Les Forces armées de la zone Sud de l’océan Indien (FAZSOI) comptent désormais deux nouveaux aumôniers militaires musulmans. Après deux ans de préparation, deux fidèles de la grande mosquée Noor-E-Islam de Saint-Denis ont été sélectionnés par Nadir Mehidi, aumônier militaire en chef du culte musulman auprès du chef d’état-major des armées.
Les forces armées françaises basées à La Réunion disposent désormais de deux nouveaux aumôniers militaires du culte musulman. Deux cousins, fidèles de la grande mosquée Noor-E-Islam de Saint-Denis – première mosquée édifiée sur le sol français et inaugurée il y a 120 ans – ont été sélectionnés par Nadir Mehidi, l’aumônier militaire en chef du culte musulman auprès du chef d’état-major des armées.
Des candidatures proposées par la mosquée Noor-E-Islam
Chafiq et Mounir Ali, déjà engagés comme aumônier hospitalier pour l’un et aumônier pénitentiaire pour l’autre, ont été choisis par Nadir Mehidi, en lien avec Fabien Mandon, chef d’État-major des Armées. Leur candidature a été proposée par l’Association islam sounnate djamatte (AISD), responsable de la mosquée Noor-E-Islam.
« C’est une lourde et belle fonction à la fois. Il n’y en avait pas auparavant. Autant la noblesse de la mission, autant la lourdeur de la responsabilité, on va essayer de faire au mieux », confie Chafiq Ali, appelé à devenir aumônier militaire du culte musulman. Les deux futurs aumôniers seront également intégrés à la Réserve militaire. Ils interviendront à La Réunion comme à Mayotte, et pourraient être mobilisés lors d’exercices dans l’ensemble de la zone placée sous commandement des FAZSOI.
Les deux premiers aumôniers musulmans militaires de l’outremer nommés à La Réunion pic.twitter.com/Yq5NUQbptH
— Réunion la 1ère (@reunionla1ere) December 12, 2025
Chaque militaire a droit à un ministre du culte
« Il faut que les aumôniers aient eu une formation théologique en religion musulmane. Il faut qu’ils aient une certaine expérience. Les critères de choix sont : être prêt à servir son pays, être bien formé, et avoir une bonne expérience », rappelle Nadir Mehidi, aumônier militaire en chef du culte musulman auprès du chef d’état-major des armées.
Dans le cadre de la laïcité, chaque militaire a droit à un ministre du culte, comme dans les autres religions. Les armées comptent ainsi prêtres, pasteurs, rabbins et imams. Leur rôle est triple : permettre aux fidèles de pratiquer, offrir une écoute à tout personnel de la Défense – quelle que soit sa religion – et conseiller le commandement sur les questions liées au culte.
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Accompagnement, conseil et écoute
« C’est un privilège. Ça a été long, même très long l’attente, surtout qu’on ne savait pas si notre dossier était accepté auprès des autorités. Cette aumônerie manquait à La Réunion. Il y a l’aumônerie musulmane pénitentiaire, l’aumônerie musulmane hospitalière, il manquait l’aumônerie musulmane aux Armées françaises », souligne pour sa part Mounir Ali.
Le rôle de l’aumônier est d’accompagner militaires, civils de la Défense et leurs familles dans la pratique de leur foi, tout en jouant un rôle d’écoute et de conseil, qu’ils soient musulmans ou non.
