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vendredi 19 avril 2024

Mayotte : L’opération anti immigration « Wuambushu » fait polémique

l'archipel de Mayotte - Mizane Info

L’opération militaire et policière « Wuambushu » (« reprise » en mahorais) débute ce lundi 24 avril à Mayotte. Une action diligentée par l’Etat français qui vise à déloger les migrants comoriens en situation irrégulière sur l’île.

Fuitée dans les pages du Canard Enchaîné il y a deux mois,  l’action anti immigration « Wuambushu » (« reprise » en mahorais) a finalement été validée par Emmanuel Macron en conseil de défense et orchestrée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en lien avec le ministre des Outre-mer. 

L’opération controversée a pour objectif de déloger une majorité de migrants en situation irrégulière, provenant des Comores, ainsi qu’à démanteler des cases illégales, bâties dans les bidonvilles d’une dizaine de communes.

Une opération d’ampleur de deux mois

Déjà largement ébruitée dans les médias, Gérald Darmanin a confirmé, jeudi dernier, l’envoi sur l’archipel de « quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers de la CRS 8, spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, au total 510 membres des forces de l’ordre ».

Plusieurs centaines de gendarmes et policiers sont mobilisés dans les bidonvilles de l’île où, sur place, de nombreux hôtels sont misent à leurs dispositions. Du côté des civils, plusieurs habitants dans les zones de l’opération ont reçu un avis d’expulsion tandis que certaines structures à détruire ont été marquées d’un numéro peint.

Une opération de démolition en 2021dans un quartier de l'ïle
Une opération de démolition en 2021dans un quartier de l’ïle

L’action du gouvernement devrait durer au moins deux mois, selon les informations obtenues par l’Agence France-Presse. La partie polémique de l’opération concerne surtout l’expulsion les migrants illégaux et la destruction des habitations particulièrement insalubres. Le ministre Gérald Darmanin assure toutefois :

Nous prendrons le temps nécessaire (…) pour la destruction de ces habitats [et cela se fera] toujours sur autorisation du juge, car il va de soi que nous relogeons les personnes conformément au droit 

Plusieurs associations montent au créneau

Des paroles qui ne rassurent par les associations d’aide aux migrants. Plusieurs voix s’élèvent, dont celle de la Cimade, une association d’aide aux réfugiés, et la Ligue des droits de l’homme (LDH), pour contester des atteintes aux « droits des personnes expulsées ». Elles s’inquiètent que « la France place ainsi des mineurs dans des situations de vulnérabilité et de danger intolérables ». 

Le directeur de la chaîne de télévision locale, Kwezi, Patrick Millan prévient :

Cette opération « Wuambushu » peut enflammer l’île d’une minute à l’autre. On vit sur une poudrière.

Le président comorien, Azali Assoumani, a de son côté déclaré à l’Agence France-Presse espérer que « l’opération sera annulée ».

Affiche politique à Moroni aux Comores
Affiche politique à Moroni aux Comores

Les Comores refusent d’accueillir les personnes expulsées

Du côté du gouvernement comorien, d’où viennent la majorité des réfugiés à Mayotte, la position est claire : il n’acceptera pas d’expulsions. Le porte-parole du gouvernement comorien Houmed Msaidie a déclaré sans détour que :

les Comores n’entendent pas accueillir des expulsés issus de l’opération projetée par le gouvernement français à Mayotte.

Le président Azali Assoumani souhaite privilégier le « dialogue avec le gouvernement français sur ce contentieux désagréable ».

Selon l’Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l’île.  En 2022, les autorités ont procédé à 25 380 reconduites à la frontière, selon la préfecture de Mayotte.

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