Deux actes de malveillance visant des mosquées ont été signalés ce week-end en France. À Strasbourg, une alerte à la bombe a conduit à l’intervention des démineurs à la grande mosquée, après des menaces téléphoniques. À Grenoble, un incendie d’origine criminelle s’est déclaré dans une mosquée dans la nuit de dimanche à lundi, avant d’être rapidement maîtrisé.
Ce samedi, une alerte à la bombe visant la grande mosquée de Strasbourg a entraîné l’intervention des forces de l’ordre. La menace téléphonique évoquant le fait de « faire exploser » le bâtiment s’est heureusement révélée infondée, mais l’édifice a dû être temporairement fermé. Le lendemain, un incendie d’origine criminelle s’est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi dans une mosquée du quartier Saint-Bruno, à Grenoble.
Une personne menace de « faire exploser » la mosquée
Samedi 13 décembre 2025 au matin, policiers et démineurs ont été dépêchés à la grande mosquée de Strasbourg afin de procéder à une levée de doute après une alerte à la bombe.Par appel, une personne avait menacé de « faire exploser » l’édifice vers 12h ce même jour.
Aux environs de 9h30, Saïd Aalla, président de la Grande Mosquée, a été contacté par la police. « On m’a informé qu’il y avait une alerte à la bombe dans le bâtiment, que les forces de l’ordre avaient reçu cette menace et qu’on leur avait dit que ça allait exploser vers midi, à l’heure de la prière », relate-t-il.
Durant plus de deux heures, le périmètre autour de la grande mosquée est resté bouclé en raison de cette alerte. Les vérifications ont finalement confirmé qu’il s’agissait d’une fausse alerte, mais la fermeture temporaire du site a empêché l’accès des fidèles à la prière de midi.
Un climat de tension
Dans un contexte marqué par un niveau élevé de menace et par des attaques visant des communautés religieuses, comme l’attentat en Australie hier ayant fait 16 morts, « le contexte n’est pas bon du tout, il y a de la tension dans l’air », souligne Saïd Aalla.
« Beaucoup d’incidents se multiplient autour des lieux de culte, certaines paroles se libèrent, et l’angoisse comme l’inquiétude grandissent chez les musulmans », témoigne encore le président de la grande mosquée de Strasbourg.
Incendie criminelle d’une salle de prière
Le lendemain, dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie d’origine criminelle s’est déclenché dans une mosquée du quartier Saint-Bruno de Grenoble, avant d’être rapidement maîtrisé par un habitant, selon des sources policières. Le feu s’est déclaré vers 2 heures du matin dans un placard à chaussures situé dans les parties communes de l’immeuble.
Un résident est parvenu à éteindre rapidement les flammes, qui avaient commencé à embraser des tapis dans le couloir, ont précisé les autorités. Une personne qui occupait les lieux a été incommodée par les fumées et transportée à l’hôpital, sans que son pronostic vital ne soit engagé. L’enquête a été confiée à la police judiciaire.
Pour rappel, une salle de prière musulmane avait déjà été visée par une tentative d’incendie à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or) le 15 août dernier. Des journaux avaient été utilisés pour allumer le feu devant l’entrée. « Des prospectus ont été incendiés et coincés dans la porte d’entrée », avait alors indiqué la préfecture.
