Le génocide actuel à Gaza est aussi culturel : l’armée israélienne a détruit l’unique musée archéologique de l’enclave. Heureusement, 500 pièces archéologiques ont échappé à la destruction. Elles sont actuellement stockées dans la ville de Genève depuis 2007. Explications.
Le seul musée archéologique de Gaza situé à Blakhiyah, appelé autrefois Anthédon, a été complètement détruit récemment par l’armée israélienne. Fort heureusement 500 pièces archéologiques relatant 5 000 ans d’histoire ont été préservées des ravages de la guerre.
Une partie des trésors de Blakhiyah sont actuellement entreposés dans les Ports Francs de Genève, en Suisse, depuis 2007. Elles sont précisément gardées des ces lieux depuis l’exposition internationale intitulée « Gaza à la croisée des civilisations » au Musée d’art et d’histoire de Genève.
Une initiative du palestinien Jawdat Khoudary
Inauguré en août 2008, la construction du musée archéologique de Blakhiyah à Gaza, sur le site de l’ancienne cité grecque d’Anthédon, avait été financé par Jawdat Khoudary, un homme d’affaires palestinien passionné d’archéologie. Il expliquait ses objectifs dans un ouvrage consacré :
« Les Israéliens veulent nous réduire au stéréotype du terrorisme. Moi, je veux redonner le goût du beau à mes compatriotes, leur insuffler de l’espoir »
Malheureusement, l’offensive israélienne actuelle l’a forcé à fuir sa maison et son musée, se réfugiant d’abord à Gaza City avant de quitter définitivement l’enclave palestinienne. Jawdat Khoudary a reçu des images de son quartier montrant la destruction totale du musée par l’armée israélienne.
Malgré cette perte tragique, une partie des pièces archéologiques, collectées depuis des décennies par l’homme d’affaire palestinien, a échappé au désastre. Ces trésors sont en sécurité depuis 2007 dans les Ports Francs et Entrepôts de Genève en Suisse.
Genève à la rescousse
En 2007, la mairie de Genève organise une exposition intitulée « Gaza à la croisée des chemins », dans un effort de promotion de la paix entre Israéliens et Palestiniens. Près de 500 pièces archéologiques du Proche-Orient sont exposées. La presse locale parlera d’une « porte ouverte sur l’avenir, sur le dialogue, la réconciliation ».
Cependant, avec la situation politique instable à Gaza, le retour de ces trésors devient impossible. Ils sont donc entreposés aux Ports Francs de Genève, avec le soutien financier de la ville et de la Confédération suisse. Les tentatives de Jawdat Khoudary pour rapatrier sa collection sont bloquées par les administrations israélienne.
La ville suisse continue ainsi a préserver ces trésors mais ils demeurent inaccessibles au public depuis 2008.
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