Au moins 47 personnes ont perdu la vie, dimanche 14 décembre, à Safi, située à environ 300 kilomètres au sud de Rabat, après de violentes précipitations ayant provoqué des inondations dans des habitations et des commerces. Il s’agit du bilan le plus lourd enregistré au cours de la dernière décennie au Maroc pour ce type d’intempéries.
Après sept années successives de sécheresse, à l’exception notable de septembre 2024 déjà marqué par des inondations, de violentes intempéries se sont abattues dimanche soir sur la ville de Safi, sur la côte marocaine entre Casablanca et Agadir, faisant au moins 47 morts.
Des inondations liées au réchauffement climatique ?
Quatorze personnes ont également été blessées et sont « actuellement prises en charge à l’hôpital (…), dont deux en soins intensifs », selon un communiqué des autorités provinciales de Safi. La ville a été frappée par de « très fortes précipitations orageuses » ayant entraîné des « écoulements torrentiels exceptionnels » en l’espace « d’une heure », précise la même source.
Au Maroc, l’automne s’accompagne habituellement d’une baisse des températures, mais le réchauffement climatique en atténue désormais les effets, tout en maintenant une forte humidité héritée de l’été. Cette combinaison accroît le risque de pluies intenses, expliquent des spécialistes.
Les autorités régionales ont rappelé lundi « la nécessité de renforcer la vigilance, d’adopter les plus grandes précautions et de respecter les consignes de sécurité », face aux « fluctuations climatiques extrêmes que connaît notre pays ».
🚨⛈️ URGENT | Maroc🇲🇦
— MMGA🇲🇦۞ (@makemororocco) December 15, 2025
Le bilan grimpe à 47 morts à Safi après des intempéries exceptionnelles.
🌊 Vagues jusqu’à 7 mètres attendues sur la côte atlantique
⚠️ Vigilance maximale pic.twitter.com/eqJZFQNd9i
« C’est une journée noire »
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent un torrent d’eau boueuse déferlant dans les rues de Safi, emportant voitures et conteneurs. D’autres images révèlent un mausolée partiellement submergé et des embarcations de la protection civile en pleine intervention. Selon les autorités, au moins 70 habitations et commerces de la médina ont été inondés, dix véhicules emportés et un axe routier endommagé, entraînant l’interruption de la circulation sur plusieurs artères de la ville.
« C’est une journée noire », a confié à l’Agence France-Presse (AFP) Hamza Chdouani, habitant de Safi. Les opérations se poursuivent pour retrouver d’éventuelles victimes, tandis que les autorités s’emploient à « sécuriser les zones touchées » et à « apporter le soutien et l’aide nécessaires aux populations affectées par cette situation exceptionnelle ».
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Des intempéries qui ne sont pas rares dans le sud du pays
Le parquet national a annoncé l’ouverture d’une enquête afin de « déterminer les causes de cet incident tragique et d’en élucider les circonstances ». Une réunion s’est tenue au siège de la préfecture pour évaluer l’ampleur des dégâts et examiner « les mesures d’urgence à prendre ». Le ministère de l’Éducation nationale a par ailleurs annoncé la suspension des cours pendant trois jours, par « mesure préventive (…) afin d’assurer la sécurité des élèves ».
En septembre 2024, de violentes intempéries avaient déjà provoqué des inondations dans le sud et le sud-est du pays, causant la mort de 18 personnes. En novembre 2014, au moins 32 personnes avaient péri dans le sud après des crues soudaines au pied des montagnes de l’Atlas. En 1995, de terribles inondations dans la vallée de l’Ourika, à 30 kilomètres au sud de Marrakech, avaient fait plusieurs centaines de victimes.
