Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la France hexagonale connaît plus de décès que de naissances, constate l’Institut national d’études démographiques (Ined) dans son rapport annuel publié ce mardi. Désormais, la dynamique démographique française repose « presque essentiellement » sur l’immigration.
Au 1er janvier dernier, la France comptait 68,6 millions d’habitants, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined). En 2024, l’Hexagone a enregistré 629 000 naissances pour 630 000 décès. La baisse continue des naissances observée depuis une quinzaine d’années se confirme et freine la dynamique démographique, désormais portée presque exclusivement par un solde migratoire positif.
Un « basculement historique »
D’après le dernier rapport démographique de l’Ined, publié ce 16 décembre 2025, la population française a légèrement progressé en 2025 pour atteindre, au 1er janvier, 68 605 616 habitants (dont 66 351 959 en France hexagonale). Cette évolution représente une hausse de 0,25 %.
« Pour la première fois depuis les Trente Glorieuses, les courbes entre le nombre de naissances et celui des décès se sont croisées », a déclaré Stéphanie Rist, ministre de la Santé, lundi à l’Assemblée nationale, évoquant un « basculement historique ». L’Ined rappelle que seule l’immigration permet désormais à la population de continuer à croître.
Si la population augmente encore, ce n’est donc plus grâce au solde naturel – la différence entre les naissances et les décès – mais uniquement par le solde migratoire, c’est-à-dire l’écart entre les entrées et les sorties du territoire.
🇫🇷📉 FLASH | La France bascule : PLUS DE DÉCÈS QUE DE NAISSANCES en 2024.
— Cerfia (@CerfiaFR) December 16, 2025
Un phénomène inédit depuis 1945, dû à la chute des naissances et au vieillissement du baby-boom, selon l’INED. pic.twitter.com/rZGYxcteaf
Un solde naturel négatif en 2025
En 2024 déjà, le solde naturel était très faible, autour de 17 000 personnes, tandis que la France gagnait 152 000 habitants grâce à l’immigration. En 2025, le constat est sans appel : le solde naturel devient négatif. L’Ined alerte ainsi sur le fait que « la France risque de perdre prochainement son statut, unique en Europe, de pays où la descendance finale (…) assure encore le renouvellement des générations », avec un peu plus de deux enfants par femme.
« Si la France veut conserver une population au moins stable à long terme, elle ne pourra plus se passer de l’immigration », analyse l’économiste Maxime Sbaihi. « Il y a les discours, et la réalité. Regardez l’Italie : en trois ans, Giorgia Meloni a signé deux décrets pour faire venir un million de travailleurs étrangers afin de faire tourner une économie en manque d’actifs ».
Lire sur le sujet : France : la natalité poursuit sa chute, alerte l’Insee
Un taux de fécondité historiquement bas
Le taux de fécondité atteint, lui, un niveau historiquement bas, à 1,62 enfant par femme en 2024, et même 1,59 en France hexagonale. Jamais le pays n’a compté aussi peu de jeunes et autant de personnes âgées depuis le début des statistiques de l’Ined en 1901. En 2025, les 0-19 ans ne représentent plus que 22,9 % de la population, tandis que les plus de 60 ans atteignent près de 28 %.
Enfin, l’Ined observe une légère hausse de l’espérance de vie, autour de 80 ans pour les hommes et un peu plus de 85 ans pour les femmes, mais avec de fortes disparités territoriales. Dans les départements ruraux, l’espérance de vie reste inférieure de deux ans à celle des zones urbaines, en raison notamment des difficultés d’accès aux soins.
A lire aussi :

