Selon une enquête du média israélien « 972 » et du quotidien britannique « The Guardian », le Premier ministre israélien a multiplié les pressions ces dix dernières années pour empêcher la Cour pénale internationale (CPI) de poursuivre des Israéliens pour « crimes de guerre ». Zoom.
Selon une enquête menée par le média israélien 972 et le quotidien britannique The Guardian, Israël fait pression sur la Cour pénale internationale (CPI) depuis au moins dix ans.
Les gouvernements israéliens successifs de Benyamin Nétanyahou ont intensifié, depuis 2014, les obstructions et les menaces envers le procureur de la CPI pour qu’il renonce à poursuivre des Israéliens pour « crimes de guerre ».
Espionnage, pression et menace depuis 2014
Attaché à la juridiction de la Cour pénale internationale depuis 2015, l’Autorité Palestinienne avait soumis des centaines de plaintes au bureau du procureur de la CPI concernant des exactions de l’armée israélienne commises en Cisjordanie, à Jérusalem et à Gaza, notamment durant la guerre de 2014.
Dès ce moment, Israël a intensifié ses efforts pour empêcher les poursuites. Selon les enquêtes de 972 et du Guardian, cela inclut l’espionnage systématique de tous les éléments de preuves examinées par la procureure Gambienne de l’époque, Fatou Bensouda. Le chef du Mossad, Yossi Cohen, aurait même menacé directement la procureure, évoquant « des risques pour sa sécurité et celle de sa famille ».
Selon des sources citées par le quotidien britannique, le Mossad aurait tenté de compromettre la procureure et de la persuader de coopérer avec les demandes israéliennes pour empêcher l’ouverture d’une enquête sur la situation dans les territoires palestiniens.
La position ferme du procureur Karim Khan
L’arrivée de Karim Khan au poste de procureur en chef de la CPI en 2021 n’a pas mis fin à ces pratiques : le service de renseignement israélien a continué son espionnage systématique du bureau du procureur et les pressions, selon plusieurs agents actuels et anciens du Mossad.
Le 20 mai dernier, Karim Khan a annoncé cinq mandats d’arrêt, dont deux contre le Premier ministre israélien et le ministre de la Défense Yoav Gallant, pour « suspicions de crime de guerre et crime contre l’humanité », et a affirmé qu’il agirait contre toute menace contre la CPI.
Un porte-parole de Benyamin Netanyahou a qualifié ces allégations de « fausses et infondées » lorsqu’il a été contacté par le journal britannique.
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