Au moins 108 Palestiniens ont été tués mardi à Gaza lors d’une nuit de frappes israéliennes particulièrement meurtrières. Israël a annoncé hier le lancement de son invasion terrestre dans la ville de Gaza et intensifie sa campagne de guerre psychologique visant à déplacer, de force, les habitants palestiniens. Focus.
Dix-sept Palestiniens ont déjà été tués ce mercredi dans la bande de Gaza par les bombardements israéliens, rapporte l’agence de presse Wafa. La veille, cent huit personnes avaient péri dans l’enclave, dont 93 dans le nord, neuf dans les zones centrales et six dans le sud, selon la même source. L’armée israélienne a annoncé l’ouverture d’une « nouvelle route de passage temporaire » afin de contraindre les habitants de Gaza-ville à l’évacuation.
Un plan d’annexion total de Gaza
Depuis le lancement de son offensive le 11 août, l’armée israélienne a frappé des tours, des habitations et des abris, tout en diffusant des messages selon lesquels des tentes, de la nourriture et des soins attendraient les familles déplacées dans le sud. Mais la propagande reste peu suivie : sur près d’un million d’habitants, seuls 350 000 ont fui, estiment les médias israéliens.
Cette guerre psychologique s’inscrit dans un plan plus large approuvé le 8 août par le gouvernement de Benyamin Netanyahou visant à réoccuper progressivement la bande de Gaza, en commençant par sa capitale. Selon le Bureau des médias de Gaza, plus de 3 600 bâtiments et tours y ont été détruits ou endommagés, ainsi que 13 000 tentes abritant des familles déplacées.
Middle East Monitor: At least 108 Palestinians have been killed, and others were wounded or reported missing since dawn on Tuesday, after a series of heavy Israeli airstrikes and military operations across the Gaza Strip, in what was described as a bloody night. pic.twitter.com/gZ0Eq4a5Lb
— Maha 🇵🇸 (@MahaGazaPal) September 17, 2025
« Nous avons déménagé vingt fois et nous ne savons toujours pas où aller »
La population de Gaza-ville subit de plein fouet une campagne visant à son nettoyage ethnique, sans possibilité réelle de refuge. Beaucoup sont dans l’incapacité de partir : le coût du transport vers le sud peut atteindre 4 000 shekels (1 200 dollars), les zones d’accueil sont saturées, et les bombardements frappent aussi les zones dites « humanitaires ».
« Les Israéliens ont détruit notre maison et nous ne savions pas où aller ni quoi faire. Nous sommes partis, puis revenus, puis repartis, encore revenus. Nous avons déménagé vingt fois et nous ne savons toujours pas où aller », témoigne Issa, déplacé depuis son quartier d’Al-Zarqa.
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L’équipe humanitaire de l’ONU dans les territoires palestiniens affirme qu’un million de personnes sont désormais « sans option sûre ou viable ». « Nous assistons à une escalade dangereuse dans la ville de Gaza, où les forces israéliennes ont intensifié leurs opérations et ordonné à tous de descendre vers le sud. Cela intervient deux semaines après la confirmation d’une famine », souligne un communiqué.
Une campagne destructrice sans logique militaire
« L’ordre donné [lundi] matin par l’armée israélienne pour l’expulsion massive des habitants de Gaza-ville est cruel, illégal et aggrave encore les conditions de vie génocidaires infligées aux Palestiniens », a dénoncé Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty International.
La communauté internationale, notamment la France, a condamné hier l’invasion terrestre lancée par Israël, appelant Tel-Aviv à « mettre fin à cette campagne destructrice, qui n’a plus de logique militaire ».
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