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Précarité des étudiants : « le problème n’est plus ponctuel mais systémique »

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Selon un baromètre réalisé par l’association Cop1, publié ce jeudi, 20 % des étudiants français ont recours à l’aide alimentaire. Quatre sur dix y songent. « La situation est grave et elle va empirer » souligne l’étude. Zoom.

D’après la deuxième édition d’un baromètre annuel, paru hier, un étudiant français sur cinq a déjà bénéficié de l’aide alimentaire. « La situation est grave, et elle va empirer », déplore un dirigeant de l’association Cop1. La structure propose plusieurs mesures pour lutter contre cette précarité alimentaire.

Un problème sociétal « systémique »

Le baromètre présente les résultats d’une enquête basée sur deux études. La première réalisée par l’IFOP auprès d’un échantillon représentatif de 812 étudiants français. La seconde sous la forme d’une consultation auprès de 910 étudiants bénéficiaires des services de l’association Cop1.

Le baromètre révèle qu’environ un étudiant sur cinq (18 %) a recours à l’aide alimentaire. Parmi eux, 23 % y ont eu recours au moins une fois par semaine. 42 % plusieurs fois par mois. Parmi les étudiants suivis par l’association, 66 % ont recours régulièrement à l’aide alimentaire. Jade El Ayadi Gaouaou, vice-présidente de Cop1, commente :

« Le problème n’est plus ponctuel mais systémique. La privation fait maintenant partie intégrante de la vie des étudiants »

Moins de 50 euros par mois pour « vivre »

D’après le baromètre, 27 % des étudiants disposent de moins de 50 euros par mois une fois leurs charges réglés. 47 % ont entre 50 et 200 euros, un taux en hausse de six points en un an. 36 % des étudiants sautent souvent des repas par manque d’argent. Une proportion qui grimpe à 60 % pour les étudiants aidés par l’association Cop1.

Aux Antilles, cette proportion atteint deux tiers. De plus, 40 % des étudiants bénéficiant des aides alimentaires de Cop1 ont un reste à vivre de 50 euros par mois, soit 1,61 euro par jour. En 2023, 33 % des bénéficiaires avaient moins de 50 euros pour vivre chaque mois. Benjamin Flohic, président de l’association Cop1, explique :

« La précarité amène l’isolement. Un étudiant qui n’a pas les moyens de payer ses charges, ne peut pas se permettre de sortir avec ses amis. Résultat, il va s’isoler. C’est un cercle vicieux »

Les suggestions de Cop1

Selon l’enquête, seulement 8 % des étudiants français se disent « épanouis ». L’association Cop1 propose également plusieurs mesures pour lutter contre cette précarité.

Parmi leurs propositions : généraliser les repas à 1 euro dans les Crous et tripler la taxe sur les logements vacants dans les zones tendues. Financer la construction de logements universitaires promis par les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron.

Enfin, Cop1 propose de revaloriser les gratifications de stages, actuellement fixées à 4,35 euros de l’heure.

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