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mardi 30 avril 2024

Israël, « l’armée la plus morale au monde » ?

Israël, « l’armée la plus morale au monde » ? Mizane.info

L’armée d’Israël longtemps présentée comme la plus morale au monde a prouvé depuis le 7 octobre 2023 son incapacité à respecter les conventions de Genève. Une chronique signée Rachid Hamimaz à lire sur Mizane.info.

Dans l’histoire militaire des nations, certaines conventions entre belligérants ont souvent illustré un respect mutuel des principes éthiques. Des accords, qu’ils soient tacites ou explicites, autorisaient fréquemment la récupération des blessés et des défunts après les combats, respectant ainsi la dignité humaine et les morts.

Durant les guerres de religion au Moyen âge en Europe, il était courant d’observer des trêves temporaires permettant aux adversaires de soigner leurs blessés et de récupérer les corps. Les armées pendant le 17e et 18e siècle valorisaient l’élégance dans les combats, en instaurant divers codes pour respecter la dignité des adversaires.

De même, le respect des jours sacrés et des festivités religieuses menait souvent à des pauses dans les hostilités. Les trêves de Noël, qui mettaient les combats en suspens pour honorer la fête, étaient une pratique observée dans certains conflits, avec l’exemple célèbre de la trêve de Noël de 1914 pendant la Première Guerre mondiale, où les soldats allemands, britanniques et français ont interrompu les hostilités pour partager des cadeaux et jouer au football.

À partir de la Renaissance, la codification des lois de la guerre a commencé à émerger. Des figures telles que Hugo Grotius décédé en 1645 et souvent considéré comme le “père du droit international” ont été des précurseurs dans l’établissement des règles juridiques humanitaires, visant à réglementer la conduite des guerres, protéger les civils, et améliorer le traitement des prisonniers de guerre.

Même en ce qui concerne les règles de conduite en temps de guerre, Israël viole sans pudeur les conventions de guerre, sachant que dans ce cas il ne s’agit pas d’une guerre conventionnelle opposant deux armées mais d’une guerre d’une armée contre une population désarmée.

Ce qu’il faut considérer comme une guerre injuste, et profondément inhumaine, représentant une violation flagrante des droits humains et des principes éthiques internationaux. Constat que ne partagent bien évidemment pas les chaînes TV françaises de la Honte.

On ressent en effet un profond malaise de voir ces « experts » fraîchement rasés et parfumés débattre sereinement avec un calme olympien et une distance émotionnelle, marquant des pauses pour indiquer leur très sérieuse réflexion sur une tragédie lointaine, adoptant des airs pensifs pour souligner la gravité de la situation discutée et la clairvoyance originale dont ils font preuve, répondant souvent de manière détachée et analytique, conscients que la caméra « zoome » sur leur visage, confortablement assis dans leurs fauteuils moelleux, café en main, offert par la rédaction.

Pendant que les égos rivalisent dans ces échanges, à celui ou celle qui exprimera l’idée la plus percutante qui fera mouche, un peuple en entier endure la faim imposée et la violence quotidienne. Cette aisance à discuter en sages de la cité de telles horreurs, le ventre plein, paraît singulièrement décalée et insensible.

Ce spectacle déconcertant évoque des films de science-fiction tels que « 2001 : L’Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick, où personnages humains et intelligence artificielle HAL 9000 abordent des situations dramatiques avec une sérénité déroutante et un détachement émotionnel prononcé.

Durant cet Aïd Al Fitr, des civils visitant leurs proches ont donc été assassinés par des frappes de drones, et d’autres abattus pendant la prière collective. Un leader de la résistance a perdu trois fils et près de soixante membres de sa grande famille réunis pendant les festivités religieuses.

De nombreux témoignages relatent que, suite aux bombardements contre une population, rappelant le, et non une armée, il est courant de recueillir les corps, en les extirpant de décombres, et de soigner les blessés.

C’est précisément durant ces moments critiques que les forces israéliennes intensifient leurs attaques ciblant secouristes et civils cherchant leurs proches dans les ruines.

Ces actes, d’une cruauté extrême, surpassant même les instincts les plus primaires observés dans le règne animal, où, par exemple, des lions repus peuvent ignorer des gazelles à proximité. Il est bien difficile d’assigner une place à de telles actions sur l’échelle qui va de la bestialité primitive à l’humanité.

Il faut sans doute remonter encore plus loin dans l’histoire évolutive et rechercher dans la période des grands prédateurs préhistoriques l’équivalent d’une ère dépourvue de toute règle comportementale établie.

Et l’on discute encore sur les plateaux des chaînes de la honte de la télévision française pour savoir si le droit de se défendre doit se poursuivre, si on doit parler de dommages collatéraux plutôt que de génocide…

Rachid Hamimaz

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