfecture n’a prévu qu’un seul abattoir à Vestric-et-Candiac pour 15 000 fidèles », déplore le président de la mosquée. L’abattoir, limité à environ 300 animaux par jour, ne permet pas de répondre à la demande.
Le manque d’abattoirs, notamment mobiles, reste un problème récurrent à l’échelle nationale. Malgré les engagements annoncés, peu de structures temporaires ont été mises en place pour accompagner les communautés musulmanes.
Cette carence entraîne frustration, hausse des prix, et incertitude quant à la possibilité de disposer de viande le jour de l’Aïd.. « En février, un mouton coûte 90 euros. À l’Aïd, ça dépasse les 300 ? C’est absurde. Je préfère acheter ma viande chez le boucher, ce sera plus simple » déclare un fidèle.
Lire sur le sujet : Flambée des prix des moutons à l’approche de l’Aïd al-Adha
Rappel des consignes en vigueur
L’abattoir, basé à Vestric-et-Candiac, fonctionnera sous le contrôle des services vétérinaires de la DDPP du Gard, qui inspecteront chaque animal. Les sacrificateurs présents seront quant à eux accrédités par les autorités religieuses compétentes.
Il est rappelé que l’abattage d’animaux en dehors d’un abattoir agréé est interdit. Cette pratique constitue un délit passible de six mois de prison et de 15 000 euros d’amende, même pour les complices.
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