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Sens : un professeur suspendu pour une minute de silence pour Gaza

Une professeure de physique-chimie d’un lycée de Sens (Yonne) a été suspendue par le rectorat de Dijon pour avoir organisé, à la demande de ses élèves, une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza. Ce moment de recueillement a eu lieu le 26 mars. Pour plusieurs syndicats, cette mesure « constitue une nouvelle pression arbitraire contre toute personne exprimant son humanité à une population anéantie ». Récap.

Une enseignante de physique-chimie au lycée Janot-Curie de Sens (Yonne) a été suspendue fin mars après avoir accepté, à la demande de ses élèves, d’organiser une minute de silence en hommage aux victimes palestiniennes de Gaza. Cette initiative a eu lieu le 26 mars 2025, quelques jours après que l’armée israélienne a rompu un cessez-le-feu, causant la mort de plus de 400 Palestiniens dans la matinée du 18 mars.

Un hommage à la demande des élèves

Selon plusieurs témoignages, des élèves de seconde ont demandé à leur professeure de marquer un moment de recueillement pour les victimes des bombardements à Gaza. L’enseignante aurait accepté, après la fin de son cours, en précisant que ceux qui ne souhaitaient pas y participer étaient libres de quitter la salle. Le 31 mars, le rectorat de Dijon a décidé de la suspendre, évoquant un « manquement à l’obligation du respect de neutralité ».

L’administration considère que la professeure aurait « pris position » en autorisant cet hommage, ce qui constitue, selon elle, une atteinte au principe de neutralité du service public. Une procédure disciplinaire a été engagée. Le rectorat rappelle que « le respect de la neutralité est un devoir pour les fonctionnaires, inscrit dans leur statut, et tout manquement à cette obligation déclenche une procédure disciplinaire ».

Les syndicats s’insurgent

Les syndicats FO, CGT et Sud ont dénoncé une sanction injustifiée : « Cet hommage ne relève en aucune manière d’une rupture avec son devoir de neutralité », ont-ils affirmé dans un communiqué commun. Ils estiment que cette décision s’ajoute à « la longue liste des accusations contre toute personne exprimant de près ou de loin, son humanité et son soutien à une population anéantie », et exigent sa réintégration ainsi que l’abandon des poursuites.

Les syndicats rappellent également que la ministre de l’Éducation nationale avait déclaré, au Sénat le 13 février, que les enseignants disposent de « la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien, pour leur rendre hommage afin d’entretenir leur mémoire, mais aussi pour réaffirmer l’attachement sans faille de la République aux valeurs démocratiques et à la paix ».

Un climat de répression anti-palestinienne qui perdure

Le groupe de La France insoumise (FI) à Sens a également exprimé son soutien à l’enseignante, dénonçant dans un communiqué une « instrumentalisation de la neutralité », et une mesure qui participe, selon eux, d’un « climat de répression des solidarités avec les civils palestiniens ».

À ce jour, l’enseignante demeure suspendue, sans qu’aucune date de reprise ne soit annoncée. La procédure disciplinaire est toujours en cours auprès du rectorat de Dijon.

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