Santé publique France vient de publier son baromètre 2024, réalisé auprès de 35.000 personnes, afin d’évaluer l’état de santé de la population. L’enquête déclare « mesurer et de suivre les comportements, opinions et connaissances pour différents enjeux de santé publique ».
Alcool, tabac, sommeil, sédentarité…Comment se porte la santé des Français ? Pour éclairer cette question, 35.000 personnes âgées de 18 à 79 ans ont été interrogées afin de « mesurer et suivre les comportements, opinions, connaissances pour différents enjeux de santé publique ». « C’est un thermomètre, qui depuis trente ans mesure l’état de santé de la population française », souligne le Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.
Le poids des déterminants sociaux
Très dense, le Baromètre 2024 livre des signaux encourageants mais aussi des indicateurs inquiétants, essentiels pour orienter les politiques et programmes de prévention. Parmi les nouvelles rassurantes, figure l’évolution du tabagisme : 17 % des Français fument chaque jour (soit 8 points de moins qu’en 2021) et 7 % occasionnellement, soit « 4 millions de fumeurs en moins en dix ans », se félicite Caroline Semaille.
Plus d’un fumeur sur deux souhaite arrêter et 17 % ont tenté un sevrage d’au moins une semaine ces douze derniers mois. La tendance est moins favorable pour l’alcool : 22 % des Français dépassent les repères d’une consommation à moindre risque, et un quart d’entre eux voudraient réduire leur consommation. Les écarts sociaux apparaissent nettement : 30 % des personnes à l’aise financièrement dépassent ces repères, contre 20 % de celles en difficulté.
« Le premier enseignement de ce baromètre, c’est le poids des déterminants sociaux », observe Yann Le Strat, directeur scientifique de Santé publique France. Ces inégalités se vérifient dans « tous les secteurs : le tabagisme, l’alcool, la santé cardiovasculaire et la santé mentale ». Elles restent « profondes et tenaces », insiste-t-il.
🔎#édition 2024 du #Baromètre de Santé publique France
— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) December 11, 2025
➡️Une photographie nationale et pour la première fois régionale pour mieux connaître et comprendre les comportements, connaissances et opinions de la population en lien avec la #santé
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Un français sur trois souffre d’insomnie
Sans baccalauréat, on est presque deux fois plus nombreux à fumer qu’avec un diplôme supérieur (21 % contre 13 %), et trois fois plus lorsqu’on se dit en difficulté financière (30 % contre 10 % chez les personnes à l’aise). Ces écarts se traduisent aussi dans la santé : « Les personnes les moins diplômées et en situation financière difficile cumulent les difficultés. Pour les maladies chroniques, le niveau de diplôme est déterminant ».
Les Français manquent-ils de sommeil ? Selon l’enquête, un tiers des sondés souffre d’une « plainte d’insomnie », marquée par « des difficultés à s’endormir » ou « des réveils nocturnes ». Bien que la moyenne soit de 7h32, un peu plus de 20 % sont des « courts dormeurs », dormant 6 heures ou moins.
Le gradient social est encore visible : 38 % des personnes sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac disent souffrir d’insomnie, contre 28 % des diplômés du supérieur. Parmi ceux dont la situation financière est jugée « difficile et endettée », 46 % déclarent mal dormir, contre 33 % en moyenne nationale et 25 % chez ceux « à l’aise » financièrement.
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80 % des Français favorables aux vaccinations
Autre volet étudié : la sédentarité. Elle concerne 28 % des Français, qui « déclarent passer plus de 7 heures par jour en position assise ». Les plus touchés : les étudiants (53,5 %) et les actifs (34 %). À l’inverse, seuls 12 % des retraités se disent sédentaires.
Le Baromètre analyse enfin le rapport à la vaccination et relève une adhésion élevée : 80 % des Français se disent « favorables à la vaccination en général en France hexagonale ». Le vaccin contre le Covid-19 reste le plus controversé (25 % de réticences), devant celui contre la grippe (7 %).
