Nouvelle chronique du Ramadan de Khalid Mossayd consacrée à ce que nous savons et ce que nous ignorons. Khalid Mossayd est auteur, éditeur et animateur du site L’arracheur de larmes.
On a retenu de Socrate cette pensée qui a traversé les siècles : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »
Avoir conscience de sa propre ignorance est le point de départ de la connaissance.
Se mettre en route afin que notre ignorance soit une vertu et pour ne jamais faire partie des ignorants qui s’ignorent et qui se complaisent dans la paresse intellectuelle.
Alors, le chemin de la foi a besoin d’un peu d’humilité. Brandir le savoir pour culpabiliser l’autre c’est tout sauf de la sagesse.
Comme quoi, il ne suffit pas d’être savant pour être sage. Il est même possible que celui ou celle qui débute dans sa quête soit bien plus méritant.
Qui ne s’est pas trompé ? Qui n’a pas chuté ? Qui ne s’est pas aliéné ?
L’humain, né ignorant de nature, mourra dans l’ignorance de ce qu’il n’a pas atteint comme savoir, laissant le soin aux générations futures de continuer son savoir.
La force du cœur est dans notre capacité à nous remettre en question, quoiqu’en disent les gens. Personne ne construira ton bonheur à ta place.
Nous sommes à une époque où l’humain vit sous pression mais ce n’est ni celle du travail, ni de la foule.
Cette pression s’installe chez nous, en nous, et nos écrans d’ordinateurs et de téléphones lui ouvrent la porte.
On se fatigue à faire attention à ce que les autres pensent au point que beaucoup mettent en scène une vie qui n’est pas la leur, une vie façonnée par le regard de l’autre. Triste vie.
Ainsi, la quête de connaissance devient la seule arme pour se protéger de ce monde mais ce n’est pas un savoir à chercher dans les publications éphémères de l’Internet.
Ouvrir un vrai livre, avec cette odeur de papier chargée d’histoire et s’imprégner des réflexions d’un auteur qui a consacré sa vie au savoir.
Prendre des notes, comparer, critiquer, évaluer et analyser. Cette exigence nous manque tellement.
Il est nécessaire de prendre le temps car la connaissance nous rend notre humanité.
S’il faut « chercher le savoir du berceau jusqu’à la tombe », c’est que l’humain, né ignorant de nature, mourra dans l’ignorance de ce qu’il n’a pas atteint comme savoir, laissant le soin aux générations futures de continuer son savoir.
Il y a la connaissance qui l’a fait être, la sagesse qui a donné sens à son existence, une vertu dans l’ignorance.
Khalid Mossayd
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