Un projet de résolution soumis au vote à l’Assemblée générale de l’ONU, ce jeudi 23 mai, prévoyant de faire du 11 juillet la « Journée internationale de commémoration et de réflexion » sur le massacre de Srebrenica se heurte à la contestation des dirigeants serbes autour de la notion du terme « génocide ». Focus.
Une proposition de résolution des Nations unies visant à créer une journée de commémoration, et à reconnaître le génocide de Srebrenica, sera examinée par l’Assemblée générale le 23 mai. Cette résolution rencontre une forte opposition de la Serbie et des politiciens pro-serbes du Monténégro.
Les dirigeants serbes soutiennent que la résolution impliquerait que tous les Serbes sont coupables de génocide, bien que le projet ne mentionne pas explicitement les Serbes comme responsables.
Protestations et lobbying contre la résolution
En juillet 1995, plus de 8 000 hommes et garçons bosniaques ont été massacrés à Srebrenica par les forces serbes et des unités paramilitaires, les survivants demandent aujourd’hui à la Communauté internationale de reconnaitre qu’il y a bien eu un génocide à Srebrenica.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit donc, d’ici quelques heures, voter une résolution qui désignerait le 11 juillet comme « Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide de 1995 à Srebrenica » célébrée chaque année à partir de cette année.
Cette proposition a suscité des protestations et une forte campagne de lobbying menée par le président des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, et le président populiste de la Serbie, Aleksandar Vučić. Des centaines de personnes se sont récemment rassemblées devant le bâtiment du gouvernement du Monténégro pour protester contre cette résolution.
Une reconnaissance importante pour les survivants de Srebrenica
Munira Subasic, de l’association des Mères de Srebrenica, a déclaré que la résolution « signifie beaucoup » pour ceux qui ont perdu leurs proches à Srebrenica.
Nura Begovic, une Bosniaque qui a perdu 130 personnes dans ce massacre, se rend tous les jours au cimetière musulman de Srebrenica où sont enterrées 6 551 victimes. Elle a du mal à saisir les tergiversations des dirigeants Serbes autour du terme « génocide » :
« Ils ont tué non seulement pour éliminer les gens mais aussi leur descendance. Ça a été quelque chose de bien planifié et maintenant ils nous disent que ce n’était pas un génocide »
Le président des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a menacé à plusieurs reprises d’enrôler les territoires contrôlés par les Serbes, en Bosnie, pour les joindre à la Serbie voisine. Il fait notamment l’objet, avec d’autres, de sanctions américaines et britanniques pour avoir mis en péril le plan de paix qui a mis fin à la guerre de Bosnie en 1995.
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