À la suite de la profanation d’un Coran dans la mosquée Errahma à Villeurbanne, une marche intitulée « Sursaut républicain pour la paix » sera organisé ce lundi 9 juin. Cet événement rassemble les communautés musulmane, juive et chrétienne locales dans un élan de fraternité et de solidarité interreligieuse face aux actes de haines qui ont déchiré l’actualité ces dernières semaines. Explications.
C’est un appel à l’unité et à la solidarité entre croyants de toutes confessions. Après qu’un individu a incendié un exemplaire du Coran dans la mosquée Errahma de Villeurbanne la semaine dernière, une marche baptisée « Sursaut républicain pour la paix » est organisée ce lundi 9 juin dans la ville, rassemblant les communautés musulmane, juive et chrétienne locales.
Un acte collectif de cohésion sociale et de refus des replis
À l’initiative de plusieurs responsables religieux – parmi eux le frère Étienne du couvent du Saint-Nom-de-Jésus à Lyon, la rabbin Daniela Touati de la synagogue Keren Or, et Nabil Bouslama de la mosquée Errahma. Cette marche débutera à 18h30 depuis l’église Sainte-Madeleine, place Wilson, passera par la synagogue Keren Or, puis par la mosquée Errahma.
Les organisateurs lancent un appel à « un sursaut républicain, fraternel et solidaire ». Dans leur communiqué, ils précisent : « Nous marcherons ensemble, citoyens unis dans la diversité, jusqu’à l’hôtel de ville de Villeurbanne, pour affirmer notre volonté commune de vivre ensemble, dans le respect et la fraternité ».
Et d’ajouter : « Ce moment se veut ouvert, fraternel et pacifique. Il permettra des échanges, des rencontres, des discussions mais surtout, il sera un acte collectif de cohésion sociale et de refus des replis ».
Puis à #Villeurbanne marche citoyenne contre le racisme ! pic.twitter.com/Mw73HQ56j8
— Tammouz Al-Douri (@TADavocat) June 9, 2025
Sortir du cycle infernal de haine
Nabil Bouslama, figure de la mosquée Errahma, insiste avec conviction : « La France est une, et nous sommes toutes et tous des enfants de la patrie. » Il poursuit : « Pour sortir de ce cycle infernal de haine, on veut cette marche. » Une démarche partagée par ses homologues religieux, dont la rabbin Daniela Touati et le père Olivier de Gersigny, également impliqués dans cette mobilisation interconvictionnelle.
L’origine de cette initiative remonte à des faits récents qui ont choqué l’opinion. Le lundi 2 juin, peu avant l’aube, un homme a pénétré dans la mosquée Errahma pour y mettre le feu à un Coran. Ce geste s’inscrit dans un climat plus large d’actes violents : Aboubacar Cissé, poignardé dans une mosquée du Gard, Hichem Miraoui, abattu par son voisin dans le Var, et le rabbin Elie Lemmel, victime de deux agressions en une semaine dans les Hauts-de-Seine.
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« Cette marche est une main tendue »
« Depuis janvier 2024, nous avons constitué un groupe interreligieux à Villeurbanne. Nous avons rencontré plusieurs fois le maire pour prévenir les violences, mais elles n’ont fait qu’augmenter », explique Daniela Touati. « Nous organisons déjà des événements communs : des pique-niques, des initiatives sur l’écologie… mais cela ne suffit pas, il faut en faire davantage pour casser les préjugés. »
Le choix du trajet n’est pas anodin : en reliant les trois lieux de culte avant de conclure devant l’hôtel de ville, les organisateurs entendent envoyer un message fort. « Cette marche est une main tendue. Elle ne se lève contre personne, mais pour tous. Elle est une invitation à marcher ensemble, pour faire vivre ce qui nous unit plus fort que ce qui nous divise. »
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