La Grande Mosquée de Paris (GMP) dénonce dans une déclaration, publiée ce lundi, une « campagne calomnieuse » menée à son encontre sur la chaîne, proche de l’extrême droite, CNews. Le recteur de la mosquée, Chems-eddine Hafiz, accuse un chroniqueur de la chaîne, Chawki Benzehra, d’avoir affirmé que l’institution musulmane « cherchait à déstabiliser la France ». Zoom.
Ce 5 janvier, la Grande Mosquée de Paris a publié un communiqué dénonçant une « offensive diffamatoire » menée par la chaîne CNews et « quelques individus de faible envergure ». À l’origine de cette polémique, un « blogueur méconnu » du nom de Chawki Benzehra, accusé d’avoir formulé « de graves accusations en prétendant » que la GMP « cherchait à déstabiliser la France ».
Une démarche délibérée de CNews contre la GMP
En plus, des calomnies du blogeur Chawki Benzehra, que CNews présente comme un « lanceur d’alerte », le recteur de la GMP souligne également que « quelques jours plus tôt, l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencour était invité pour tenir un discours similaire ».
Le recteur critique vivement ces déclarations, qu’il qualifie de « propos diffamatoires », estimant qu’elles s’inscrivent dans une démarche délibérée de CNews visant à « stigmatiser l’ensemble des musulmans de France, à leur nier le droit fondamental de vivre dans notre pays, et à répandre l’idéologie de l’extrême droite au sein de notre société ».
Des liens solides et historiques avec l’Algérie
Chems-eddine Hafiz, rappelle, dans ce communiqué, que la Grande Mosquée de Paris « est administrée par une association régie par la loi française, tout comme l’ensemble des mosquées affiliées sur le territoire national ».
Il ajoute que cela « n’empêche nullement l’établissement de maintenir des liens solides et historiques avec l’Algérie, en totale conformité avec l’État français ». Selon le recteur, cette campagne n’a rien d’inattendu. Il l’interprète comme faisant partie d’une stratégie de la chaîne visant à « marginaliser les musulmans de France ».
Pour la Grande Mosquée de Paris, ces attaques trouvent également leur origine dans les « prises de position fortes » qu’elle a adoptées, notamment son opposition à l’extrême droite lors des scrutins électoraux de juin et juillet 2024.
Régulièrement rappelé à l’ordre par l’Arcom
Ce n’est pas la première fois que CNews est rappelée à l’ordre dans ce domaine. En 2019, le CSA avait adressé une mise en demeure pour « incitation à la haine ou à la violence » à l’encontre des musulmans à la suite de déclarations d’Éric Zemmour dans Face à l’info.
En 2022, des commentaires islamophobes émis par Jean-Claude Dassier avaient conduit à plusieurs saisines de l’Arcom. La GMP annonce néanmoins qu’elle ne restera pas passive face à ces accusations.
L’institution musulmane envisage des actions judiciaires contre « toute diffusion d’allégations mensongères par CNews » ou d’autres médias, lorsque celles-ci « portent atteinte » à sa réputation et à celle des fidèles qu’il représente.
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