Ce samedi, Israël a lancé plus de 20 frappes en Syrie, ciblant des sites militaires. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il s’agit des attaques « les plus violentes » de l’année. Tel-Aviv affirme vouloir protéger la minorité druze et renforcer son influence dans le sud syrien. En réaction, l’ONU a exhorté Israël à mettre fin « immédiatement » à ses violations de la souveraineté syrienne. Focus.
Israël a mené, dans la nuit de vendredi, des frappes près du palais présidentiel à Damas, prétextant la défense de la communauté druze dans le sud de la Syrie. Le lendemain, plus de vingt autres bombardements ont visé des installations militaires syriennes. Dans un communiqué, la présidence syrienne a dénoncé ces frappes, estimant qu’elle représente une « escalade dangereuse« .
Le palais présidentiel visé par des frappes
« Des avions de chasse ont visé les environs du palais présidentiel à Damas », a confirmé l’armée israélienne via Telegram. Dans un communiqué conjoint, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Israël Katz ont déclaré qu’il s’agit d’un « signal clair adressé au régime syrien. Nous ne tolérerons pas la présence de troupes syriennes au sud de Damas ou toute menace à l’encontre de la communauté druze ».
Cette intervention survient alors que des affrontements ont récemment opposé des combattants druzes à des milices affiliées au nouveau régime du président Ahmed al-Charaa, successeur de Bachar al-Assad, à la tête du pays depuis sa chute.
Cheikh Hikmat al-Hajrin, figure religieuse majeure des Druzes syriens, avait dénoncé jeudi une « campagne génocidaire injustifiée » ciblant sa communauté. Il avait également appelé à « une intervention immédiate de la communauté internationale ». Une justification d’interventionnisme idéale pour Israël.
La minorité Druze, cheval de troie d’Israël ?
Le représentant spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a condamné ces attaques israéliennes, dénonçant « les atteintes continues et croissantes à la souveraineté syrienne », et appelant Israël à « cesser immédiatement ces opérations, protéger les civils et respecter le droit international ».
Selon Andreas Krieg, expert en sécurité au Moyen-Orient à King’s College London, Israël « instrumentalise la communauté druze comme il l’a fait auparavant avec les Kurdes ou d’autres minorités pour affaiblir ses voisins ». Il estime que Tel-Aviv utilise désormais la « défense des Druzes » comme justification de sa présence militaire dans certaines régions syriennes.
Samedi, Israël a confirmé le déploiement de troupes dans le sud de la Syrie et réaffirmé sa volonté de « prévenir toute incursion hostile dans les villages druzes ».
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Le grignotage du territoire syrien
Israël et la Syrie, sont en confrontation permanente depuis la prise, en 1967, d’une partie du plateau du Golan par Israël. À la suite du renversement du régime d’Assad, l’armée israélienne a élargi son implantation dans la zone tampon de ce plateau.
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