Ce samedi soir à Puget-sur-Argens, dans le Var, un homme de nationalité française a abattu par balle un voisin tunisien et blessé un autre, d’origine turque. L’attaque a été accompagnée de vidéos raciste diffusées en ligne. Une enquête pour crime et tentative de meurtre à caractère raciste a été ouverte, selon le procureur de Draguignan dimanche 1er juin. Zoom.
Le climat xénophobe ambiant en France a fait une nouvelle victime. À Puget-sur-Argens, un homme a abattu, dans la soirée de samedi, Hichem M., un Tunisien, de cinq balles en raison de ses origines. Le meurtrier a également tiré sur une personne d’origine Turque et a diffusé sur ses réseaux sociaux, des vidéos vociférant sa haine des étrangers.
Hichem M. abattu par cinq impacts de balle
Alerté par la compagne du suspect de 53 ans, les militaires de la gendarmerie nationale ont fait appel à l’antenne GIGN d’Orange pour interpeller le suspect, qui avait pris la fuite en voiture. Plusieurs armes ont été retrouvées dans son véhicule, « de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing », a précisé le magistrat.
« L’identité de la victime mortellement blessée, possiblement âgée de 35 ans, de nationalité tunisienne reste à confirmer. Quant à la victime blessée à la main, âgée de 25 ans, elle est de nationalité turque », a-t-il précisé. Celle-ci a été transportée à l’hôpital de Fréjus. Hichem M. a été atteint par cinq impacts de balle.
Adepte du tir sportif, l’assaillant a « diffusé avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux », a indiqué le procureur de la République dans son communiqué. Il a été placé en garde à vue.
🇫🇷 FLASH – À Puget-sur-Argens, un homme a abattu Hichem Miraoui, un Tunisien, de cinq balles en raison de ses origines Maghrébines.
— Tajmaât (@Tajmaat_Service) June 1, 2025
Le meurtrier a également tiré sur une personne d’origine Turque et a diffusé sur ses réseaux sociaux, des vidéos vociférant sa haine des étrangers. pic.twitter.com/p4MCR93oFP
« Le résultat d’un travail mené par le camp du racisme »
« Une procédure d’enquête de flagrance des chefs de meurtre commis en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou religion déterminée », a été ouverte, a précisé le magistrat. L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Draguignan.
Ce dimanche, l’association SOS Racisme a déploré dans un communiqué que « le racisme a encore frappé dans notre pays ». Pour son président, Dominique Sopo, ce double crime est « le résultat d’un travail minutieux mené par le camp du racisme ».
« Le double crime qui a frappé deux hommes à Puget-sur-Argens n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Il est le résultat d’un travail minutieux mené par le camp du racisme et visant à rendre à nouveau légitime l’expression du racisme en mots et en actes. »
Un climat xénophobe « encouragé par Bruno Retailleau »
Le député LFI Ugo Bernalicis a dénoncé, sur son compte X, un énième « meurtre raciste » et un « climat islamophobe et xénophobe, nourri par l’extrême droite et encouragé par Bruno Retailleau, a des conséquences tragiques. Le racisme tue ».
Alors que l’avocat Sefen Guez Guez s’étonne, de son côté, que ce « crime islamophobe » n’a pas été saisi par le parquet national antiterroriste, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a dénoncé, ce lundi, un « crime haineux et raciste » et rappelle que « celles et ceux qui propagent la haine de l’autre ont du sang sur les mains ».
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