Réuni ce dimanche 25 mai, le Conseil des Mosquées du Rhône a publié un communiqué en réaction au rapport controversé sur les Frères musulmans. Signé par 36 mosquées du département, le texte souligne la profonde « préoccupation » du CMR « face à la suspicion persistante qui entoure les musulmans dans notre pays ». Zoom.
Réuni ce dimanche 25 mai, le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) a tenu à réagir au récent rapport gouvernemental intitulé « Frères musulmans et islamisme politique en France ». Dans un texte, signé par une trentaine de mosquées du département lyonnais, les responsables expriment leur « inquiétude » face aux « allégations contenues dans ce rapport (…) qui ne reflètent en rien la réalité vécue sur le terrain ».
Une « méfiance généralisée » qui nourrit l’exclusion
Alors que le rapport, commandé et publié par le gouvernement, évoque un prétendu risque d’implantation d’un « islamisme politique municipal », le CMR regrette que certaines mosquées lyonnaises soient directement pointées du doigt, alors même que « leur action s’inscrit résolument dans un esprit de responsabilité, de loyauté et de respect des lois ».
Le Conseil affirme à ce sujet : « À ces lieux de culte, nous réaffirmons notre soutien plein et entier », et souligne ses craintes pour la sécurité des fidèles plusieurs semaines après l’assassinat d’Aboubaker Cissé dans la mosquée de La Grand-Combe,.
« Nous faisons part de notre profonde préoccupation face à la suspicion persistante qui entoure les musulmans dans notre pays. Cette méfiance généralisée nourrit leur mise à l’écart symbolique et renforce leur exclusion du récit national. »

Appel à la mobilisation de la communauté musulmane
Face à ce rapport jugé anxiogène et approximatif, le texte appelle les pouvoirs publics « à faire preuve de rigueur, de prudence et de discernement dans l’analyse », mettant en garde contre « la communication et l’interprétation de données aussi sensibles, dont l’impact peut être profond et durable ».
« Face à un contexte d’incompréhension, de suspicions et d’amalgames », le Conseil invite la communauté musulmane « à une mobilisation qui vise à renforcer son unité pour exprimer ses préoccupations communes (…) dans le respect des valeurs de fraternité, de justice et de dignité partagée ».
Lire sur le sujet : Frères musulmans en France : les contradictions d’un rapport d’état
Les mosquées membres du Conseil rappellent notamment leur attachement « à un islam enraciné dans ses valeurs spirituelles, respectueux du cadre républicain et pleinement investi dans la vie collective ».
Une trentaine de signataires
Le message se conclut néanmoins sur une volonté de dialogue : « Nous avons toujours entretenu un dialogue sincère et constructif avec les pouvoirs publics, les élus ainsi que l’ensemble des citoyens, dans l’objectif commun de bâtir une société fondée sur la confiance, l’égalité et le respect inaliénable de la dignité de chacun ».
Ce communiqué est co-signé par 36 mosquées du département, parmi lesquelles figurent la Grande Mosquée de Lyon, la mosquée Othmane de Villeurbanne, ainsi que plusieurs lieux de culte situés à Vénissieux, Décines, Saint-Priest, Caluire-et-Cuire, Oullins, Bron ou encore Tarare.
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