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Le « dévoilement » des femmes musulmanes, une longue histoire française 

Le « dévoilement » des femmes musulmanes, une longue histoire française 

« A bas le voile » s’est récemment écrié le ministre des cultes Bruno Retailleau. Une déclaration digne des heures les plus sombres du colonialisme français. Dans un article à lire sur Mizane.info, Zhor Firar nous retrace la généalogie de cet appel au dévoilement des musulmanes propre aux élites politiques françaises.

Dès le départ, le colonialisme, assoit une domination au nom de la « race » supérieure, qui entend civiliser les «races » inférieurs. Comme le soulevait Aimé Césaire, dans son discours sur le colonialisme « Que l’on s’y prenne comme on le voudra, on arrive toujours à la même conclusion : Il n’y a pas de colonialisme sans racisme 1». Dans son ouvrage, Edward Said, s’est attaché à déconstruire les mécanismes idéologiques de la domination coloniale.

L’auteur cible d’emblée la manipulation des mécanismes de la représentation, « Le filet de racisme, de stéréotypes culturels, d’impérialisme politique, d’idéologie déshumanisante qui entoure l’Arabe ou le musulman est réellement très solide, (…)2 » tout au long de son analyse il décrypte l’invention de l’Orient par l’Europe, qui se voit essentialisé et réduit à des stéréotypes. Selon l’auteur, P« (…) les idées qui restaient en circulation à propos de l’islam étaient nécessairement une version dévaluée des forces importantes et dangereuses qu’il
symbolisait pour l’Europe.

Comme pour les Sarrasins de Walter Scott, la représentation que l’Europe se faisait du musulman, de l’Ottoman ou de l’Arabe, était toujours une façon de maîtriser le redoutable Orient,(…)3 ». Une des figures emblématiques du XIXe siècle de cette période coloniale, Ernest Renan incarne par ses propos racistes sa haine du sémite, de l’islam et des musulmans.

Lors de son allocution au collège de France en 1862, il déclare « À l’heure qu’il est, la condition essentielle pour que la civilisation européenne se répande, c’est la destruction de l’islamisme. Là est la guerre éternelle, la guerre qui cessera quand le dernier fils d’Ismaël sera mort de misère ou aura été relégué au fond du désert. L’islam est la plus complète négation de l’Europe (…). L’Europe conquerra le monde et y répandra sa religion qui est le droit, la liberté, le respect des hommes, cette croyance qui a quelque chose de divin au sein de l’humanité ».

L’idéologie de la guerre des civilisations promut ici par Renan, est fondée sur la supériorité d’une « race » par rapport à une autre, d’une civilisation par rapport à une autre alimente le fantasme d’un occident qui serait l’unique garant des valeurs universelles. Il s’agit de dénier mais surtout de posséder, de s’approprier ces corps, ces esprits, comme le souligne Charles Richard historien, « L’essentiel est, en effet, de grouper ce peuple qui est partout et qui n’est nulle part, l’essentiel est de nous le rendre saisissable.

Affiche coloniale.

Quand nous le tiendrons, nous pourrons alors faire bien des choses qui nous sont impossibles aujourd’hui et qui nous permettront peut-être de nous emparer de son esprit après nous être emparés de son corps4 ». Pour maîtriser cet orient un des moyens utilisé fut le contrôle des corps des femmes indigènes, en témoigne des écrits de l’époque comme dans cet ouvrage de E.F Gaultier, professeur à l’université d’Alger (1931), intitulé mœurs et coutumes des musulmans, où il s’exprimait ainsi : « Nous sommes pleins de pitié pour les femmes musulmanes cloîtrées et tyrannisées, leur émancipation nous paraît un devoir d’humanité, une loi du progrès.5 »

Ainsi dès le début de la colonisation le contrôle du corps des femmes indigènes devient un enjeu, on assiste à la manipulation et l’instrumentalisation du corps de ces femmes musulmanes à des fins « d’émancipation ». Il s’agit également de discipliner les corps indigènes par le biais du dévoilement.

Tocqueville, tiré de ses Écrits politiques de 1837, qui, moins de dix années après le début de la colonisation de l’Algérie, affirme que « nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, beaucoup plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle ne l’était avant de nous connaître ». Le colonialisme va construire sa richesse en spoliant la richesse des autres, c’est une agression physique, psychologique et culturelle qui est mis en œuvre.

Le projet colonial relève d’une mise sous tutelle, d’une violation de territoire et des consciences. La France se considère comme tutrice de ses populations, elle se sent investit du devoir d’émanciper ces peuples. Ces populations sont considérées comme des éternels mineurs. Les 80 millions d’algériens autochtones ne sont pas considérés comme citoyens, ils ont un statut à part, la république démocratique ne l’était que pour les français de métropole, on appliquait aux algériens le code de l’indigénat.

Le général Bugeaud figure emblématique de l’armée française est décrit comme un « (…) militaire intraitable qui, dans sa sévérité patriarcale envers les indigènes, commence en 1836 par un effort pour les discipliner et finit une dizaine d’années plus tard par une politique de génocide et d’expropriation massive. 6»

L’administration coloniale va faire appel à diverses sciences, entre autres l’anthropologie, l’ethnologie et la sociologie. En effet, l’étude de ces contrées s’inscrit dans un projet colonial où il est demandé à la sociologie d’investir la société, « (…) la science est mobilisée pour fournir un encadrement scientifique.

Inutile de rappeler la thèse de Robert Montagne sur « les berbères et le Makhzen » qui représente le summum de la théorie coloniale.7 » . Ainsi « La tâche fut clairement définie d’établir des notices de tribus (dès 1913), et l’Administration Lyautey en généralisa la prescription à tous les officiers et administrateurs. Le modèle en fut normalisé, et le dépouillement centralisé. La « notice » était une « obligation professionnelle8 ».

La plupart du temps ces études ne visaient pas seulement à faire progresser théoriquement la sociologie, mais plutôt à raffermir le système colonial et son administration. « Le livre de Montagne sur les Berbères du Sud Marocain fut la bible des administrateurs français », en reprenant ici l’expression de Charles-André Julien 9.

Féminisme « colonial »

On va construire et alimenter ainsi tout un imaginaire colonial pour stigmatiser et enfermer les femmes indigènes. Guy de Maupassant a accompli plusieurs voyages au Maghreb entre 1881 et 1890, dans l’un de ses contes, Marocca, il met ainsi en scène un jeune officier français en terre algérienne qui décrit à un compagnon, resté en France, ses ébats amoureux, : « Ses ardeurs acharnées et ses hurlantes étreintes, avec des grincements de dents, des convulsions et des morsures, […] Son esprit, d’ailleurs, était simple comme deux et deux font quatre, et un rire sonore lui tenait lieu de pensée.[…] Quelquefois elle revenait le soir, son mari étant de service je ne sais où. Nous nous étendions alors sur la terre, à peine enveloppés en de fins et flottants tissus d’Orient.10 »

C’est l’Orient « torride » qui cristallise tous les fantasmes, la femme indigène est primitive, exotique et bestiale. Les travaux de Meyda Yegenoglu (1998) qui s’est penché sur le caractère sexué de l’orientalisme dans l’œuvre de Saïd, montre que les représentations des différences sexuelles et culturelles sont mêlées. Le sociologue Abdesamad Dyalmi, relève que le colonialisme, va pratiquer un féminisme colonial qu’il décrit comme « (…) juste et machiavélique à la fois11 ». Le féminisme colonial va légitimer la supériorité du modèle occidental contre un islam barbare et violent. Il va donc conforter les stéréotypes.

Dans leur ouvrage les féministes blanches et l’empire, Félix Boggio Ewanjé-Epée et Stella Magliani-Belkacem, relèvent que des associations de femmes françaises participent à ce projet comme « (…) de véritables instruments de propagande coloniale, appuyées sur le terrain par les Équipes médico-sociales itinérantes, par les Adjointes sociales sanitaires rurales auxiliaires et par les Attachées féminines des Affaires algériennes. »

Le colonialisme se servira du féminisme pour combattre la conception et la gestion islamique de la sexualité et des rapports entre sexes12, « L’instrumentalisation de l’émancipation des femmes pour servir l’idéologie raciste, ainsi qu’elle a été conduite dans les années 1950, n’aurait pas été aussi facile à mener si déjà, dans les années 1920 et 1930, le mouvement des suffragettes n’avait pas si clairement appuyé sa revendication première sur
la plus grande aptitude des femmes dans la mission civilisatrice aux colonies 13». En compagnie des épouses des généraux Salan et Massu « l’œuvre civilisatrice » se concrétise en enseignant la bonne éducation aux femmes indigènes.

Dans l’ouvrage dirigé par Marie-Elise Palmier-Chatelain et Pauline Lavagne d’Ortigue, L’Orient des femmes, les auteurs relèvent aussi ce paradoxe, « Même si la fuite en Orient permit à quelques fortes femmes de s’affranchir des institutions occidentales, il faut aussi considérer une interprétation bien plus sombre, selon laquelle ces femmes bienveillantes furent aussi, volontairement ou pas, jouer comme agents (plus traîtres, plus subtiles ?) ou comme véhicules d’imposition d’un pouvoir étranger.14 »

Il s’agit pour le pouvoir colonial de dominer et montrer cette domination dans toutes les sphères de la société, les femmes indigènes deviennent ainsi le symbole de la domination, « […] Convertir la femme, la gagner aux valeurs étrangères, l’arracher à son statut, c’est à la fois conquérir un pouvoir réel sur l’homme et posséder les moyens pratiques, efficaces, de déstructurer la culture algérienne.15 »

Les femmes arabes, indigènes et musulmanes, cristallisent tous les fantasmes, à la fois convoitées et méprisées, son corps est transformé en une sorte de territoire collectif. Comme le souligne également, Guy Lochard et Marie-Dominique Popelard, dans leur livre Images de l’étranger, « (…) des années quarante du XIXe siècle aux années soixante du XXIe siècle, une exigence constante et furieuse de voir nues les femmes du Maghreb. 16» Les « dévoilements » arme d’humiliation massive : le cas de l’Algérie

Une association créée par les épouses des généraux Salan et Massu vont organiser un dévoilement public des femmes à Alger, dévoiler pour mieux régner et surtout contrôler ces consciences, cette arme colonisatrice s’est vu déployée lors de la guerre d’Algérie pour imposer le modèle civilisateur. « Les cérémonies de dévoilement les plus élaborées, et qui ont eu le plus fort impact auprès des médias, se sont déroulées à l’occasion de manifestations massives organisées par l’armée, dans les villes principales, à partir du 18 mai.

Les meneurs du « putsch d’Alger » (Soustelle, Salan, Massu, Allard), et d’autres généraux et dignitaires, se sont notamment, transportés par hélicoptère, lancés dans une véritable tournée à travers Orléansville, Mostaganem, Blida, Boufarik, Oran, Philippeville, Bône, Sétif, Constantine, Tizi-Ouzou et Biskra, entre le 18 et le 28 mai. À chaque occasion, on pouvait assister à une quasi identique, et théâtrale, mise en scène : des groupes de femmes voilées marchaient en parade jusqu’aux lieux traditionnellement dédiés aux cérémonies officielles (places centrales, hôtels de villes, monuments aux morts).

À l’arrivée, une délégation de jeunes femmes, habillées à l’européenne ou portant le haïk (voile traditionnel algérien), partageaient l’estrade ou le balcon avec les généraux et les dignitaires présents, bouquets à la main, et délivraient de longs discours en faveur de l’émancipation des femmes avant de lancer leurs voiles à la foule.17 » On se sert des femmes indigènes comme outil d’une émancipation forcée, il s’agit de valoriser la « race » européenne afin de légitimer la domination.

Un fait peut-être moins connu, c’est que lors de ce dévoilement perçu comme une violence identitaire, un mouvement unanime de voilement accompagna ce refus. Les femmes algériennes vont porter le haik, (drapé qui couvre tout le corps) en signe de résistance face à l’oppresseur, comme le décrit Frantz Fanon psychiatre antillais, militant anticolonialiste.

La photographie a quant à elle aussi participé au projet colonial comme outil de propagande, on peut voir ici une affiche de propagande réalisée par le cinquième bureau d’action psychologique de l’armée française, incitant les femmes musulmanes à se dévoiler. En 1960, l’armée française demande au photographe Marc Garanger, de photographier les habitants de villages afin de les faire enregistrer pour mieux les contrôler. Les femmes vont être amenées devant son objectif et dévoilées de force. « Dans chaque village, Marc Garanger faisait assoir les femmes sur un tabouret contre le mur blanc de leur maison. Pas de paroles. Pas de protestation.

Saisies dans leur intimité, les femmes se pliaient aux ordres sans broncher. Au début, elles faisaient tomber sur leurs épaules le morceau de tulle qui voilait leur visage mais gardaient le cheich enroulé autour de la tête, puis elles ont été forcées à tout enlever. » Marc Garanger relate les propos du capitaine, qui en découvrant les photographies, a ameuté les officiers de l’état-major en poussant des cris: « Venez voir, venez voir comme elles sont laides ! Venez voir ces macaques, on dirait des singes ! 18 ».

Aimé Césaire relève dans son discours sur le colonialisme cette arme déployé par le colon : la rhétorique de la bestialité, « l’action coloniale, l’entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l’homme indigène et justifiée par ce mépris, tend inévitablement à modifier celui qui l’entreprend ; […] le colonisateur, qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-même en bête.19»

Avec ces photographies Marc Garanger apporte un témoignage saisissant concernant ces dévoilements forcés. Comme le relate Frantz Fanon « Chaque nouvelle femme algérienne dévoilée annonce à l’occupant une société algérienne aux systèmes de défense en voie de dislocation, ouverte et défoncée 20». La domination se justifie, par ses exactions coloniales, et entend maîtriser cet orient sauvage par tous les moyens. Malek Halloula dans son livre Le harem colonial21 apporte lui aussi des témoignages saisissant par le biais de centaines de cartes
postales, datant pour les premières des années 1900, où les femmes indigènes sont progressivement dénudées, et mis à disposition du colon.

Malek Halloula dénonce l’imagerie coloniale et cette érotisation du corps de l’indigène destiné aux militaires et aux touristes. La femme indigène s’est retrouvée progressivement « folklorisée », « érotisée », « docilisée » et déshumanisée par le biais de tout un « patrimoine » iconographique. Le colonialisme par ces dévoilements a pratiqué une politique d’humiliation afin de montrer sa suprématie face à l’Orient désigné comme barbare.

La violence subit par les femmes indigènes est un marqueur révélateur de la structure même du système colonial et de ses mécanismes idéologiques et politiques. L’oppression coloniale passait sous couvert de projet
civilisationnel et moderniste s’est armée d’agressivité militaire, culturelle et raciste dont les corps des colonisés portent encore les « blessures ».

Zhor Firar

Notes :

1 Extrait du discours sur le colonialisme. Aimé Césaire.
2 SAID Edward, L’Orientalisme, L’Orient crée par l’Occident, Paris, Seuil, 2005.P41
3 SAID Edward, L’Orientalisme, L’Orient crée par l’Occident, Paris, Seuil, 2005.p76
4 Charles Richard, Étude sur l’insurrection du Dahra (1845-1846) cité par Mostefa Lacheraf. p. 780-781.
5 GAUTHIER E-F, Mœurs et coutumes des musulmans, Payot, Paris, 1931. p.42
6 http://www.monde-diplomatique.fr/2000/11/SAID/14483
7 Hassan Rachik and Rahma Bourqia, « La sociologie au Maroc », Sociologies [Online], Theory and research, Online since 18 October 2011,URL : http://sociologies.revues.org/3719
8 ANDRE ADAM : « Bibliographie critique de sociologie, d’ethnologie et de géographie humaine du Maroc ». C.N.R.S., Alger, 1972. P44.
9 CH. A. JULIEN op.cit. p. 167. CHARLES-ANDRE JULIEN : »Le Maroc face aux impérialismes 1415-1956 ». Editions Jeune Afrique. Paris. 1978. 549 p. (spécialement pp. 165-170).P167
10 MAUPASSANT Guy de, « Marauca » (signé Maufrigneuve), Gil Blas, 2 mars 1882, repris sous le titre « Marroca » in Mademoiselle Fifi, Paris, Charpentier, 1885.
11 Abdesamad Dyalmi, féminisme, islamisme et soufisme, 1997.
12.Ibid.
13 Les féministes blanches et l’empire, Félix Boggio Ewanjé-Epée, Stella Magliani-Belkacem, éd. La Fabrique, oct. 2012, p30.
14 Marie-Elise Palmier-Chatelain Pauline Lavagne d’Ortigue, L’Orient des femmes, p16.
15 http://www.lafabrique.fr/spip/IMG/pdf_feminismeBAT4_glisse_e_s_.pdf
16 Guy Lochard et Marie-Dominique Popelard, Images de l’étranger, L’Harmattan, 2012.
17 Jennifer Boittin « Feminist mediations of the exotic : french Algeria, Morocco and Tunisia, 1921-1939 », Gender & History, vol. 22, no 1, avril 2010, p. 131- 150. Cité in
http://www.lafabrique.fr/spip/IMG/pdf_feminismeBAT4_glisse_e_s_.pdf
18 Marc Garanger, photographie extraite de la série, Femmes algériennes 1960, Extrait de la postface à Femmes algériennes 1960, paru aux éditions Atlantica en mars 2002.
19 Césaire Aimé, Discours sur la colonisation (1955), Paris, Présence Africaine, 2004, P.21.
20 FANON, F., 1959 (rééd. 2001), L’an V de la révolution algérienne, Paris, La Découverte.p24.
21 ALLOULA Malek, Le Harem colonial, images d’un sous-érotisme (essai illustré de photographies), Slatkine éditeur, Genève/Paris, 1981 et Séguier, Paris, 2001.

2 réponses

  1. La culture européenne en général, la culture française en particulier, sont porteuses d’un fardeau particulièrement lourd, particulièrement inquiétant, particulièrement inacceptable dans les effets qu’il produit, puisque de lui découle exclusion, rejet et injustice. Ce fléau, c’est l’intégrisme laïc … Et j’ignore comment nous en débarrasser … Je sais seulement que nous méritons, toutes et tous, d’en être délivrer !

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