Sous la pression d’Israël, la France a finalement levé son interdiction visant 8 des 39 entreprises israéliennes conviées au salon de sécurité Milipol Paris. Initialement, plusieurs ONG françaises avaient pourtant réclamé au Premier ministre français d’exclure de l’événement les entreprises impliqués dans la livraison des armes à Israël.
Prévue du 18 au 21 novembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis), la 24e édition du salon Milipol Paris doit accueillir pas moins de 39 sociétés d’armement israéliennes. Après une mise en demeure de plusieurs ONG françaises contre les entreprises participant à la livraison d’armes à Israël, les autorités françaises avaient initialement décidé d’exclure huit sociétés israéliennes, estimant que leur présence « poserait problème ».
La France plie sous la pression d’Israël
Sous la pression d’Israël, Paris a finalement fait marche arrière. Les huit sociétés, d’abord interdites de salon, ont obtenu une autorisation officielle. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé à son homologue israélien, Gideon Saar, que « toutes les entreprises israéliennes pourront participer ».
Selon des sources diplomatiques, il ne s’agissait que d’un « malentendu administratif réglé dans un cadre diplomatique constructif ». Mais la tension avait bien grimpé entre Tel-Aviv et Paris après l’annonce, jugée « incompréhensible » côté israélien, d’un boycott visant huit sociétés de défense au salon international de l’armement prévu la semaine prochaine en France.
La chaîne israélienne N12 rapporte que dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères, l’incompréhension s’est rapidement transformée en menace diplomatique. Israël aurait averti Paris que ce boycott « aurait des conséquences dramatiques pour les relations bilatérales ». Une tension illustrée par la publication, par l’ancien député franco-israélien Meyer Habib, d’un échange supposé avec Emmanuel Macron sur le sujet.
🇫🇷🇮🇱 Meyer Habib affirme que c’est « grâce à lui » que les 39 entreprises israéliennes d’armement seront présentes au salon Milipol.
— The NEWS (@news_and_truth) November 12, 2025
🪖 Contexte : sur les 39 venues d’Israël pour ce salon militaire international, 8 avaient été jugées litigieuses. Finalement, elles ont toutes été… pic.twitter.com/95qYewC99G
Une mise en demeure laissée lettre morte
Dès mercredi 5 novembre, plusieurs ONG françaises avaient demandé au Premier ministre et aux organisateurs du « salon de la sécurité intérieure des États » d’exclure toute entreprise, délégation ou intermédiaire impliqué dans les livraisons d’armes à Israël.
Les associations dénonçaient une participation qui « favorise la perpétration de violations graves et répétées du droit international, telles que des atteintes considérables à la vie et à l’intégrité physique ou psychique de civils, ainsi que la destruction de biens civils situés dans les territoires palestiniens occupés et au Liban ».
« Alors que le procès contre la société Lafarge s’ouvrait hier, l’État et les organisateurs du salon Milipol prennent le risque d’être poursuivis pour complicité de génocide et autres crimes internationaux commis par Israël », soulignaient les ONG dans un communiqué.
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Israël est l’entité la plus exposée au salon Milipol
Avec 39 exposants, Israël compte parmi les pays les plus représentés à Milipol. Pour les organisations de défense des droits humains, « ce salon offre non seulement une tribune à Israël pour promouvoir et exporter ses technologies militaires, mais aussi une idéologie destructrice et coloniale ». Finalement, la France a une nouvelle fois reculé.
