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jeudi 09 mai 2024

L’intelligence artificielle utilisée dans le carnage israélien à Gaza ?

tsahal

Il y a quelques mois, le magazine israélien +972 dévoilait une enquête révélant l’utilisation par l’armée israélienne d’un programme informatique dopé par une intelligence artificielle surnommé Habsora. Ce système permettrait de viser des cibles palestiniennes sur Gaza et d’estimer à « l’avance » les dommages collatéraux. Zoom.

À la fin de novembre 2023, les autorités israéliennes ont annoncé avoir frappé plus de 15 000 cibles durant les 35 premiers jours du conflit à Gaza, soit trois fois plus que lors de sa campagne militaire en 2014.

Une enquête menée par un magazine israélien d’investigation +972 a révélé que ce rythme soutenu était attribué à un programme informatique alimenté par l’intelligence artificielle (IA), surnommé Habsora (évangile en français), agissant comme une « usine à cibles » fonctionnant 24 heures sur 24.

« La première guerre de l’intelligence artificielle »

Les informations recueillies par l’enquête du journal +972, révèle l’utilisation par Israël d’un système informatique nommé Habsora qui permettrait d’identifier les cibles potentielles des bombardements et d’estimer à l’avance le nombre de victimes civiles.

Cette utilisation militaire de la technologie n’est pas nouvelle en Israël, l’armée avait déjà ces mêmes systèmes en 2019 et 2021 à Gaza, s’autocongratulant d’ailleurs de faire la  « première guerre de l’intelligence artificielle ».

Israël utilise au moins quatre logiciels dans ses opérations : Alchemist qui facilite les ripostes en cas d’attaque visant les colonies israéliennes, Depth of Wisdom qui cartographie les sols et les sous-sols dans la bande de Gaza Fire Factory qui génère en temps réel des plans de frappe aérienne et enfin Habsora.

Des dommages collatéraux assumés

Bien que l’intelligence artificielle permette à l’armée israélienne d’intensifier ses frappes, elle ne parvient vraisemblablement pas à limiter le nombre de victimes. Le nombre croissant de frappes à Gaza a engendré pourtant un nombre élevé de morts civils palestiniens, dépassant les 28 000 morts depuis le 7 octobre, dont majoritairement des femmes et des enfants.

Comble de l’horreur, le programme Habsora permet de prévoir le nombre de civils susceptibles d’être tués lors d’une frappe. D’après l’enquête, les pertes civiles sont donc désormais ouvertement acceptées par l’armée israélienne pour éliminer des membres de l’organisation palestinienne du Hamas.

Cette évolution controversée se traduit par exemple dans la destruction d’immeubles entiers pour neutraliser une cible unique comme lors de la frappe sur le camp de réfugiés de Jabaliya le 31 octobre 2023, ayant fait 126 morts selon le collectif Airwars.

Des soutiens de plus en plus critiques

En fin de compte, le recours croissant à l’intelligence artificielle ne conduit pas à une guerre plus « propre ». Dans l’armée israélienne, les algorithmes sont utilisés non pas pour limiter les dommages collatéraux mais pour cibler de manière plus massive causant volontairement un nombre surélevé de morts civils.

A l’internationale, le génocide israélien à Gaza est de plus en plus critiqué. La Cour internationale de justice, saisie par l’Afrique du Sud, a ainsi constaté un risque de génocide mettant en péril le soutien occidental à Israël. Un soutien pourtant crucial pour l’Etat hébreu qui bénéficie d’une aide militaire américaine s’élevant à 3,8 milliards de dollars par an.

Ces soutiens de plus en plus critiques face aux méthodes militaires douteuses de l’armée israélienne auraient des conséquences graves sur l’avenir de ce territoire. Cela montre notamment les limites de l’utilisation de l’intelligence artificielle à des fins politiques.

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