L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’église catholique latine de Gaza ont annoncé, ce mercredi, qu’elles resteraient dans la ville malgré les ordres d’évacuation de Benyamin Netanyahu, alors que l’armée israélienne intensifie ses bombardements meurtriers dans l’enclave Palestinienne. « La plupart de la population ne veut pas partir », déclare le curé Gabriel Romanelli. Zoom.
« Aux civils de Gaza : L’OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza », a déclaré, ce mercredi, l’organisation dans un communiqué publié sur X par son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le père Gabriel Romanelli, curé de l’église latine de la Sainte-Famille, a également confirmé qu’il ne quitterait pas l’église malgré les ordres d’évacuation imposés par l’armée israélienne aux habitants de la ville.
Le fin de non recevoir de l’OMS
Ces annonces surviennent au lendemain de l’ordre donné par l’armée aux habitants de quitter immédiatement Gaza-ville vers le sud. Trois jours auparavant, le porte-parole militaire israélien, le colonel Avihai Adraee, avait déjà exhorté « les habitants de la ville de Gaza et (…) tous ceux qui s’y trouvent » à partir, en prévision d’un assaut terrestre, dans un message en arabe publié le samedi 6 septembre, selon franceinfo.
« À partir de maintenant, et afin de faciliter le départ des habitants de la ville, nous déclarons la zone [côtière] d’Al-Mawasi [dans le sud de Gaza] comme zone humanitaire », avait-il précisé, alors que des témoins rapportaient que des civils avaient été visés au moment de leur fuite.
« Consternée » par cet ordre d’évacuation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé ce mercredi qu’elle resterait malgré tout sur place. L’institution estime que la « soi-disant zone humanitaire désignée par Israël dans le sud (…) ne dispose ni de la capacité ni des services essentiels pour soutenir les habitants présents, encore moins les nouveaux arrivants ».
L'armée israélienne a appelé samedi matin les habitants de la ville de Gaza à l'évacuer vers une zone déclarée "humanitaire" plus au sud avant de détruire l'après-midi une tour d'immeuble. pic.twitter.com/XV92rL9cer
— Agence France-Presse (@afpfr) September 6, 2025
« Où sommes-nous censés aller ? »
« Je demande à Israël : où sommes-nous censés aller ? », s’interrogent les Palestiniens de Gaza-ville. « Les bombardements sont partout, les gens meurent partout. Nous n’avons plus que Dieu, puisque le monde nous regarde mourir et ne fait rien », confiait un habitant, ce mardi, à l’Agence France-Presse.
« La plupart des habitants ne veulent pas partir », a expliqué le père Romanelli, « le danger est partout, mais beaucoup préfèrent rester. Nous essayons de les accompagner et de les soutenir autant que possible ». L’église, qui abrite 450 déplacés – dont des malades, des enfants et des personnes âgées – a confirmé qu’elle refusait aussi de quitter les lieux.
Lire sur le sujet : L’armée israélienne frappe une église millénaire à Gaza
« Malgré la douleur, la paroisse a récemment célébré un mariage et la naissance d’un petit garçon prénommé Marcos. (…) Au milieu de tant de souffrance, Dieu nous envoie des signes de vie et de joie », a-t-il déclaré. Dans un message vidéo diffusé par Vatican News mercredi soir, le père Romanelli a précisé que le pape Léon XIV l’avait appelé après l’annonce des évacuations israéliennes. « Nous lui avons dit que nous allions bien, même si la situation reste dramatique », a confié le prêtre argentin.
A lire également :
