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Ce mardi 8 février, la préfecture de police de Paris a annoncé l’interdiction de la manifestation organisée par le collectif Les Hijabeuses et prévue aujourd’hui. Le collectif se mobilisait pour les droits des jeunes femmes portant un hijab à pratiquer le football.
Les Hijabeuses, collectif créé en mai 2020 proteste contre la Fédération Française de Football qui leur interdit de jouer voilée en compétition. Elles avaient organisé un match de foot devant le Sénat ce mercredi 26 janvier en réponse à cet amendement . Le collectif avait prévu un match retour aujourd’hui, sur l’esplanade des Invalides, près de l’Assemblée nationale. La préfecture de police de Paris n’a pas autorisé cette manifestation publique, apprenait-on dans un communiqué.
« Il est à craindre, écrit-elle, que cette manifestation n’attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d’en découdre avec les premi[ères] », argumente la Préfecture dans un communiqué. L’interdiction du rassemblement est justifiée « aussi bien pour la sécurité des manifestants eux-mêmes que pour le maintien de l’ordre public », a annoncé la Préfecture.
La réponse des Hijabeuses sur leur compte Twitter a été immédiate « Nous avons évidemment saisi le tribunal pour contester cette décision arbitraire, injuste et complètement disproportionnée. Une audience aura lieu demain matin, et on espère que la Préfecture sera amenée à revenir sur cette interdiction. De notre côté, nous jouerons quoi qu’il arrive. Sûrement ailleurs… mais nous jouerons ».
Dans le cadre de la loi visant à démocratiser le sport, le 18 janvier dernier, les sénateurs avaient adopté l’amendement des Républicains interdisant “ le port de signes religieux ostensibles lors d’évènements sportifs et compétitions sportives organisés par les fédérations sportives et les associations affiliées”. Celui-ci a donc fait l’objet d’une nouvelle lecture ce mercredi 9 février à l’Assemblée nationale en raison d’un désaccord sur le texte entre les deux chambres. Une dernière lecture est prévue par le Sénat le 16 février prochain.
Marie Jarosz