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Marche contre l’islamophobie : la foule dénonce un « racisme décomplexé »

Plus de deux semaines après la mort d’Aboubakar Cissé, tué dans une mosquée du Gard, l’émotion reste vive dans la communauté musulmane. Ce dimanche, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris et dans d’autres villes de France pour dénoncer « la montée de l’islamophobie » et rendre hommage au jeune Malien, à l’appel de diverses organisations et personnalités diverses. Focus.

À l’appel de plusieurs personnalités et organisations militantes, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche 11 mai partout en France pour dénoncer l’islamophobie, deux semaines après l’assassinat d’Aboubakar Cissé, dans la mosquée de La Grand-Combe. Un drame qui a profondément bouleversé la communauté musulmane en France.

Bruno Retailleau particulièrement fustigé

À Paris, la préfecture a recensé 3 700 manifestants, tandis que les organisateurs ont revendiqué plus de 15 000 participants. D’autres rassemblements ont eu lieu à Lille (400 personnes), Lyon (200) et Marseille (150), selon diverses sources.

Cette mobilisation nationale visait à dénoncer la montée continue de l’islamophobie dans le pays depuis plusieurs décennies. Les manifestants ont pointé du doigt la responsabilité de responsables politiques, notamment celle du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Lire sur le sujet : Marche du 11 mai : appel à la mobilisation contre l’islamophobie

Au cœur de la foule, les slogans fustigeant Bruno Retailleau étaient nombreux. On pouvait lire sur les pancartes : « À bas Retailleau ! », « Retailleau partout, justice nulle part ! » ou encore des messages dénonçant l’islamophobie et le génocide en Palestine.

La marche du 11 mai à Paris (©Mizane.info)

« Le meurtre d’Aboubakar Cissé n’est pas un acte isolé »

Les critiques exprimées à l’égard du gouvernement français visait aussi sa volonté de dissoudre l’association Urgence Palestine, fer de lance des mobilisations contre le génocide israélien à Gaza depuis octobre 2023.

Farid Omeir, président de l’Union des démocrates musulmans français, a rappelé que « le meurtre d’Aboubakar Cissé n’est pas un acte isolé » mais s’inscrit dans un climat de suspicion généralisée envers les musulmans, alimenté par certaines chaînes de télévision et discours politiques.

Yassine Benyettou, secrétaire national du collectif RED Jeunes et coorganisateur de la marche, a dénoncé le « climat d’hostilité permanente » envers les musulmans en France, estimant qu’une partie de la classe politique menace leur sécurité.

Hommage à Aboubakar Cissé (©Mizane.info)

« Ce qui se passe rappelle les années 1930 »

Sur un podium mobile, plusieurs élus LFI ont participé à la marche. Éric Coquerel, président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, s’est d’ailleurs exprimé : « Ce qui se passe rappelle les années 1930. Honte à ceux qui nourrissent l’extrême droite. Nous ne reculerons jamais face à l’islamophobie, au racisme ou à l’antisémitisme ».

Certains fidèles musulmans ont toutefois regretté l’absence de figures religieuses parmi les cortèges. Un des imams de la mosquée de Taverny, Moustapha Soran, a notamment lancé un message fort : « Que tous les musulmans se lèvent pour dire à la République française que nous n’acceptons plus ce comportement colonialiste : arrêtez de vouloir contrôler nos corps, nos âmes et nos esprits. »

Le suspect du meurtre, Olivier Hadzovic, interpellé en Italie trois jours après les faits, a été mis en examen pour « assassinat motivé par la religion ou l’origine » et placé en détention provisoire le 9 mai, après son extradition vers la France.

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