La tension monte d’un cran en Syrie. Ce dimanche, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a exigé « la démilitarisation totale du sud de la Syrie » et affirmé qu’Israël ne tolérera « aucune menace contre la communauté druze ». Cette annonce a provoqué plusieurs mobilisations syriennes ce lundi dans le sud du pays. Zoom.
Israël exige « la démilitarisation totale du sud de la Syrie » et refuse toute présence des forces du nouveau pouvoir syrien au sud de Damas, a déclaré dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. « Nous n’autorisons pas que les forces de l’organisation HTS (Hayat Tahrir al-Sham) ou que la nouvelle armée syrienne entre dans la zone au sud de Damas », a-t-il promis.
Israël consolide son emprise
Benjamin Netanyahou a notamment souligné qu’Israël « ne toléra aucune menace contre la communauté druze du sud de la Syrie », avant d’annoncer que l’armée israélienne resterait stationnée dans la zone tampon syrienne ainsi que sur le mont Hermon (Jabal al-Sheikh) « pour une durée indéterminée ».
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre , Israël a renforcé son emprise sur le plateau du Golan syrien en prenant le contrôle de la zone tampon démilitarisée, une violation de l’accord de désengagement de 1974 signé avec la Syrie. Parallèlement, l’armée israélienne a intensifié ses frappes aériennes visant plusieurs positions militaires syriennes à travers le pays.
Cette situation a entraîné des tensions croissantes avec les habitants du plateau du Golan syrien, où des protestations ont éclaté contre l’incursion israélienne. Plusieurs médias ont rapporté que des villageois avaient été blessés par des tirs israéliens.

Plusieurs manifestations dans le sud de la Syrie
Ce lundi, plusieurs dizaines de Syriens ont manifesté contre l’appel du Premier ministre israélien à la démilitarisation du sud de la Syrie. Dans la province de Quneitra, des protestataires ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Non à l’incursion israélienne » et « Le sud de la Syrie fait partie de la Syrie libre », selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
D’autres rassemblements ont eu lieu sur la place Al-Karama, dans la province de Soueïda , où les manifestants ont dénoncé toute ingérence étrangère dans les affaires syriennes. À Bosra al-Cham, dans l’est de Deraa , les protestataires ont scandé « À bas Israël », tandis qu’une autre banderole affichait le message : « De Deraa à Alep, la Syrie est unie ».
Lire sur le sujet : Israël consolide des bases militaires dans le Golan syrien
« La Syrie n’accepte pas la division »
Le président par intérim de la Syrie, Ahmed Al-Charaa, a annoncé mardi, à l’ouverture de la conférence du dialogue national, a souligné l’importance de l’unité du pays et du monopole étatique sur les armes.
« L’unité des armes et le monopole des armes entre les mains de l’Etat ne sont pas un luxe, mais un devoir et une obligation. La Syrie n’accepte pas la division, elle est un tout intégré et sa force réside dans son unité ».
Les avancées territoriales d’Israël sur le plateau du Golan, occupé depuis 1967 , ont suscité de vives condamnations des Nations unies et de plusieurs pays arabes. Geir Pedersen, envoyé spécial de l’ONU en Syrie, a exprimé son inquiétude quant aux actions d’Israël . « La solution est très simple. Les Israéliens doivent se retirer » , a-t-il déclaré.
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