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Libération de Georges Abdallah : symbole de résilience et de conviction

Georges Ibrahim Abdallah, le prisonnier le plus ancien d’Europe, est enfin libre. Après que la France a maintenu cette figure libanaise de la lutte anti-impérialiste emprisonnée pendant quatre décennies, sans procès équitable, « sa libération tant attendue met en évidence certaines réalités fondamentales ». Une analyse sans concession de l’auteur Hannan Hussain, traduit par le site Chronique de Palestine, à lire sur Mizane.info.

Le militant libanais Georges Ibrahim Abdallah est de retour au Liban après 41 ans passés dans les prisons françaises, accueilli à l’aéroport international de Beyrouth, par une foule nombreuse venue célébrer sa libération. Devenu une icône de la lutte anti-impérialiste, utilisant sa vision anticolonialiste du monde pour se rallier aux opprimés, sa libération tant attendue, après quatre décennies d’emprisonnement sans procès équitable, met en évidence certaines réalités fondamentales.

Premièrement, elle montre que les plans des États-Unis et d’Israël visant à maintenir Abdallah hors de la scène publique ont fait long feu, après que ces derniers aient dépensé des ressources diplomatiques et des moyens de renseignement considérables pour empêcher sa libération, alors qu’il remplissait toutes les conditions légales pour bénéficier d’une libération anticipée depuis plus de deux décennies. 

Deuxièmement, sa libération montre clairement que la résistance peut l’emporter face à la répression. Troisièmement, elle expose crûment la malhonnêteté du gouvernement français. 

Une défaite de l’ingérence israélo-américaine

La libération d’Abdallah doit aussi être considérée comme une faille dans la volonté États-Unis de mener une guerre contre les figures de la résistance. Le régime américain n’a ménagé aucun effort pour entraver le processus judiciaire dans cette affaire, contournant sciemment les attendus d’un véritable procès et choisissant plutôt de donner une dimension politique à la procédure judiciaire. Le fait qu’Abdallah ait refusé toute forme de compensation pour obtenir sa libération envoie un message fort à toutes les figures de la résistance détenues illégalement.

Ce sentiment fait écho aux principes d’intégrité, de résistance anticoloniale et de dignité humaine qui sont le moteur de la persévérance. L’un des objectifs fondamentaux de Washington et de Tel-Aviv était de saper l’élan des organisations internationales de défense des droits humains et de faire pression pour que Abdallah reste indéfiniment derrière les barreaux grâce à des manœuvres et pressions.

Cela a été démontré par leur surveillance continue des procédures judiciaires dilatoires en France, notamment le refus de l’ancien ministre français de l’Intérieur Manuel Valls à libérer Abdallah de prison. Abdallah, qui bénéficie d’un soutien considérable au sein des militants libanais, pourrait considérer sa libération tant attendue comme une preuve de ce que la solidarité peut finir par imposer.

Comme l’a clairement indiqué Jacques Attali, conseiller principal de l’ancien président français François Mitterrand, il n’y avait pratiquement aucune preuve tangible contre Abdallah pour étayer les accusations portées contre lui. Il est réconfortant aujourd’hui de voir Abdallah retrouver la liberté grâce à la pression populaire Les organisations de défense des droits humains, par exemple, ont joué un rôle déterminant pour établir que l’emprisonnement d’Abdallah était motivé par des raisons politiques et non par une véritable mesure de justice. 

Le double standard des autorités françaises

Les souffrances endurées pendant des décennies, malgré d’importantes réserves quant à l’impartialité de la justice française, envoient un message fort sur la persévérance et révèlent l’hypocrisie de Paris sur des infractions réelles et montées de toutes pièces. La mobilisation populaire n’était pas seulement évidente dans certaines parties du monde arabe. Rien qu’en France, Abdallah était célébré comme un symbole de liberté digne d’être libéré.

Lire sur le sujet : France : la justice ordonne la libération de Georges Ibrahim Abdallah 

Il suffit de regarder les manifestations annuelles devant la prison de Lannemezan, dans le sud du pays : ce militantisme a prouvé que Abdallah n’était pas seulement ancré dans le discours politique libanais, grâce à sa résilience et son dévouement à la cause palestinienne. En refusant de tenir compte de l’élan populaire en faveur des droits d’Abdallah et d’une justice attendue depuis longtemps, les autorités françaises ont révélé leur double standard choquant en matière de libertés.

Malgré tous les discours sur le maintien d’un système fondé sur des règles où les valeurs communes seraient au cœur de la stabilité, le statut d’Abdallah, prisonnier politique le plus ancien d’Europe, jette une ombre sur ces affirmations. La détermination inébranlable de la Palestine à résister à l’agression criminelle israélienne prouve que le poids des valeurs authentiques, de la moralité et de la justice doit se concentrer sur les opprimés, et non sur ceux qui facilitent l’agression sioniste.

La ferme conviction d’Abdallah pour cette cause marque un point de friction avec Paris, qui a toléré les crimes génocidaires d’Israël et qui, parmi d’autres États occidentaux, est directement complice des atrocités commises à ce jour. Face aux agissements des plus répréhensibles du gouvernement français, l’engagement indéfectible d’Abdallah et sa libération sont d’autant plus remarquables.

Le soutien aux figures de la résistance peut porter ses fruits

« Nous sommes extrêmement heureux. Je ne m’attendais pas à ce que la justice française prenne une telle décision ni à ce qu’il soit un jour libéré, surtout après tant de demandes de libération rejetées », a déclaré son frère Robert Abdallah. « Pour une fois, les autorités françaises n’ont pas obéi aux des pressions israéliennes et américaines. » 

Ainsi comprise, la libération durement acquise d’Abdallah doit être considérée comme une défaite cuisante de la campagne de pression israélo-américaine et comme la preuve que le soutien aux figures de la résistance peut porter ses fruits. Comme le montre le génocide effréné perpétré par Israël à Gaza, les efforts visant à éliminer les prisonniers politiques, voire à les réduire au silence, ne peuvent aboutir.

Le passage d’Abdallah de l’emprisonnement à la liberté, grâce notamment à l’élan populaire en faveur des droits humains, montre clairement que ceux qui luttent pour la liberté et la défense des droits doivent prendre les choses en main. 

Hannan Hussain 

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