Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Grande Mosquée de Djingareyber à Tombouctou célèbre ses 700 ans. Chef-d’œuvre de l’architecture soudano-sahélienne, elle fut édifiée sous le règne de Mansa Moussa. Entretenue chaque année par les habitants, elle demeure aujourd’hui menacée après les dégradations survenues depuis l’occupation de 2012.
Des centaines d’habitants de Tombouctou, dans le nord du Mali, se sont réunis dimanche 12 octobre 2025 à la grande mosquée de Djingareyber. Objectif : procéder au crépissage annuel et célébrer le 700e anniversaire de cette impressionnante structure en terre.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989
La construction initiale de la mosquée de Djingareyber remonte au règne du sultan El Hadj Mansa Kankou Moussa, revenu en 1325 de son pèlerinage à La Mecque. L’édifice a été reconstruit et agrandi entre 1570 et 1583. Le site, entièrement fait de banco — un matériau à base de terre crue —, se distingue par une architecture unique qui lui a valu d’être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989.
« Chaque année, nous effectuons des travaux d’entretien. Toutes les communautés et tous les maçons se mobilisent pour réaliser le crépissage annuel, mais cette année est exceptionnelle car elle coïncide avec le 700e anniversaire de la mosquée. Nous nous réunissons donc pour accomplir le même rituel et effectuer les travaux nécessaires afin d’assurer sa pérennité », a expliqué Bilal Mahamane Traoré, porte-parole des maçons présents sur les lieux.
🎧 À Tombouctou, ce dimanche, les habitants se sont mobilisés pour le crépissage annuel de la grande mosquée🕌 de Djingareiber. C'est un rituel ancestral vieux de plus de 700 ans 👇#Tombouctou #Patrimoine #Djingareiber #UNESCO pic.twitter.com/PLTLQiU5zb
— Studio Tamani (@StudioTamani) October 14, 2025
Un patrimoine en péril depuis 2012
La mosquée, ainsi que les autres sites du patrimoine mondial de l’UNESCO à Tombouctou, ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2012, à la suite de l’occupation de la ville par des groupes djihadistes. Cette occupation a entraîné la destruction de plusieurs sites culturels, notamment de mausolées et de parties de la mosquée.
Issaka Nazoum, président du Conseil régional de Tombouctou, a indiqué que « c’est une fête culturelle, mais c’est également une célébration de la cohésion sociale. Tout le monde participe : les femmes, les jeunes et les personnes âgées. Tout le monde est concerné, car c’est aussi une initiation, une façon de montrer aux générations futures que cette activité doit être prise au sérieux ».
Tombouctou, la ville aux 333 saints, abrite trois grandes mosquées historiques : Sidi Yahia, Sankoré et Djingareyber, cette dernière étant la plus vaste et la plus emblématique.
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