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Les métiers du livre en danger face à la « voracité » de l’IA

Toutes les professions du secteur, à commencer par les écrivains, se mobilisent contre l’ingérence de l’intelligence artificielle dans leurs pratiques. Jeudi dernier, une centaine d’auteurs se sont rassemblés devant le siège londonien de Meta pour protester contre l’utilisation non autorisée de leurs œuvres, exploitées pour l’entraînement des modèles d’IA. Focus

L’intelligence artificielle, cette reproduction des capacités humaines par des machines, est-elle en passe de s’imposer dans le monde de l’édition ? Menace-t-elle de faire disparaître les auteurs ? Plusieurs métiers du livre se retrouvent directement exposés. Plusieurs actions judiciaires ont récemment eu lieu contre les géants de la tech.

D’utilisateurs à subordonnés

Plusieurs métiers du livre menacés de disparation face à l’intelligence artificielle ?.C’est notamment le cas des assistants d’édition, chargés, entre autres missions, de rédiger les argumentaires des quatrièmes de couverture. Des tâches désormais à la portée de l’IA, et à moindre coût.

« Les assistants ne seront pas immédiatement licenciés, mais invités à relire et corriger le travail de la machine, pour un salaire réduit » reconnait l’éditrice Sabine Wespieser. Ils deviendront paradoxalement les subordonnés d’un outil subalterne, « des robots de chair et de sang ».

Les traducteurs aussi redoutent une baisse drastique de leur activité, estimée à 50 % dans les prochaines années. Beaucoup s’opposent fermement à une IA « vorace », nourrie sans consentement de leurs traductions — devenues de simples données d’apprentissage —, et qui prétend désormais égaler, voire surpasser leur savoir-faire.

Mobilisations et poursuites judiciaires

De l’autre côté de l’Atlantique, douze plaintes regroupées ont été déposées contre OpenAI et Microsoft, devant le tribunal fédéral du district sud de New York. Ces poursuites, initialement réparties dans plusieurs États américains, portent sur l’usage illégal d’œuvres protégées dans l’entraînement de modèles d’IA.

À Londres, le 3 avril dernier, des écrivains, rassemblés par la Society of Authors, ont manifesté devant le siège de Meta. Ils dénonçaient l’exploitation de leurs livres pour alimenter des systèmes d’intelligence artificielle, pointant une utilisation présumée d’œuvres piratées.

Lire sur le sujet : États-Unis : des professeurs remplacés par l’intelligence artificielle

L’auteur AJ West, à l’origine de la mobilisation, a tenté de remettre une lettre de plainte — sans succès, les portes étant restées closes. « Meta n’a pas peur de voler 7,5 millions de livres, mais craint de recevoir une lettre », a-t-il lancé.

Plainte contre Meta en France

En parallèle, en France, Meta fait l’objet d’une plainte pour violation du droit d’auteur et parasitisme économique, déposée par le Syndicat national de l’édition (SNE), la Société des Gens de Lettres (SGDL) et le Syndicat national des auteurs et des compositeurs (SNAC).

Les plaignants réclament la suppression des données utilisées illégalement pour entraîner les IA. Ce dossier soulève des questions juridiques majeures sur l’absence de cadre réglementaire. L’ensemble de la chaîne du livre alerte sur le préjudice considérable causé à la profession.

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