Inconnu il y a tout juste un an, Zohran Mamdani va devenir, le 1er janvier, le plus jeune maire de New York depuis un siècle, ainsi que le premier à se revendiquer socialiste et le premier de confession musulmane. Dorénavant New York peut « montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre », a-t-il déclaré dans son discours de victoire.
Zohran Mamdani a remporté mardi 4 novembre la mairie de New York, au terme d’un scrutin extrêmement observé aux États-Unis. Avec un peu plus de 90 % des bulletins comptabilisés vers 6h, Zohran Mamdani menait avec 50,4 % des suffrages, devant son principal rival Andrew Cuomo, ex-gouverneur de l’État, d’environ 180 000 voix (41,6 %).
Une participation citoyenne historique
À New York, l’élu local de 34 ans a dominé l’ancien gouverneur de l’État, le centriste Andrew Cuomo, ainsi que le républicain Curtis Sliwa, d’après les projections de plusieurs médias américains. Zohran Mamdani deviendra donc le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande métropole des États-Unis.
Signe de l’enthousiasme pour ce vote dans ce bastion démocrate qu’est New York, la participation a été très élevée. La commission électorale municipale a indiqué sur X, lors de la fermeture des bureaux, que deux millions d’électeurs avaient voté, soit la participation la plus importante « depuis 1969 ».
Zohran Mamdani est né à Kampala, en Ouganda, d’un père ougandais d’ascendance indienne et d’une mère indienne. Son père, Mahmood Mamdani, était un universitaire réputé ayant abondamment écrit sur le colonialisme britannique en Inde. Membre du mouvement des Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), Zohran Mamdani a placé la lutte contre la vie chère au centre de sa campagne.
Gaza au cœur de la campagne
Dépeint en « communiste » par Donald Trump, ses propositions (encadrement des loyers, bus et crèches gratuits) relèvent plutôt de la social-démocratie. Grand gagnant surprise de la primaire démocrate en juin, Zohran Mamdani n’a jamais depuis quitté la tête des intentions de vote.
« Toute personne juive qui vote pour Zohran Mamdani […] est une personne stupide !! », avait écrit Donald Trump, accusant ce dernier, défenseur de la cause palestinienne, de les « haïr ». Une charge fantaisiste rappelant la campagne où l’élu du Queens, à l’Assemblée de l’État de New York avait été attaqué pour son opposition virulente à la politique israélienne.
Zohran Mamdani a également promis d’ordonner au département de police de New York (NYPD) d’arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’il entrait dans la ville, invoquant le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale à son encontre pour crimes de guerre à Gaza. Il est néanmoins resté ferme, tout en multipliant les marques de soutien à la communauté juive locale. Une communauté qui a voté à plus de 40 % pour l’élu.
Un « tournant historique » pour les Américains musulmans
Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a affirmé que la victoire de Mamdani constitue un « tournant historique » pour les Américains musulmans.
« La capacité du maire élu Mamdani à remporter l’élection tout en défendant ouvertement les droits de l’homme des Palestiniens et en subissant un déferlement de haine anti-musulmane constitue également une condamnation historique de l’islamophobie et du racisme anti-palestinien en politique », a déclaré le CAIR dans un communiqué.
