Les États-Unis ont opposé, ce mardi 20 février, leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’Onu appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza. Il s’agit du troisième véto américain depuis le début de l’offensive israélienne. Zoom.
Les États-Unis ont opposé hier leur veto, pour la troisième fois depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU demandant un cessez-le-feu « immédiat ». Le projet a obtenu 13 voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et un vote contre.
L’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a critiqué ce veto en affirmant que « le message envoyé aux Israéliens par ce veto est qu’ils peuvent continuer à faire n’importe quoi en toute impunité ». Il a qualifié ce geste d’« irresponsable et dangereux ».
Un texte de résolution porté par l’Algérie
L’ambassadeur algérien Amar Bendjama, auteur du texte, a interpellé les membres du Conseil de sécurité en soulignant que « les erreurs d’aujourd’hui auront un prix pour notre monde demain ». Le projet de résolution algérien s’opposait au « déplacement forcé de la population civile palestinienne », notamment à Rafah où plus d’un million de personnes sont entassées dans le sud de Gaza.
Treize pays ont voté en faveur de ce texte, tandis que le Royaume-Uni s’est abstenu. L’ambassadeur d’Algérie a indiqué que voter contre cette résolution « qu’on approuve les violences brutales et les punitions collectives ».
« Voter en faveur de ce projet de résolution est un acte de soutien pour le droit à la vie des Palestiniens. À l’inverse, voter contre implique qu’on approuve les violences brutales et les punitions collectives qui leur sont infligées »
La Russie et la Chine ont condamné le veto américain, tandis que l’ambassadeur français Nicolas de Rivière a insisté sur le caractère intolérable du bilan humain et de la situation humanitaire à Gaza : « les opérations israéliennes doivent cesser » a t-il ajouté.
Les justifications des États-Unis
L’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, avait laissé entendre en amont que les États-Unis s’opposeraient au projet de résolution algérien arguant qu’il n’entrave les négociations en cours pour un cessez-le-feu entre Israël, l’Égypte et le Qatar ainsi que la libération des otages.
Les États-Unis ont d’ailleurs proposé un autre projet de résolution demandant un cessez-le-feu temporaire conditionné à la libération totale des otages et s’opposant à une offensive israélienne sur Rafah. Cependant, ce texte est peu susceptible d’être adopté en raison du risque de veto russe.
Sur le terrain, la situation humanitaire à Rafah reste désastreuse avec la menace d’une offensive israélienne terrestre imminente, ce qui suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale.
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