Est-ce le début d’un conflit armée de grande ampleur entre l’Inde et le Pakistan ? Des affrontements intenses ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à la frontière indo-pakistanaise du Cachemire. Les tensions se sont ravivées après les attentats du 22 avril, que l’Inde impute au Pakistan, ce que ce dernier réfute. On déplore déjà près de 40 morts liés à des tirs entre les deux pays. Zoom.
Deux semaines après l’attentat de Pahalgam ayant fait 26 morts dans la partie indienne du Cachemire, l’Inde a mené, dans la nuit de mardi à mercredi, des frappes sur le territoire pakistanais. Le Pakistan a aussitôt riposté par des tirs d’artillerie. Ces échanges violents ont causé une trentaine de morts côté pakistanais — dont deux fillettes et un garçon de 5 ans — et 10 morts côté indien. Il s’agit des violences les plus graves entre ces deux puissances nucléaires depuis vingt ans.
Deux mosquées ciblées et trois avions militaires indiens touchés
Selon le gouvernement indien, cette opération visait à « détruire les sites depuis lesquels les attaques terroristes contre l’Inde ont été planifiées et ordonnées ». L’une des frappes a visé la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, que les services de renseignement indiens associent au groupe islamiste Lashkar-e-Taiba (LeT), accusé d’avoir perpétré l’attentat de Pahalgam.
« C’est une opération militaire qui intensifie la confrontation entre deux voisins dotés de l’arme nucléaire », note le Wall Street Journal. En représailles, le Pakistan a mené d’intenses tirs d’artillerie, faisant 16 morts et environ 60 blessés des deux côtés de la frontière. Trois avions militaires indiens se sont écrasés sur leur propre territoire.
Les débris de deux d’entre eux ont été retrouvés dans le Cachemire indien, le troisième dans l’État du Pendjab. Au sol, les affrontements se sont poursuivis au lever du jour, notamment autour du village indien de Poonch, visé par des obus pakistanais. De violentes explosions ont aussi été entendues près de Srinagar, principale ville du Cachemire indien.
🇮🇳🇵🇰 L'Inde et le Pakistan se sont mutuellement bombardés tôt mercredi, faisant au moins 26 morts côté pakistanais et huit autres côté indien, ce qui semble être les violences les plus importantes entre les deux puissances nucléaires en deux décennies #AFP ⤵️ pic.twitter.com/FWC6SrBc9n
— Agence France-Presse (@afpfr) May 7, 2025
Le Pakistan riposte aux tirs de l’Inde
Selon Islamabad, les missiles indiens ont visé plusieurs villes, dont Kotli et Muzaffarabad, situées à plus de 120 km d’Islamabad. À Muzaffarabad, la mosquée Bilal a été frappée, plusieurs habitations alentour touchées, et le quartier a été évacué. L’armée et la police ont bloqué l’accès à la zone.
Le Pakistan a répliqué par des tirs d’artillerie sur plusieurs points en territoire indien. Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a averti : « La riposte a commencé et si Dieu le veut, elle va s’accentuer […] il ne faudra pas beaucoup de temps pour régler le problème ».
Lire sur le sujet : Cachemire : vers une guerre ouverte entre l’Inde et le Pakistan ?
La communauté internationale appelle au calme
Face à cette confrontation militaire, la communauté internationale appelle à l’apaisement. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a contacté ses homologues indien et pakistanais pour les inciter au dialogue et « éviter une nouvelle escalade ». De son côté, Donald Trump a déclaré espérer que les affrontements « s’arrêtent très rapidement ».
« Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire », a souligné le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. La Chine a également appelé à la retenue, demandant aux deux pays de « rester calmes » et de « ne pas compliquer davantage la situation ».
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