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jeudi 02 mai 2024

Ecarté de l’école de police à cause de la prière : le CFCM parle d’un « dévoiement » des principes républicains

Police

C’est une information inquiétante rapportée, ce vendredi, par Mediapart : la préfecture de police de Paris a refusé l’entrée d’un jeune candidat de confession musulmane à l’école de police, à cause d’une marque sur le front due à la pratique de la prière musulmane. Une décision arbitraire, pourtant validé par le tribunal administratif, qui a fait vivement réagir le CFCM.

Un jeune homme de 24 ans s’est vu refusé, fin 2021, son entrée à l’école de police par la préfecture de Paris pour avoir « présenter sur le haut de son visage un signe, qu’il n’est d’ailleurs pas en mesure de pouvoir dissimuler, qui constitue une manifestation ostensible de ses croyances religieuses. »

En avril 2023, le tribunal administratif donnera raison à la préfecture et confirmera que la marque de prière, visible sur le front du jeune homme, porterait atteinte au devoir de « neutralité » dû à la fonction.

Le candidat avait pourtant réussi tous les tests préalable à l’entrée à l’école de police avant qu’un agent de commissariat le questionne sur la tâche visible sur son front lors d’un ultime entretien oral.

Le CFCM réagit vigoureusement

Dans un communiqué, publié le 17 septembre sur son site officiel, le Conseil français du culte musulman a vivement réagi à l’information révélée par Médiapart.

Le Conseil fait part de sa stupeur de voir « qu’un jeune citoyen français voulant porter l’uniforme pour servir la République à été écarté par la préfecture de police » à cause « de l’existence d’une tâche sur le front considérée comme « signe possible de repli identitaire » ».

Le CFCM alerte par ailleurs, quant à « l’utilisation par les administrations française des mots arabes » comme « tabaa » pour désigner la tâche sur le front due à la pratique de la prière et le mot « abaya » pour désigner une robe longue. Le communiqué dénonce une dérive sémantique qui interroge et inquiète.

« Une partie de l’administration de notre pays, qui s’érige en spécialiste de la théologie musulmane, semble perdre totalement ses repères sur la question de l’islam, au point de laisser s’installer le sentiment et l’impression d’une « chasse aux musulmans ». »

Le CFCM estime, dans son communiqué, qu’il s’agit d’ « une décision arbitraire jamais vue auparavant dans l’histoire de la Vème République » et rappelle qu’une tâche sur le front ou toute autre partie du corps « n’est en aucun cas une preuve de pratique intensive et assidue de la prière. »

Préfecture de police de Paris

Un nouveau signe de radicalisation

Le Conseil français du culte musulman vient conclure son communiqué en dénonçant le « dévoiement de l’un des principes de liberté fondamentaux de la République » :

« Quand bien même il s’agirait de la marque d’une pratique assidue de la prière, en quoi cela serait signe de radicalisation ou de « repli identitaire » ? Doit-on considérer, désormais, que la seule pratique de la religion musulmane est synonyme de radicalisation ? Quel message est envoyé à travers ce genre de polémiques ubuesques et dramatiques ?

L’instance rappelle enfin que ces méthodes administratives excluant les jeunes musulmans et musulmanes des écoles de la république ou de la police républicaine « ne fera que nourrir un sentiment d’exclusion et participer à l’alimentation des extrémismes ».

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